Les 100.000 fans "Turcs" de Bouteflika
Convaincue de l’importance que prend Facebook dans la vie des Algériens, plusieurs candidats à l’élection présidentielle du 17 avril ont investi le réseau social de Mark Zuckerberg pour y faire leurs campagnes électorales. Mais, quand les fans ne sont pas au rendez-vous certain sont tentés d’en importer de Turquie. Tous les moyens sont donc bons pour tromper l'opinion.
Que ce soit l’opposition, le mouvement Barakat ou Abdelaziz Bouteflika, tout le monde veut avoir un impact sur le choix politique des Facebookeurs algériens. Parmi les différentes candidatures, celle d’Abdelaziz Bouteflika semble d’ailleurs être le choix préféré des e-électeurs. En effet, la page"Abdelkaziz Bouteflika" vient de dépasser les 400.000 mentions "j’aime".
Cependant, un regard plus attentif à l’évolution du nombre de ces mentions dans le temps montre plusieurs discontinuités. En effets, à deux reprises (autour du 16 mars et du 7 avril) le nombre de ces mentions "j’aime" a augmenté de façon très brusque. Si le premier saut (entre le 16 et le 20 mars) peut être attribué aux fans Algériens de Bouteflika répondant à l’appel des ses comités de soutien afin de récolter 1 million de mentions "j’aime". Le nombre de soutien a très vite stagné autour de 250.000 mentions à partir du 20 mars et jusqu’au 6 avril. Date à laquelle un nombre important de mentions "j’aime" est venu garnir la page de Bouteflika.
Un détail curieux qu’on peut remarquer lorsqu’on s’intéresse à la répartition géographique des fans post 6 avril de Bouteflika est que la grande majorité de ces nouveaux arrivants sont Turcs. Entre le 7 avril et le 14 avril, le nombre de mentions "j’aime" d’origine Turcs est passé de presque 0 à 100.000 et représentent dorénavant le quart du nombre total de ses fans. Ceci est également le cas pour les Pakistanais qui sont passés de 0 à 5000 en deux jours (du 10 au 12), Egyptiens et indiens qui sont dorénavant 1400.
L’arrivée massive de ces fans est très curieuse, car le nombre de fans Français et Espagnols est resté à 2200 et 2500 fans. Alors, que le nombre d’Algériens inscrits sur les listes électorales en France et en Espagne est très important (800.000 et 25.000). L’équipe de campagne de Bouteflika a d’ailleurs effectué plusieurs meetings en France pour les cibler.
La seule explication à ces mouvements est l’achat massif de mentions "j’aime" offshore afin de faire croire à une popularité fictive des Algériens envers Bouteflika. L’achat de mention "j’aime", ou "like" en anglais, est en réalité beaucoup plus facile et courant qu’on ne pourrait le croire. En effet, plusieurs sites internet tels que utrafic.com ou easi-services.fr proposent la vente de mentions "j’aime" au gros. Le lot de 50.000 mentions "j’aime" s’y négocierait à 500 euros. Il y a quelques mois de cela, l'hebdomadaire français Le Point a révélé que l’équipe de campagne de Sylvie Durruty, candidate au municipale de Bayonne (France), avait fait appel à des likes d’origine turcs afin d’augmenter artificiellement son impact dans les réseaux sociaux et faire croire à une popularité fictive au sein de sa commune.
Parmi les concurrents du candidat Bouteflika à l’élection présidentielle, seul Benflis semble se distinguer. Sa page officielle est suivie par 230.000 fans à 92 % Algériens (seulement 40 fans turcs). L’évolution du nombre de fans de cette page est linéaire dans le temps avec aucune discontinuité. Benflis se distingue également grâce aux pages Facebook de ces comités de soutiens d’Amérique du Nord et du Canada très actifs et suivies, respectivement, par : 245.000 et 45.000 fans, établis en Algérie à hauteur de 95 %. La page intitulée "Benflis President 2014" est suivie par 12.000 fans.
Aussi étonnant que cela puisse paraître la page Facebook du sulfureux et énigmatique Rachid Nekkaz est suivie par 300.000 fans établis à 90% en Algérie. Il est de ce fait la personnalité politique la plus suivie en Algérie sur le réseau Facebook (si l’on écarte les amis Turcs de Bouteflika). Le candidat non-officiel qui prétend que ses signatures de parrainages ont été volées lors de leur acheminement vers le Conseil constitutionnel a entrepris une véritable campagne électorale parallèle. En effet, il a sillonné le pays à la rencontre des Algériens dans ce qu’il nomme Rencontres Populaires. Ces rencontres semblent par contre ne pas attirer une grande couverture médiatique.
La page Facebook du mouvement Barakat mouvement opposé à un quatrième mandat et appelant à manifester la veille de l’élection, est likée par 32.000 personnes. La page Facebook intitulée "Non à Un 4eme Mandat de Bouteflika" par 18.000 personnes.
Bouziane El-Wahrani
L’auteur assure ne faire partie d’aucun parti politique. Il n’a fait partie d’aucun parti politique dans le passé. Il ne se réclame d’aucun candidat. Il ne fait pas partie du mouvement Barakat ni d’aucun autre collectif anti-élection. Il n’est pas un gros geek ;)
- Toutes les informations peuvent être vérifiées facilement et librement sur le site : Social Bakers.com
- L’article sur Sylvie Durruty peut être consulté sur le site internet du journal Lepoint :
Municipales à Bayonne : une candidate soupçonnée d'achat de «like» sur Facebook
Commentaires (2) | Réagir ?
merci monsieur Bouziane, l'achat des "j'aime" on connait on peut acheter tout et puis il faut atteindre Facebook c'est impossible si on est au bled et super facile en Turquie, moi j'aimerai bien echanger ma place avec un Turc, je prefere de loin Erdogane et Bouteflika, tout benef pour nous, est (ce qu'il y a quelqu'un interessé? Walou à part l'escroc bien sur, monsieur Meziane, les 100000, ils les a rien qu'a Bab EL Oued là où il a acheté toute la racaille anaphabete les trabendistes les oulad hchouma qui se sont calmés come des chiens quand il leur a donné un os, il y a que Barakat qui sauve l'honneur de Djair Barakat la Minute qui nous dit que le bled n'est pas mort
O! Qu'ils sont SALS, ces gens du clan d'Oudjda! Pffffffffffff! Ils puent de tres loin!