Avis de grand froid
J'ai perdu le nord, je suis à l'ouest, les sirènes du pouvoir m'attirent sans conteste...
Sept plaisanciers nonchalants prennent le bateau Algérie vers une destination inconnue derrière un commandant aventureux au butin funeste, laissant un peuple de condition de plus en plus modeste. Un acte de piraterie est commis, malgré l'avis de tempête, ces apprentis-marins bravent le danger et veulent naviguer contre vents et marées pour atteindre le port -pouvoir.
Une dame de pique sans coeur, un as de trèfle, deux paires de valets pour contrer un roi qui ne se tient pas à carreau.
Au départ, un vent d'ouest déferla sur nous, soufflant tout sur son passage, d'un ben trahi par un boum, pour arriver à un ben nouveau"djedid" et enfin nous tenons le bon bout, des chars ont déferlé sur Alger pour signer le premier coup d'état d’une Algérie naissante. Depuis, on nous joue la même symphonie à la moindre brise qui nous revivifie et nous réveille de notre léthargie.
Notre sort a été scellé depuis ce jour et la malédiction n'a cessé de nous poursuivre.
L'histoire ne se répète pas, elle se poursuit: mêmes acteurs malgré des époques différentes, mêmes objectifs, même détermination.
Nous adorons le folklore, danse, youyous, défilés sur des mares de sang, notre indépendance a été confisquée ce jour par la force des uns et la lâcheté des autres.
Le vent d'est peut-il contrer le déferlement soudain et répétitif de ce vent glacial qui nous maintient dans un état de gel permanent et une hibernation sans fin.
La tête dans le sable tel l'autruche, un sud sans protection, bradé à des seigneurs de la guerre pour assurer la sécurité de leurs biens sur notre terre prospère. Sous des arguments fallacieux de sécurité, l'algérien est interdit de séjour dans son propre pays, un visa est obligatoire.
"Nous prenons l'Algérie mais sans les Algériens !"
Si nous abdiquons à ce stade, nous manquerons bientôt de sable et nous serons bientôt contraints d'en importer.
Sept candidat sur l'échelle de beaufort pour un ouragan certain après le 17 avril. Un deuxième tour populaire nous mettra peut- être à l'abri et empêchera probablement l'irréparable.
Algériens à vos éoliennes, nous avons besoin d'énergies..
Docteur Mohand Yannis Briki
Commentaires (3) | Réagir ?
à lire :
votre prose est sublime, elle résume de façon poétique notre malheur, merci pour cette belle balade.
Votre est sublime, elle résume de façon poétique notre malheur, merci pour cette belle balade.