La boîte noire du Hercule 130 retrouvée en "bon état"
Des équipes spécialisées menant mercredi d'intenses recherches sur le site du crash d'un avion militaire ayant fait 77 morts et un blessé la veille dans l'est de l'Algérie ont découvert la boîte noire de l'appareil en «bon état».
La boîte noire où pourraient être enregistrées les échanges des pilotes dans le cockpit du Hercule C-130 a été retrouvée en «bon état», selon une source proche de l'enquête citée par l'agence APS.
Selon cette source, l'aéronef, pris dans de mauvaises conditions climatiques, marquées notamment par des vents violents et une mauvaise visibilité, est tombé «nez en avant» sur le site où se trouve actuellement l'épave. «Les conditions météorologiques très défavorables avec un orage accompagné de chutes de neige seraient à l'origine de ce crash», selon le ministère de la Défense. Les premières images diffusées par la télévision d'État montraient l'avant de l'avion militaire calciné dans un paysage montagneux et enneigé, à 1 500 m d'altitude.
Selon le journal El Khabar, le commandant de bord avait tenté un atterrissage d'urgence à la base aérienne d'Oum El Bouaghi quelques minutes avant le crash. «Il a pu entrer en contact avec la tour de contrôle pour demander de se poser en urgence mais quelques minutes après, l'appareil s'est écrasé», a précisé une source sécuritaire, citée par le quotidien arabophone.
L'avion, qui assurait la liaison entre les villes de Tamanrasset (2 000 km au sud d'Alger) et Constantine (450 km à l'est d'Alger), s'est écrasé alors qu'il survolait le mont Fortas dans la région d'Oum El Bouaghi (500 km à l'est d'Alger) vers midi et était en phase de préparation de manœuvres pour l'atterrissage.
Aéroport difficile
Un ancien contrôleur aérien interrogé par le quotidien francophone El-Watan, Kaddouche Maâmar, a indiqué que «l'aéroport de Constantine est l'un des plus difficiles dans le monde en raison du relief qui l'entoure et de sa piste».
«Des renforts de secouristes et des équipes cynophiles ont commencé les fouilles», conduites sur place par le directeur général de la protection civile, le colonel Mustapha Lahbiri, a déclaré à l'AFP un journaliste qui a pu se rendre près du point d'impact. Ils ont dû parcourir à pied 6 km avant d'atteindre l'avion qui s'est écrasé mardi dans une zone montagneuse, difficile d'accès.
Les corps des toutes les victimes ont été récupérés et transférés à l'hôpital militaire de Constantine. Dans l'après-midi, les familles ont défilé pour récupérer les corps de leurs proches, selon l'APS.
L'avion transportait des militaires, des familles de militaires et quatre membres d'équipage. Le ministère de la Défense a indiqué mercredi soir que 73 militaires et quatre femmes avaient péri dans le crash.
Le survivant dans un état critique
L'unique survivant retrouvé est dans «un état critique», selon le ministère qui ne fournit aucune précision sur son identité. La protection civile avait indiqué mardi qu'il souffrait d'un traumatisme cranien et se trouvait à l'hôpital militaire de Constantine, que le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, a visité mercredi.
Des images de la télévision algérienne l'ont montré, flanqué de plusieurs officiers, en train d'assister à la prière des morts récitée par des imams face à une dizaine de cercueils dans une salle de l'hôpital.
Le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil national de trois jours à compter de mercredi à la suite de cette «douloureuse» épreuve pour le peuple algérien qui vient «de perdre quelques-uns de ses braves et fidèles enfants», a-t-il dit dans un message adressé aux Algériens.
Il s'agit de la catastrophe aérienne la plus meurtrière en Algérie depuis le crash d'un avion de la compagnie nationale Air Algérie peu après son décollage de l'aéroport de Tamanrasset le 6 mars 2003, qui avait fait 102 morts et un blessé.
En 2003, un Hercules C-130 de l'armée s'était écrasé sur un quartier résidentiel à Boufarik, dans la banlieue d'Alger, faisant 20 morts -les quatre membres de l'équipage, huit passagers et huit personnes au sol.
AFP
Commentaires (2) | Réagir ?
Un tube de Pitot colmaté, mal conçu pourrait-être à l'origine de la catastrophe comme du vol Air France Rio - Paris. Un joint d'étanchéité du résevoir hydrogéne a été la cause de la désintégration de la fusée Challenger si on se rappelle.
A mon avis, il se peut qu'il y ait eu une défaillance des instruments de mesure à bord de l'appareil comme ce fut le cas de l'avion Airbus de Air France qui a piqué du nez dans l'Atlantique il y a une année, ou un faux aiguillage, un défaut d'assistance de la tour de contrôle de l'aéroport de Constantine. Il y a eu erreur de dialogue homme-machine et de communication avec l'environnement de l'avion. Ce n'est pas lié aux conditions météorologiques du moment, le pilote aurait pu en échapper.