Déclaration de Saadani, du déjà-vu…
La situation se dévoile devant les yeux de citoyens ébahis. Sellal se dit prêt à verser le sang, pas le sien bien sûr. Sidi Said et Ghoul, glorifient le nouveau Messie, des enfers s'entend. Saadani, l'héritier du coup de force de 1957, s'en prend à la police politique institutionnelle, il lui préfère une police politique privée[1].
Bouteflika président, mort ou vif ! L'inspiration yankee ne fait pas de doute. Dans la perspective de ce "rab", Jean-Marc Ayrault, premier ministre français, s'est mouillé dans la mise en scène médiatique d'un bras mouvant à rebond. De son côté, le gouvernement de Sa Majesté a gracieusement livré l’arme à destruction massive : Moumen Khalifa. Relevons aussi qu'une presse occidentale, bien conciliante, s’est dispensée d’un regard lucide sur les évènements de Taghardait. L’enjeu est de taille : capter l’essentiel des réserves de change engrangées lors des trois précédents mandats. Deux cents milliards à capter. Quelques-uns iront dans les comptes offshore, mais l’essentiel tombera dans l’escarcelle des majors pétroliers et autres magnats de la finance internationale. Ce que "la valorisation" des hydrocarbures non conventionnels ne pourra pas siphonner sera englouti dans des projets d’infrastructures sur le modèle autoroute Est-Ouest.
Pourquoi ceux qui ont toujours été des toutous devant les hommes en kaki se découvrent une telle audace aujourd’hui ? Ne serait-ce pas qu’ils se sont mis au service de nouveaux maîtres [2] ? Saadani, qui se proclame champion de "l’Etat civil" se tait sur la batterie d’interdictions signifiées par le prétorien de l’intérieur[3]. Là n’est pas la seule faille de son funèbre chant. Relayer les accusations d’échec sécuritaire à Tiguentourine relève de la trahison, alors que s’il faut supposer un échec il serait celui de tous les services opérant dans la région. Faut-il s’offusquer maintenant d’une forfaiture entamée depuis longtemps ? Il fallait la détecter le jour où la sommation a été donnée de projeter des supporters à Oum Dormane, alors que lorsque la sécurité de la Nation imposait d’agir en Libye et au Mali, les défenseurs de la patrie ont été cantonnés armes aux pieds.
Avant octobre 1988, en septembre, le chef libéral Chadli Bendjedid avait fait un discours "subversif" suggérant aux "masses" d’investir la rue pour s’élever contre les pénuries… En octobre il compromettra l’armée en la faisant tirer sur le peuple. Aujourd’hui, l’écho de ce discours revient en annonces de mauvais augure. L’impression de déjà-vu est saisissante. Est-ce pour autant que les pièges seront déjoués ? Les forces à l’œuvre aujourd’hui sont bien plus puissantes qu’en 1988 et les forces démocratiques ont été tellement éprouvées depuis. Pourtant il faut garder espoir… Peut-être que dans les nouvelles épreuves qui s’annoncent ….
Mohand Bakir
Renvois
[1] http://mob.dz.over-blog.com/2014/01/liquider-le-drs-au-profit-de-la-police-politique.html
[2] http://mob.dz.over-blog.com/2014/02/hocine-malti-sonatrach-50-ans-apr%C3%A8s.html
[3] Gel d’associations, interdiction d’activités d’autres ; exclusion des partis opposés à la prochaine présidentielle de toute activité en salle,…
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Saidani doit avoir la trouille, maintenant que les services de sécurité on déposé plainte devant la justice, ce monsieur veut une justice indépendante, et bien la voila, alors qu'ils ont en fait une annexe de la présidence, qui a inventé les "redresseurs" lorsqu'on accuse sans preuves, et le plus grave, a un média étranger, cela équivaut a de la diffamation. Alors on verra bien, si le clan de Bouteflika va le sacrifier comme "el kebch el aid" ou bien prendra sa défense, ce qui est peu propable.
Une belle analyse, je trouve. Un Etat bourgeois campradore n'a pas d'autre choix que de se soumettre au chantage des multinationales et de la modialisation économique néolibérale. En tant que premier initié, désigné à la fonction de facilitateur dans la pénétration des marchés publiques et l'accés aux matières premières stratégiques du pays , il est sommé de lever tous les obstacles qui empêcheraient d'atteindre cet objectif. Justement, l'un des obstacles majeurs à éliminer sur son chemin est le DRS, cet empêcheur de laisser-faire dans le pillage et la prédation organisée des ressources du pays comme dans une économie capitaliste campradore de type coloniale. Il y a, à mon avis, comme des relents du Qui-tue-Qui visant à discrediter et à saper les efforts louables et les exploits de notre armée au travers de cette sortie fantoche de Saadani.