Présidentielle : la ballade des pendus, des gens heureux et des batailleurs

Un quatrième mandat oeuvre d'une clique d'affairistes qui ont fait main basse sur l'Algérie.
Un quatrième mandat oeuvre d'une clique d'affairistes qui ont fait main basse sur l'Algérie.

Le bonheur d’un peuple est la résultante de l'épanouissement de son enfance et de l'intégrité de ses gouverneurs. (Brahim Gater)

Un quatrième mandat tombe du ciel comme un météore, une fatalité qui pousse notre pays à vieillir très jeune en solitaire, seul sans connaitre ses enfants. Encore, une autre recette du terroir qui donne une mauvaise digestion aux patriotes et qui remet pour la nième fois la libération de notre peuple de la confiscation qui le condamne à rester mineur à vie sous la tutelle d’un président à vie.

Le 17 avril 2014, un jour de jogging électoral, une activité sportive pour aller accomplir une formalité administrative. Dans la perspective d’un quatrième mandat, les dès sont joués d’avance et les résultats à la soviétique sont déjà établies. La télévision de l’état touche et retouche ses productions pour habiller un mensonge grotesque autour de la personne unique pour un peuple unique dans un univers unique et pour des partis dans un chèche unique.

Notre Algérie continue de voir son peuple au-delà de la ligne Maurice, la politique de prise de pouvoir par la force et l’intrigue, la confiscation des libertés et des droits fondamentaux demeurent un exercice d’encadrement de la société par le pouvoir pour éviter les dérives de notre citoyenneté vers la démocratie, la justice et le partage des devoirs et de la richesse. Ce statu quo est en vigueur depuis l’histoire de la révolution au 17 avril 2014.

La pauvreté et le laissé pour compte du citoyen algérien représentent l’image indéniable de notre peuple et un succès incontestable des politiques de gestion et de commandement des affaires de la nation. L'incompétence demeure une mesure d’excellence au sommet de l’Etat et le partage des richesses reste une prérogative de l’autorité suprême. 

Dans la tourmente du questionnement, je me retourne vers des amis de ma génération pour comprendre les raisons d’un geste incommensurable à l’adresse de notre destin qui doit retrouver un espace de lumière pour conduire notre peuple vers un monde meilleur.

La réponse est unanime et sans équivoque.

- Ce n’est pas de nos affaires !»

Et puis, le silence tombe de cette génération réprimée et brisée dans l'indifférence devant la tempête d’un quatrième mandat. Ma génération se regarde dans le miroir et découvre les traits d’une vieillesse précoce qui couvrent des blessures profondes à la lame tranchante des trahisons et des mensonges.

Je m’adresse à ma grande mère (Allah yerhamha) pour retrouver une résonance à ma crise et éviter un accident vasculaire cérébral.

- Un quatrième mandat !

- Et alors ma grande mère me répond.

Je me retourne vers ma mère (Allah yerhamha) 

- Un cinquième mandat !

- Et alors ma mère me répond.

Et puis, des profondeurs de ce cimetière s'élève une voix comme un cri de cœur. Ces résidents tranquilles de ce monument me conseillent de se conduire en absent pour acheter la paix, pour vivre en harmonie avec la biosphère du pouvoir et pour gagner la libre circulation sur le territoire de mes ancêtres. Une autre épreuve qui se rajoute à ma vie, une autre partie de la ferraille qui grippe la dynamique de mes mouvements et limite le champ de mes convictions et de mes croyances.

Je continue à penser à ces baladeurs du 17 avril 2014 avec la corde au cou, des sacrifiés pour réussir une belle réaction chimique et donner un cachet civilisationnel et démocratique à la reconduction inconditionnelle d’un quatrième mandat.

Je ressens de l’amertume à regarder ces flâneurs multicolores qui papillonnent au-dessus du palais d’Éden agrémenté aux fruits de la Sonatrach, des figurants pour une mise en scène parfaite à la réalisation du dernier acte d’une pièce mélodramatique. Mon peuple qui à survécu aux mille et quatrième invasion barbare.

J’éprouve de la peine et un sentiment de colère de voir des batailleurs compétents et engagés pour la construction du pays, porteurs de projets, de l’expertise, de l’espoir et de l’attachement nécessaire pour l’édification d’un état de droit à la grandeur de notre pays sans hypothéquer la souveraineté et sans brader les richesses nationales.

Je ne comprends pas le forcing et la nécessité d’un quatrième mandat, un malaise qui engage notre Algérie dans une incertitude absolue et nous condamne à crécher dans une attente messianique. La stratégie du perchoir aux faucons est de prolonger au maximum les privilèges d’un système qui fonctionne sur les réserves du passé.

Démos

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Je rejoins Mr Madani quand a la difference entre un Nieme mandatbouteflica et le Nieme Benflis sans mandat-meme. Fin de compte ce n'est pas le nombre du nain qui est le probleme, mais celui de pieuvres-serviteurs, c. a. d. "les patriotes !", c. a. d. ceux-la meme qui croient en leur destine'e a patroniser, c. a. d. mettre sous-tutelle des millions d'etres Humains - qu'ils soient algeriens ou pas !!!!

La diminution ou comme c'est le cas chez nous, la neutralisation de la volonte' individuelle est le seul probleme et source du sous-developement. Mais enfin, cela aurait pu s'apprendre ou plutot secomprendre a l'ecole, avant 10 ans, si les Algeriens n'etaient des orphelins, de generation en generation...

Aujourd'hui, c'est un vaste pays peuple' de dingue, paume's et disparus (nou autres) !

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Kacem Madani

Calmos! Calmos Demos!

Où se situe donc la différence entre un 4ème mandat de Bouteflika et un premier mandat de Benflis?

Il faut croire que dans votre interférentiel d'analyse, ces deux candidatures se trouvent en des points diamétralement opposés pour ainsi vous emporter !

Ah j'oubliais, Benflis est un avocat, épris de justice et d'amour pour la patrie!?

Foutaises! Re-foutaises! Benflis ou Bouteflika, c'est du même au pareil, même si cela doit faire s'estomper certaines ardeurs et certaines ambitions, bien mises en avant dans une précédente contribution dédiée à El-Hadj Benflis. Continuer à croire et défendre l’idée que seul un Musulman croyant mérite de porter et de représenter la voix de l’Algérie, c’est participer à faire perdurer une imposture, qui n’a que trop duré !

« Echaab-eldjazaïr lam li3ourabti yentassib, oua oustassalima besseif ! Vérités amères mais vérités quand même ! Le jour où tout le monde acceptera de telles formules sans se sentir outré, en se positionnant en défenseur d'Allah, ce jour là nous pourrions tous nous permettre de rêver d’une Algérie radieuse et tolérante, pas avant ! Dites le donc à Benflis !