Le Mondial 2022 au Qatar se jouera en plein hiver
Le secrétaire général de la Fifa a déclaré mercredi que la compétition se jouerait "entre le 15 novembre et le 15 janvier au plus tard".
Après l'affaire d'esclavagisme, voilà celle du calendrier du mondial. Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa, a ouvert mercredi la voie à la tenue en hiver du Mondial 2022 au Qatar, déclarant qu'il ne se jouerait "pas en juin-juillet" mais plutôt "entre le 15 novembre et le 15 janvier au plus tard". "Les dates de la Coupe du monde (2022, NDLR) ne seront pas juin-juillet. Franchement, je pense que ça se jouera entre le 15 novembre et le 15 janvier au plus tard", a affirmé Jérôme Valcke dans un entretien diffusé par les radios France Infoet France Inter.
C'est la première fois qu'un dirigeant de la Fifa se montre aussi affirmatif, alors même que l'instance suprême a ouvert en octobre une consultation sur les dates du tournoi, dont les conclusions seront présentées en décembre 2014 au comité exécutif. "Si vous jouez entre le 15 novembre et la fin du mois de décembre, c'est le moment où la météo est la plus favorable, où vous jouez à une température qui est équivalente à celle d'un printemps un peu chaud en Europe, à une température moyenne de 25 degrés. Donc c'est parfait pour jouer au football", a ajouté le numéro 2 de la Fifa.
Incompréhension à la FIFA
Il n'a en revanche pas indiqué de quelle année il serait question (saison 2021-2022 ou 2022-2023). La tenue du tournoi entre novembre et janvier permettrait en tout cas d'éviter un télescopage avec les JO d'hiver de 2022 et d'éviter les chaleurs accablantes en vigueur en été dans le richissime émirat pétrolier et gazier. L'intervention de Jérôme Valcke corrobore une tendance lourde depuis plusieurs semaines.
Dès juillet, le président de la Fifa Joseph Blatter avait affiché sa préférence pour l'hiver, brandissant la nécessité de "prendre en compte la santé des joueurs", avant de déclarer en octobre que la Coupe du monde "ne (pourrait) avoir lieu qu'en novembre-décembre, pas en janvier-février". Mais les propos de Jérôme Valcke semblaient prendre de court certains à la Fifa, alors que la consultation sur le sujet n'en est qu'à ses débuts.
Le Qatar prêt
Le vice-président de la Fifa, le Britannique Jim Boyce, s'est ainsi déclaré "totalement surpris" par cette annonce. "Tous les protagonistes auront des discussions et feront un rapport au comité exécutif de la Fifa". Le Qatar, lui, s'est déjà préparé à toute éventualité même si la conception de stades climatisés, dans lesquels la température serait maintenue autour de 26-28 degrés, est l'argument technologique principal de l'émirat du Golfe.
"Il est normal que le monde du football puisse se mettre d'accord et décider avec toutes ses composantes s'il doit y avoir un changement. En ce qui nous concerne, nous serons prêts quelle que soit la date qu'ils choisiront", a confié le 2 janvier Nasser Al-Khater, directeur exécutif de Qatar-2022, le Comité d'organisation. Plusieurs obstacles se dressent toutefois sur la route d'un mondial hivernal, au premier rang desquels figure l'opposition des fédérations des sports d'hiver, inquiètes de la concurrence qu'exercera le sport-roi sur leurs compétitions.
Colère de l'Australie
Il faudra aussi calmer la colère des pays battus fin 2010 par le Qatar lors de la désignation du pays-hôte de la Coupe du monde. L'Australie, qui comme les autres candidats avait présenté un dossier pour une compétition estivale, a ainsi déjà fait savoir qu'elle demanderait réparation. L'impact sera en outre très important sur le calendrier des coupes européennes organisées par l'UEFA, sur les épreuves nationales et sur le foot professionnel anglais, dont la période du Boxing Day (fin décembre) constitue la vitrine n° 1 à l'international et notamment en Asie.
Sans compter les contrats passés avec les sponsors et diffuseurs, notamment américains. Fox et NBC, qui diffusent de la NFL (football américain) à cette période, ne sont ainsi pas favorables à un changement de date.
Avec AFP
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