Les Algériennes et Algériens, particulièrement les "au moins 62%" d'entre eux qui ne sont pas tombés dans l'ivresse des chants de la honteuse "victoire" des lendemains de pseudo élection présidentielle, ont appris avec consternation l'attaque meurtrière que vient de commettre, près de la commune d'Iboudraren, un groupe d'islamistes armés contre un convoi militaire, tuant 11 éléments de l'ANP et en blessant environ 9 autres, dont un civil ou plus. Inclinons-nous devant la mémoire de ces victimes, souhaitons un prompt rétablissement aux blessées d'entre elles, assurons-les, ainsi que toutes les familles (dont l'ANP) touchées par ce drame, de notre sympathie et de notre solidarité agissante et prenons acte du fait que cet attentat, en inaugurant ainsi ce 4^èmemandat imposé au pays, sonne comme un élément de négociation qu'expriment ses auteurs et leurs commanditaires en réponse aux multiples surenchères "réconcialiationnistes" qu'ont portées les candidats à la dernière "élection".

Cet attentat intervient dans un contexte où la violence était déjà (bien avant la campagne "électorale") et demeure attisée tant par la répression multiforme de l'expression démocratique des citoyens par le pouvoir en place que par d'autres formes de violences que portent ses zélateurs et autres baltaguias telles, entre autres, ces atteintes à l'intégrité des personnes et à la liberté de la presse. Qu'elles aient été physiques (telles que les populations de Ghardaïa, des journalistes – d'El Watan notamment – ou, hier encore, des manifestants à l'occasion du 34e anniversaire du Printemps berbère l'ont déjà subies) ou médiatiques (tels ces lynchages, similaires à ceux, de triste mémoire, des "Sassi Lamouri" des années 1990, qu'ont orchestré certaines chaînes de télévision – tels Numidia News et En Nahar –, privées … de toute retenue et morale, contre des citoyens militant pour l'Algérie de nos rêves), toutes ces violences nous interpellent aujourd'hui.

En cette période délicate que vit la Nation en danger, toutes les forces citoyennes du changement démocratique et social pacifique, victimes indirectes de ces attentats et violences, se doivent, malgré leurs différences, d'élever fortement et unanimement leurs voix pour les dénoncer et pour déjouer tout type provocation dont les auteurs et leurs commanditaires se servent pour justifier leurs actes criminels, donner un contenu à ce "4^ème mandat" et, surtout, dévoyer les luttes citoyennes pour le changement dont a besoin notre pays.

Conjuguons nos forces pour que l'Algérie démocratique émergente ne soit pas plongée dans l'étouffoir que constituent l'action combinée de l'intégrisme religieux, des étroitesses identitaires et régionalistes, de la répression du pouvoir et des violences de ses clientèles.

Vive l'Algérie libre et démocratique!

Le MDS–Oran