Liban: dix morts en 48 heures dans la flambée de violences à Tripoli
Dix personnes ont été tuées ces dernières 48 heures dans une flambée de violences confessionnelles à Tripoli, la capitale du nord du Liban minée par les tensions liées au conflit syrien, a indiqué samedi un responsable.
Les écoles ont fermé samedi dans la ville portuaire et la circulation était faible en raison des violences, selon un correspondant de l'AFP sur place. Ces heurts, qui ont également fait plus de 50 blessés, ont éclaté jeudi entre le quartier alaouite de Jabal Mohsen et celui sunnite de Bab al-Tebbané, deux secteurs populaires et rivaux, le premier appuyant le régime syrien de Bachar Al Assad et le second la rébellion.
Des échanges de tirs intermittents ont eu lieu vendredi et se poursuivaient samedi dans le secteur où sévissent les francs-tireurs. Samedi, trois personnes ont été tuées par des francs-tireurs et trois ont succombé à leurs blessures, a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité. Trois soldats ont en outre été blessés par des tirs de roquettes, selon des sources de sécurité. L'armée libanaise continuait d'arrêter plusieurs personnes durant des perquisitions la nuit et ripostait à l'origine des tirs, selon la même source.
Les affrontements à la roquette et à l'arme automatique ont éclaté entre les deux quartiers après qu'un sunnite a été abattu jeudi de quatre balles dans la poitrine par deux hommes cagoulés circulant à mobylette en plein centre de Tripoli. Des violences meurtrières opposent régulièrement les deux quartiers. Pour tenter de séparer les belligérants, l'armée s'est déployée rue de Syrie, qui fait office de ligne de démarcation entre les deux camps.
Le Liban est profondément divisé sur le conflit syrien, qui a exacerbé les tensions communautaires entre sunnites, emmenés par l'ex-Premier ministre Saad Hariri, et chiites, conduits par le puissant parti chiite Hezbollah. Cette division a empiré avec l'implication du Hezbollah dans les combats au côté du régime contre la rébellion en majorité sunnite. Les bastions de ce mouvement ont été visés par plusieurs attentats sanglants à la voiture piégée et par des tirs de roquettes, revendiqués par différents groupes jihadistes sunnites.
AFP
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