Le Mouvement culturel amazigh interpelle les candidats à la présidence
Le MCA a rendu publique la lettre ouverte suivante.
Nous sommes à la veille des élections présidentielles. Le constat admis, sur l’état de l’Algérie, par une majorité de nos citoyens n’est pas franchement reluisant. Mais cette correspondance n’a pas pour objet de faire le procès d’un quelconque parti ou d’une quelconque personnalité. Chacun d’entre nous a la possibilité de s’exprimer dans d’autres créneaux que celui-ci.
Aujourd’hui, notre préoccupation majeure est la question amazighe qui, depuis des lustres, est renvoyée aux calendes grecques sous prétextes qu’il y a des questions sociales et économiques plus lancinantes.
Cette lettre n’a pas d’autre objet que de répondre à quelques questions de manière claire et sans détours. Nous prendrons actes des réponses des candidats pour que l’histoire retienne.
Pour rappel, le triptyque identitaire, pourtant constitutionnel, n’a eu absolument aucun impact sur le terrain, Il en est de même du statut de langue national qui n’a pas fait évoluer la langue tamazight d’un iota. Il faut dire, pour ne citer qu’un simple exemple, que la Haut Conseil à la langue Arabe et son équivalent islamique bénéficient de tous les privilèges contrairement Au Haut Conseil à l’Amazighité qui depuis des années n’a pas vu son défunt président remplacé.
Nous nous rappelons, également, de la promesse du président Bouteflika, lors d’une campagne électorale, qui devait aboutir à une Académie Amazighe et un Conseil Supérieur à l’Amazighité. Une promesse qui n’a jamais été tenue.
Plutôt que de continuer à discourir sur un bilan dont on ne peut s’enorgueillir en matière d’amazighité nous préférons, madame et messiers les candidats vous demander de nous éclairer sur les décisions que vous comptez prendre si vous deviez présider aux destinées de l’Algérie.
1-Pensez-vous octroyer le statut de langue officielle à la langue amazighe au même titre que l’arabe comme cela a été fait au Maroc. Bien entendu sans la voie référendaire, puisque cela ne s’est pas fait pour la langue arabe.
2- Nommerez-vous un président de l’Académie Amazighe et un président de Conseil supérieur à l’Amazighité, qui se chargeront eux-mêmes d’organiser ces dites structures. Des présidents qui auront fait leur preuve de la connaissance du domaine amazigh, cela va sans dire.
3- Déciderez-vous que la langue amazighe soit enseignée de manière obligatoire pour qu’il y ait une intercompréhension entre tous les Algériens et consolider ainsi la cohésion nationale.
4- accepterez-vous d’organiser les mêmes activités aussi bien nationales qu’internationales que celles faites pour la langue et culture arabe et la culture islamique. Vous comprendrez que nous vivons la consécration de Tlemcen "capitale de la culture islamique" et Constantine "capitale de la culture arabe" comme une ségrégation. Nous sommes conscients que votre temps est précieux en cette période de campagne électoral. Nous nous sommes limités, pour cette raison, à quatre questions pour qu’il vous soit facile de répondre par voie de presse
Acceptez, madame et messieurs, les candidats(es) nos salutations.
Belkhiri Rachid,
président du mouvement culturel amazigh (MCA) des Aurès
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