Garantir l'issue républicaine et démocratique de la transition

Le souvenir de la terrible décennie noire et ses victimes sont encore vivaces.
Le souvenir de la terrible décennie noire et ses victimes sont encore vivaces.

Le Front islamique du Salut, le parti des bourreaux et des assassins, de la dévastation et de la terreur, le fer de lance du projet d’Émirat théocratique s’incruste dans le débat et appelle de son côté à une pseudo période de transition.

1. Le FIS, ses chefs, ses cadres et ses militants portent une responsabilité imprescriptible dans les drames qui ont endeuillé notre peuple.

2. L’idéologie du fis, son projet politique et ses pratiques sont une négation totale du cadre républicain et de son corolaire l’État démocratique.

3. Le FIS et à sa suite l’ensemble de la mouvance de l’islam politique est étranger au mouvement de libération nationale. Son existence en Algérie se rattache à des évolutions récentes de l’Histoire de l’internationale des frères musulmans et aucunement à l’histoire propre de notre mouvement de libération nationale.

4. L’agrément dont a joui le fis, au lendemain des évènements d’octobre 1988, est tout aussi illégitime qu’illicite.

La transition politique qui doit s’engager pour sortir l’Algérie du système militaro-bureaucratique, qui perdure depuis 1957, perdra toute pertinence si elle devait déboucher sur la perpétuation de l’hybridité du système actuel. Un système qui emprunte à la modernité et à l’islamisme. Elle la perdra, encore plus surement, si à son issue, notre peuple devait se retrouver sous le joug d’une dictature théocratique.

L’illégitimité du système en place ne date pas des législatives scélérates de décembre 1991. Elle remonte à la funeste année 1957 qui a vu la patrimonialisation de la Révolution algérienne par une oligarchie militaro-bureaucratique. C’est à la source de ce détournement qu’il faut revenir. Il fautréhabiliter le Congrès national de la Soummam comme source fondamentale de légalité et de légitimité. C’est sur cette base et à cette condition que doit s’engager la phase de transition. A son issue pourra être convoquée, sur la base de la même légalité, une Assemblée nationale constituante.

La phase de transition aura à réunir des conditions préalables à la convocation de la constituante. Elle devra permettre :

1. De réduire la pression hégémonique qu’exercent sur la société les partis États de par leurs positions au sein des administrations et des appareils de pouvoir.

2. De restituer au patrimoine commun des Algériens le glorieux sigle du Front de libération nationale.

3. De réhabiliter le secteur de l’audiovisuel, actuellement conçu comme un appareil de contrôle et de manipulation des masses, dans son rôle de vecteur d’information et de communication.

4. De mobiliser nos forces de sécurités et de défense nationale dans une lutte déterminée contre les foyers terroristes islamistes. La protection du processus transitionnel et la disqualification de tout foyer de violence relèveront de la responsabilité de l’ANP.

5. De réduire la pression hégémonique qu’exercent les partis-clergés sur la société par leur instrumentalisation et leur manipulation de la religion.

6. De soustraire les mosquées et les lieux de cultes aux enjeux politiques et de les arracher des mains des manœuvriers politiques qu’ils soient au sein ou en dehors des appareils d’Etat.

La période de transition sera à la fois une période de recomposition du champ politique et une période de préparation des conditions de garantie d’une issue républicaine et démocratique de la phase de changement.

Citoyens, égaux en la Res Publica ; individus, libres en la Res Privata ! L’heure est la fondation de la seconde République ! Celle de la Soummam ! Celle qui dépasse l’État patrimonial en récusant féodalité et théocratie.

Djzair Horra Dimoqratiya ! Vive la République ! Vive la démocratie 

Mohand Bakir

Plus d'articles de : Opinion

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
tiddet

Sans commentaire, je suis le premier à te rejoindre.