Le châabi fait de la résistance à Paris
Il y a des dates et des lieux qui viennent souvent au secours de l'Algérie exilée.
Des humains suspendus à nos angoisses nous tendent, parfois, la main. La musique du pays, ces notes et ce verbe, qui nous servent de lien, nous perfusent.
Il y a un siècle, nos anciens ont occupé les cafés de Paris. Ils y ont créé de la vie. Ils y ont nourri le mouvement national et la chanson algérienne. Ces cafés culturels ne sont pas morts, ils n'ont pas disparu. Bien au contraire... La preuve en est administrée par ces enfants sérieux et volontaires qui refusent l'amnésie, et qui avec leurs petits moyens s'échinent à perpétuer la tradition. La mémoire.
A Saint-Denis, au numéro cinq de la rue Gabriel Peri, dans un restaurant familial qui se rêve carrefour de culture et d'art, le "Boyard", Rachid Rami, fils d'Algérie et de Azazga, a décidé de recréer un univers qui sentira la Méditerranée. Ancien sportif, il rêve de faire renaître, son ancien quartier, Réghaïa, à Saint Denis.
Avec Djâafar Gounane, maître du chaâbi, féru de la chanson algéroise ainsi que de l'andalou, du hawzi ou du gharnati, transmetteur de la mémoire de Slimane Azem, El Hasnaoui, Guerrouabi ou El Anka...Rachid se propose de façonner un lieu qui sera dédié à la musique de nos parents. A notre histoire.
Chaque samedi, dit Rami, son café réinventera l'Algérie. Pari lancé. Pari tenu ?
Meziane Ourad
Tous les samedis, à partir de 19 heures
"le Boyard", 5 rue Gabriel Peri
93200 St-Denis
Porte de Paris
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vive l’Algérie
faculté de droit
" Sans la musique, la vie serait une erreur " F. Nietzsche.