La ministre française de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie est arrivée lundi à Alger pour une visite de deux jours en Algérie axée notamment sur la coopération en matière de sécurité, a constaté l'AFP.

Mme Alliot-Marie a été accueillie à l'aéroport international d'Alger par son homologue algérien Yazid Zerhouni, avec lequel elle doit s'entretenir notamment des moyens de renforcer la coopération entre les deux pays dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, du grand banditisme et de l'émigration clandestine.

"Je souhaite que nous puissions développer au mieux la coopération algéro-française dans un certain nombre de secteurs pour nous permettre, en bénéficiant de l'expertise des uns et des autres, d'assurer, le mieux possible, la protection de nos citoyens contre tous les risques qui peuvent les menacer", a affirmé Mme Alliot-Marie à son arrivée à Alger.

Elle a précisé qu'il s'agit du "risque du terrorisme, du risque de la criminalité et de la grande criminalité et également des risques qui résultent des catastrophes naturelles", dans une déclaration à la presse.

Mme Alliot-Marie doit être reçue mardi par le président Abdelaziz Bouteflika, avec lequel elle pourrait évoquer la participation de l'Algérie au projet d'Union pour la Méditerranée (UPM), qui doit être proclamée le 13 juillet par le président français Nicolas Sarkozy.

C'est la deuxième visite officielle de Mme Alliot-Marie en Algérie, où elle était venue en qualité de ministre de la Défense en juillet 2004.

Mme Alliot-Marie devait s'adresser lundi après-midi aux maires et sous-préfets d'Algérie sur le thème de la coopération décentralisée entre collectivités territoriales des deux pays. Une coopération de ce type existe déjà entre les départements français du pourtour méditerranéen et des collectivités algériennes.

Elle doit signer par ailleurs une convention de financement d'un montant de 2,2 millions d'euros pour la formation et la modernisation des services de protection civile algériens.

La ministre de l'Intérieur, en charge des cultes, doit aussi s'entretenir avec le ministre algérien des Affaires religieuses Bouabdellah Gholamallah de la situation des communautés chrétiennes en Algérie. Ces dernières se plaignent actuellement de "restrictions" imposées à l'exercice de leur culte par les autorités algériennes.

Mme Alliot-Marie doit se rendre mardi à Tlemcen, à la frontière algéro-marocaine, pour assister à la présentation d'un rapport sur la criminalité transfrontalière et sur le programme de développement de la police algérienne.

L'Algérie veut porter l'effectif total de la police à 200.000 en 2010, selon le directeur général de la Sûreté nationale Ali Tounsi. Paris s'est déclaré prêt à coopérer à la formation et à l'équipement de ces unités qui assurent la sécurité dans les grandes villes contre le terrorisme.

(©AFP / 05 mai 2008 17h26)