Par Hassane Zerrouky

La comparaison avec le fondateur du Hamas palestinien tué par Israël en 2004 n'a pas dû plaire en haut lieu. Pour l'histoire, Ahmed Yassine s'est retrouvé paralysé à l'âge de 16 ans, en 1952, à la suite d'une chute au cours d'une partie de football, ce qui ne l'a nullement empêché de faire des études. Citant le président Roosevelt, qui a fini son mandat sur un fauteuil roulant, du fait d'une polio et non d'un AVC, le même Abdelaoui, décidément en verve, a ajouté que "Bouteflika n'est pas un joueur (de football ndlr) pour exiger qu'il soit fort physiquement puisqu'il doit agir avec sa tête" ! Avant d'asséner que le président-candidat fait partie de ces dirigeants "désignés par Dieu pour une Algérie sereine, stable et forte".

Avant lui, on a entendu Abdelmalek Sellal faire la comparaison avec Angela Merkel, un député du FLN (dont j'ai oublié le nom) ayant fait rire toute l'Algérie assurer que voter contre Bouteflika c'est aller contre la volonté de Dieu, Sellal, encore, attribuant la double qualification de l'équipe nationale de football à la politique de Bouteflika... Amara Benyounès et son "que Dieu maudisse ceux qui ne nous aiment pas" est en train d'être dépassé !

Pendant ce temps, alors que le pouvoir politique s'est montré incapable d'éteindre l'incendie à Ghardaia, voilà qu'un propos déplacé de Sellal enflamme les Aurès. Du coup, voilà Youssef Yousfi, à peine désigné Premier ministre - c'était jeudi dernier- contraint de se rendre dimanche à Ghardaia, avant de prendre la route ce mardi pour Batna pour calmer le jeu. Et où ira-t-il la prochaine fois si d'aventure les dérapages verbaux et autres se poursuivaient ? Une certitude, si ce n'était la gravité de la situation à laquelle est confronté l'Algérie, cette présidentielle, inédite en soi, aurait un côté amusant qui ne déplairait pas aux Algériens.

H.Z