Bouteflika, une présidentielle déjà pliée ?
Sourd aux appels lui demandant de se retirer, Abdelaziz Bouteflika, handicapé par un AVC, va briguer un quatrième mandat. Le scrutin sera boycotté par les partis démocrates et islamistes (*).
Par Hassane Zerrouky
À Alger, dans le quartier de Bab El Oued, sur une banderole d’une dizaine de mètres accrochée à deux balcons, ces mots : « Non au quatrième mandat », « Bouteflika, un, deux, trois mandats, où vas-tu comme ça ». Visiblement, Abdelaziz Bouteflika, soixante-dix-sept ans, ne l’a pas lue. Samedi, il a décidé de briguer un quatrième mandat le 17 avril prochain.
C’est le premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui en a fait part samedi à Oran, en marge d’une rencontre internationale sur l’économie verte, avant que l’information ne soit officialisée par l’APS, l’agence officielle. Et sur les écrans des quatre chaînes de la télé publique – ils sont des millions à suivre les matchs du championnat de ligue 1 de football algérien, notamment le derby opposant les deux grands clubs de la capitale – défilait une bande-annonce leur apprenant « la bonne nouvelle » selon l’expression d’un dirigeant du FLN. L’état de santé du chef de l’État serait « en amélioration constante (…), il n’est pas en mesure de faire tout par lui-même mais il est toujours capable de présider et de gérer le pays comme il se doit (…). Bouteflika, vous le connaissez tous, c’est une référence, une icône universelle ; tous les émirs viennent lui rendre visite. Son intelligence, à elle seule, suffit pour tenir les rênes de ce pays », a assuré le premier ministre. Concernant la campagne électorale qui débutera en mars, « il est d’usage, partout dans le monde, a-t-il poursuivi, que celle-ci n’est pas l’œuvre ni l’action d’un seul homme, le candidat étant toujours entouré d’une équipe complète pour se répartir les tâches ». Dit autrement, Bouteflika n’est donc pas tenu de mener en personne une campagne électorale, d’animer des meetings ou d’aller au contact des électeurs : il le fera par procuration. Un fait inédit dans l’histoire de l’Algérie.
Plus qu’une douche froide, la décision de s’accrocher au pouvoir, alors qu’en raison de son AVC, le chef de l’État algérien ne parle pas et ne s’exprime que par communiqué, d’où ces doutes exprimés par l’opposition et les médias sur ses capacités à gouverner, ne peut s’expliquer que par des raisons liées aux affaires de corruption (les malversations financières concernant des contrats pétroliers passés entre l’entreprise pétrolière Sonatrach et son homologue italien l’Enie) impliquant son proche entourage. Notamment une enquête du parquet de Milan (Italie). Pour ces hommes visés par la justice italienne, le maintien de Bouteflika au pouvoir est sans doute une garantie d’impunité. Dans ces conditions, rien de surprenant dès lors qu’une majorité d’Algériens ne croit plus aux élections – le taux de participation aux derniers scrutins n’a que rarement dépassé les 30 % d’électeurs inscrits – ni aux promesses du pouvoir : le 8 mai 2012, Bouteflika n’a-t-il pas déclaré à Sétif que le temps était venu de laisser la place ? Il « m’avait avoué qu’il était fasciné par le pouvoir et que nul ne pouvait le lui ravir, si ce n’est la mort », a confié dépité Yacef Saadi, ami du président et ancien chef du FLN durant la bataille d’Alger.
Aucun candidat en mesure de faire douter Bouteflika
Quant à l’opposition et à cette partie encore active de la société civile qui s’est mobilisée contre sa candidature et qui a espéré jusqu’au dernier moment que le chef de l’État renonce à se présenter – certains ont même lancé un appel à l’armée –, elles savent désormais de quoi il retourne : l’élection présidentielle du 17 avril est peut-être déjà pliée. Ceux qui doutent de la régularité du scrutin arguent, entre autres, que le premier ministre est non seulement président de la commission nationale de préparation des élections mais qu’il est appelé à diriger la campagne électorale du président candidat ! Aussi, les démocrates et progressistes ainsi que les islamistes – une première dans le monde arabe et musulman – n’ont pas attendu pour appeler au boycott du scrutin présidentiel. Et, hormis l’ex-premier ministre et ancien chef du FLN Ali Benflis, qui a décidé de se maintenir, et à un degré moindre la candidate trotskiste du Parti des travailleurs Louisa Hanoune, dont la proximité avec le chef de l’État est connue, il n’y a aucun candidat en mesure de faire douter Bouteflika et ses soutiens.
Abdelaziz Bouteflika s’apprêterait ainsi à rempiler pour cinq ans alors qu’en quinze ans de pouvoir, malgré les 700 milliards de dollars officiellement investis, l’après-pétrole – les finances du pays sont dépendantes de 90 % des exportations d’hydrocarbures – reste à construire.
H. Z.
(*) Article paru dans L'Humanité du 24 février
Commentaires (12) | Réagir ?
Les Dunes de Jouvences se sont reférmées inéxorablement.
Aujourd'hui le Vendredi 27 Avril 2012 á 22h13mn.
Nous venons par la présente missive, éxprimer notre témoignage
sur un phénomène inédit et inusité dans sa nature et dans sa
configuration.
Lá où l'on s'y attendait le moins, les Jouvences se sont éteintes
á jamais. Brusque et décisif, ce boulevérsement ne souffrait d'aucun
présage. Ce qui rend son éxplication et sa compréhension
inéxtriicables. De la question á sa réponse il ne subsiste que trop peu
déléments d'intérprétation, ainsi les causes á effets ne peuvent s'y
appliquer á moins d'une option aventureuse qui s'avérerait fatale.
L'imprévisible vient de frapper á nouveau, laissant derriére lui un vide
insurmontable et irréparable.
Leurs adéptes étant cértainement engloutis, faute de n'avoir le temps.
Mais sur ce, aucun quéstionnement ne nous est pérmis.
Autant que faire se peut, nous en prenons acte, dans l'impuissance
et ses lourdeurs en attendant des signes plus ou moins cléments.
La férmeté dans l'affliction oblige.
De la part des Justes
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Les femmes sont plus courageuses que les hommes en Algérie:
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Les vrais dirigeants jeunes, sportifs, dynamiques, intelligents et les dinosaures bedonnants
https://www. youtube. com/watch?v=YrwVqneFfSo
I agree.
"Shut up, I am speaking !", she said. Amen. Elle ont tout dit, ce n'est pas un pays !
Ca serait plus authentique sans les chants du pedophile sanguinaire d'Arabie et ETRANGER en fond.
Il faudrait bien traduire, exripter et sous-titrer, au fil de son discours, le complet et juste que je n'ais jamais enttendu.