Les travaux du 6e Colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945 ont débuté hier à Guelma, en présence d’historiens algériens et français, d’invités et d'étudiants en histoire.
Le recteur de l’université du 08 Mai 45, M. Mohamed Namemcha, a souligné à l'ouverture de ce colloque la nécessite pour les historiens algériens et français à aller au "fond" de l’histoire dans le but de "transmettre aux générations futures les réalités de la colonisation".
Il a annoncé qu’un programme de recherches dans ce sens sera réalisé par une équipe d’historiens algériens et français pour parvenir à introduire un "bond qualitatif" dans la recherche scientifique sur les différents aspects de la période coloniale en Algérie à partir d’une vision "scientifique de l’histoire".
Le premier conférencier à intervenir, M. Gilles Manceron, journaliste et historien français, a estimé que "les massacres du 8 Mai qui représentent un crime contre l’humanité, ont été occultés, déformés et travestis par la presse française de l’époque".
M. Manceron qui est également vice-président de la ligue française des droits de l’homme, a expliqué que "cette occultation des massacres du 8 mai 45 par la presse est due à la censure et à la manipulation de l’information notamment par l’armée''.
Il a ensuite évoqué le "début de la phase de reconnaissance des massacres du 8 Mai 45 à travers les déclarations d’officiels français sans aboutir à la repentance vis-à-vis du peuple algérien".
D'autres conférenciers à l'instar du diplomate à la retraite, Mohamed Saïdi, les docteurs Merdaci et Salah Ferkous des universités de Constantine et de Guelma, ont restitué tour à tour les massacres du 8 Mai 45 dans leur contexte historique, soulignant ''la difficulté à instruire le procès de la colonisation en l’absence de méthodologie scientifique de recherche en histoire''.
L'historien et professeur Benjamin Stora de l’université de Paris présentera, pour sa part, une conférence ayant pour thème ''de la mémoire de l’histoire'' lors de ce colloque international de deux jours organisé par l’université de Guelma.

Source : El-Moudjahid