Bien que la représentation proportionnelle soit supérieure à ce qui existe actuellement au Canada, les Québécois ont un bien plus important problème à régler avec leur système électoral, soit la mise en place d’un deuxième tour dans les comtés ou il n’y a pas eu de majorité absolue lors du vote. Actuellement sur les 125 comtés québécois, seulement 44 ont des députés qui ont été élus à la majorité des voix. Les 88 autres ont tous à leur tête des hommes et des femmes qui ont moins de 50 % du vote exprimé lors des élections du 7 avril. Ces députés ne sont donc pas les représentants de la majorité des personnes qui ont voté dans leur comté, mais simplement la personne qui y a reçu le plus de votes. Le record du moins représentatif en ce domaine va au député du CAQ. du comté de Groulx, Claude Surprenant, qui n’a été élu qu’avec 30,85 % des voix. Il y a là un important problème de légitimité puisque plus des deux tiers des personnes qui se sont donné la peine d’aller voter dans son comté ne l’ont pas choisi. De quel droit peut-il affirmer qu’il représente ces personnes ?

Les défenseurs du système en place diront que d’un autre côté, David Birnbaum du PLQ a été élu dans D’Arcy-McGee avec 92,15 % des voix ce qui lui donne une légitimité de béton. Cela ne change rien au fait que si l’on additionne tous les électeurs inscrits dans les comtés ou les députés n’ont pas été élus à la majorité absolue, ils représentent 3 880 112 des 6 012 440 électeurs inscrits. C’est près de 65 % des électeurs de la province qui n’ont pas actuellement un député qui représente la volonté de la majorité des citoyens de leur comté. Un système électoral avec un deuxième tour où s’affronteraient les deux candidats qui ont reçu le plus de voix serait un minimum si on veut pouvoir dire que ces députés représentent vraiment la majorité des électeurs de leur comté. Après, il serait intéressant de parler d’une représentativité proportionnelle.

Michel Gourd