Algérie : un Président alibi et un système politique obsolète
Un Président de la république, quant il est l’émanation d’un choix libre et démocratique, n’a pas de profil. Il incarne un système politique serein et affranchi qui, dans son essence, forme de la base au sommet de potentiels présidentiables que seule une course loyale départage.
Mais, quand il est désigné par un club privé, organisé en cabinet noir, il possède forcement un profil qui sied le mieux aux parrains qui l’intronisent. Il a alors le profil du moins mauvais, le profil bas, ou le profil de la marionnette exemplaire. Il incarne, par conséquent, un système politique obsolète et suranné qui, dans sa recherche du pouvoir absolu, favorise le clanisme et le népotisme.
Quand au lieu et place de la pratique démocratique, c’est la cooptation et la désignation d’avance qui sont pratiquées, il vaut mieux ne plus parler d’élections mais de simulacres électoraux. Personne n’ignore que depuis l’avènement de l’indépendance, les Algériens n’ont jamais élu en toute liberté leurs Présidents. Ils leurs ont été tous imposés par force et ruse. L’on parle toujours du candidat du pouvoir, celui du cabinet noir, qui gagne le vote avant même que l’opération électorale ne se déroule. Et avec des scores imaginaires.
Malheureusement, l’on persiste et signe dans cette pratique de nomination clanique à la fonction suprême au détriment d’un choix souverain. Et dans quelques mois, un énième semblant de vote sera organisé qui, certainement, reconduira le pouvoir en place. Les signes avant coureurs de la continuité sont visibles à travers notamment ces appels honteux pour un quatrième mandat ou ces sollicitations scandaleuses envers des personnes appartenant corps et âme au système suranné. Le choix libre et démocratique n’est pas alors pour demain !
Cela a commencé à l’aube de l’indépendance par des choix effectués en cachette, en dehors de la souveraineté populaire. Ahmed Ben Bella, a été choisi pour son profil de révolutionnaire alibi pour justifier un coup d’Etat à l’encontre du GPRA. Peut on évoquer alors les qualités révolutionnaires de celui qui envoya des révolutionnaires de la trempe de Boudiaf et d’Ait Ahmed en prison et qui assigna le grand Ferhat Abbas à la résidence surveillée? Hououari Boumediene s’est imposé avec son profil de panarabiste anti-kabyle pour imposer un socialisme spécifiquement défaillant. Peut on aussi évoquer la loyauté et le nationalisme de celui qui ordonna la séquestration durant plusieurs années des dépouilles mortelles de valeureux combattants comme Si Amirouche et Si L’houas ? Chadli Bendjdid a été, lui, choisi pour son profil de militaire haut gradé pour continuer à imposer le parti et la pensée uniques. Peut-on parler de mesure et de sagesse de celui qui légalisa un parti fasciste ? Enfin Abd Elaziz Bouteflika est imposé pour son profil de moins mauvais pour assurer les équilibres entre clans et préserver leurs intérêts. Peut on encore évoquer l’éloquence et la diplomatie de celui qui observe un silence méprisant devant des situations dramatiques et de celui dont la gouvernance aléatoire fait que le pays occupe les dernières places des classement effectués par des organisations étrangères.
Tous, en désignés, ils n’ont aucune légitimité populaire à faire valoir. Ils ont ainsi agi pour préserver le système qui coopte en tuteur autoproclamé. Ils n’étaient ni libres ni affranchis. Mohamed Boudiaf et Liamine Zeroual en savaient quelque chose. Le premier a été ramené de son exil marocain pour duper par son profil d’historique sincère. Mais en se rendant compte de la machination, Tayeb Elwatani finit lâchement assassiné et en direct sur l’écran de la télévision. Quant au second, il a été tiré de sa retraite aurassienne pour son profil de général démissionnaire. Cependant, sa casquette de militaire n’est pas parvenue à limiter les exigences des parrains. Il finit en subissant une révocation déguisée en démission.
Donc, un Président issu d’un scrutin, œuvre de ce système politique obsolète, ne peut que posséder le profil parfait pour assurer la continuité et la pérennité de la voyoucratie en place. Avec lui, très obéissant aux tireurs de ficelles, des voleurs qualifiés continueront à être propulsés à de très hautes fonctions comme un certain Chakib Khalil qui a occupé la fonction de ministre pendant dix longues années.
Alors que cesse l’amalgame ! Au lieu d’évoquer ces simulacres électoraux avec leurs guignols de candidats, il est plus question d’un débat serein, élargi et fédérateur sur la refondation de l’Etat dans une version fédérale en vue des disparités ethnique, régionales, linguistiques qui sont des réalités algériennes.
Zoubir Zerarga
Commentaires (8) | Réagir ?
La belle fourchette à juger et condamner même s'ils sont mort. Criminels.
Ali baba et les 40 voleurs. Que peut-on espérer d’un des premiers voleur qu’a connu l’Algerie (environ 500 millions $ volés) dans les années 70. Que peut-on espérer de kouider el mali pendant que les moudjahidines tombaient au champ d’honneur lui dansé en Italie. Lui moudjahid, la blague du siècle. Même en tant que MAE, il était la risée du département, pendant que les délégations étrangères arrivaient en algerie, lui était soit à Malte soit en Italie ou en Espagne, toujours en train de faire la fête, dansé et boire du GB, ce qui mettait HB en colère noir ….. Bref ce n’est pas avec ce genre d’énergumène que l’algerie se relèvera…je dirai même que les carottes sont cuites…la plus part roules pour le système que ce soit Benflis, Saadi ou autre.