La Tunisie dans un état catastrophique, selon son premier ministre

Mehdi jomaa, premier ministre tunisien
Mehdi jomaa, premier ministre tunisien

Le premier ministre tunisien s’est exprimé hier sur la situation tunisienne en toute transparence et en a dressé un portrait très sombre.

Hier, Mehdi Jomaâ donnait une interview un mois après sa prise de fonction. Il a souhaité être transparent sur la situation du pays et a ainsi fait état d’une situation économique tunisienne très peu réjouissante. Un budget très restreint (il manquerait 4 milliards de dinars) qui va pousser la Tunisie à s’endetter encore plus qu’elle ne l’était déjà. Le premier ministre a annoncé un endettement dépassant les 50% du PIB du pays. "La situation économique actuelle est pire que ce que j’imaginais".

En effet, en 2010 par exemple, la Tunisie investissait de ses propres ressources, précise-t-il, alors qu’aujourd’hui, "nous empruntons pour couvrir les besoins de consommation courante, et le taux de la dette avoisine les 50%". Il souligne, par ailleurs, que 25 milliards de dinars ont été empruntés depuis la révolution, ce qui correspond au budget de l’Etat, et que ce qui a été emprunté de la part du FMI, était uniquement consacré à couvrir les dépenses de l’année 2013. Il affirme par ailleurs, qu’il a été décidé le gel des recrutements dans la fonction publique étant donné que le pays n’est plus en mesure d’en assumer davantage

A travers cette déclaration, Mehdi Jomaâ prévient les tunisiens qu’ils vont devoir travailler et faire des sacrifices s’ils souhaitent redresser l’économie. Il en profite pour réveiller les tunisiens qui «n’ont pas travaillé» depuis la révolution et doivent s’impliquer dans l’économie nationale.

Par ailleurs, le premier ministre tunisien a réaffirmé son engagement à respecter l’organisation d’élections libres et transparentes qui auront lieu avant la fin de l’année. Ces élections devraient être le moyen de tirer un trait sur les événements chaotiques de l’année 2013 pour recommencer sur de bonnes bases.

Pour terminer sur une note positive, la sécurité en Tunisie semble s’être améliorée et Mehdi Jomaâ a indiqué que les autorités continueraient la lutte contre les djihadistes en s’inspirant des algériens et des marocains.

R.N./AFP

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