Yennayer 2964

Majid Kemila
Majid Kemila

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Khalida targui

Douze et Debbouz

le 12. 01. 14 | 10h00 1 réaction

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Célébrer c’est reconnaître, reconnaître, c’est admettre, mais admettre quelque chose qui ne vient pas de lui, a toujours gêné le régime algérien. Sans s’attarder sur l’interdiction des festivités pour le Yennayer à Mchouneche par le wali de Biskra, combien y a-t-il de jours fériés ? Deux liés à l’indépendance, le 5 Juillet et le 1er Novembre. Cin liés à la religion, Mouharram, Achoura, Aïd El Adha, Aïd El Fitr et Mawlid, et deux liés à des événements internationaux, le 1er janvier et le 1er Mai. Reconnues et payées par l’Etat, ces fêtes créent une identité, nationaliste et musulmane, le tout inscrit dans un peu d’universel.

On le voit bien, il manque quelque chose à ce tableau, le fond premier berbère, soubassement ethno-culturel du pays. Trop ? Pourtant, l’Algérie ne possède que 9 jours fériés, contrairement au Maroc qui en possède 14 ou la Tunisie, 12. Malte et l’Espagne possèdent 14 jours fériés et le Japon, dont la valeur travail est inscrite dans les gènes, 15, et quand ceux-ci tombent un dimanche, c’est le lendemain qui est férié. La France et la Suède 11, et paradoxalement, le record vient de la Centrafrique, avec seulement deux jours fériés. Il n’y a que 9 jours fériés en Algérie et il conviendrait donc d’en rajouter un, le 12 janvier pour célébrer son amazighité, voire le 5 octobre pour caractériser son attachement à la démocratie, voire encore un autre, national, pour équilibrer, célébrer l’anniversaire de Saadani, ou un jour international pour rééquilibrer l’équilibre, le jour de la circoncision de Chakib Khelil.

Plus sérieusement, Karim Djoudi, le ministre des Finances à moustaches qui regrette régulièrement qu’il n’ait pas assez d’argent, pourrait expliquer qu’un nouveau jour férié serait un jour de moins pour le travail. On pourrait trouver un compromis, instituer Yennayer comme journée fériée, mais permettre au wali de Biskra et à Karim Djoudi de travailler ce jour-là.

Chawki Amari

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