Des mille rêves et mille espoirs de pouvoir vivre et voir, un jour, le triomphe du droit et de ceux qui sont dans le droit dans un pays de droit, ne subsiste que le vœu ridicule de survivre dans cette jungle de prédateurs, sans vergogne qui se sucrent, en toute impunité, sur le dos de l’état et du peuple, s’offrant villas cossues et comptes en banques, plein à craquer en dollars et en Euros à Paris, Londres et ailleurs , des signes de richesses inexpliquées qui n’offusquent plus ; et encore moins, n’interpellent plus les bonnes consciences de notre système de justice, de l’inspection générale des finances et de l’observatoire national contre la corruption, une institution "faire-valoir" pour faire taire les O.N.G et autres organismes internationaux traquant la corruption et le blanchiment d’argent sale et mal acquis. "Qui ne dit mot, consent". Des silences hypothéquant sérieusement le devenir du pays, de sa jeunesse, de sa manne financière et de ses ressources. Le pavé dans la mare, jeté par Nicolas Beau, ancien journaliste du Canard enchaîné dans son site MondAfrique, jette un froid sur l’étendue de la rapine et des détournements de fonds dont le peuple est la victime. Le clan présidentiel a fini par nous faire boire le calice jusqu’à la lie, en nous imposant par la ruse, les gros bras et par urne interposée, la république des copains et des coquins, celle-là même, qui nous salue bien depuis trois mandats successifs, le quatrième serait, à coup sûr, pour solder les vieux comptes et laver plus blanc que neige, le linge sale de quinze années durant. Le Roi est mort ! Vive le Roi ! La prestation d’allégeance des serfs de service étant acquise, lors d’un séjour au Val-de-Grâce, l’intronisation tardait à venir, suite à l’état de santé précaire de notre impotent président, finalement mise à jour par les mains expertes de notre duc de Richelieu national Sire Saïd Bouteflika un 17 avril 2014. Une date à retenir historique, plutôt hystérique du pouvoir sans partage. L’absolutisme dans toute sa splendeur !

Amnistie, Amnistie ! Crieront, demain, certains pour les pauvres pêcheurs en eaux troubles, ministres de leurs états, par qui les scandales se font jour et font la Une des médias nationaux et internationaux. Juste Dieu ! A quoi peuvent bien servir les copains, c’est ce n’est pas se prêter mains fortes dans les moments de malheur et d’opprobre, à tour de passe-droit, de passe-passe juridique, cautionnés «haut les mains» des bustes creux de l’APN et du sénat, les défenseurs élus, représentants de la plèbe. Sans surprise aucune, les Chakib Khelil, les 3 zigomars seront couverts légalement d’un voile pudique d’honnêteté et de respectabilité, s’afficheront une virginité politique leur permettant de compter leurs sous…Pardon ! Nos sous.

Les Benbrahim des Scouts musulman algériens, censés être Apolitique, et l’inamovible Sidi Saïd de l’UGTA, un syndicat revendicatif, transformé depuis 1994 en syndicat gestionnaire, en s’affichant aussi ouvertement pour le candidat président cachent mal leurs ambitions politiques. Ils se verront bien chef d’Etat-major de l’A.N.P pour le premier et ministre du travail pour le second…Insolite élection, insolite ambitions

Tous les autres copains connus ou inconnus au bataillon, de près ou de loin, allant du sous-fifre aux zélés administrateurs, ceux qui se sont fait serpillière, l’espace d’un temps, l’espace d’une mascarade électorale seront comme il est d’usage récompensé par le denier public et par des promotions frisant le ridicule… Fort heureusement, il ne tue pas !

Alors que 14 de nos braves soldats ,les seuls héros avec le peuple, ceux-là mêmes, qui se sont sacrifiés, qui se sacrifient toujours pour maintenir la stabilité, la sécurité des biens et des personnes de ce grand pays qu’est l’Algérie et qu’une caste du pouvoir veut leur faire confisquer, sont morts en martyrs du côté des Ouacifs, et qu’une vidéo-témoin des bavures policières qui ne vont pas sans nous rappeler l’oppression sauvage coloniale d’un temps, qu’on croyait révolu, pas même un communiqué de condoléances ou d’appel à la sagesse n’ont été pondu par le désormais «le petit père» du peuple, comme hier l’était Staline, trop occupé peut-être par ses propres ennuis de santé.

Quant aux coquins, ah les coquins ! Ils ont bien occupés le haut des affiches, étaient sous les sunlights et les Unes des tabloïds, un petit tour comme promenade de santé, il est temps pour eux de rentrer dans les rangs, la recréation est terminée, peut-être pas pour Louisa Hanoune, notre "Hugo Chavez" national c’est elle qui le dit, carriériste lièvre professionnelle, s’est singulièrement attaquée à Ali Benflis pour pouvoir gonfler le portefeuille de droite, elle qui se réclame de cœur à gauche. Allez savoir !

"La dictature n'est rien d'autre qu'une machine à fabriquer du passé avec de l'avenir." Disait Pierre Mertens, au lendemain du scrutin le peuple et ses sans-voix, ses sans-logis, ses sans-le-sou, ses mal-aimés ont compris que tout est retourné à la coutumière veulerie, et semble faire sienne la fable de la Fontaine : Les loups et les brebis : "Nous pouvons conclure de là/Qu’il faut faire aux méchants/ guerre continuelle/La paix est fort bonne de soi / j’en conviens mais de quoi sert-elle/Avec des ennemis sans foi ?"

Brahim Ferhat