La séquence est d’anthologie en matière de manipulation des images (voir la vidéo ci-dessous). Mais avant d’en arriver là, le travail de préparation a été fait par Abdelmalek Sellal. Une poignée d’heures avant cette rencontre, Sellal lançait vachard à une journaliste qui lui posait la question sur la santé du président : "Il va très bien, il vous embrasse !". La sortie aurait prêté à rire n’eut été le sérieux de la question et le cadre officiel. La rencontre entre le premier ministre français et le président n’était pas acquise. Elle eut lieu tout de même. L’ENTV arrose alors les téléspectateurs de cadres, multiplie les zooms et les plans. Objectif ? Montrer un Bouteflika qui parle, débat. Pourtant on voyait bien Jean-Marc Ayrault gêné. Le montage est habile. Mais le Petit journal de Canal+ a débusqué l’entourloupe de l’ENTV. Ses limiers ont décortiqué les images pour montrer le subterfuge de l’unique pour nous montrer un président qui parle, qui bouge sa main droite. Pourtant à y voir de plus près, le président a le regard toujours blanc, perdu, le visage marqué, la tête et les bras immobiles, seule la main droite bouge.

Qu’importe pour Sellal, le président dirige, il se porte bien. Même le premier ministre français y a ajouté du sien : «L'entretien de 45 minutes s'est très bien passé, c'est quelqu'un de très courageux après sa maladie», a expliqué Jean-Marc Ayraut.

A travers sa déclaration, il donne crédit au mantra du pouvoir et fait tourner les moulins à prière de ceux qui soutiennent la thèse d’un président en capacité de continuer à diriger le pays.

Mieux encore, pire, diront certains, par ses déclarations rassurantes, le premier ministre français et à travers sa personne, la France, cautionne l’option d’un quatrième mandat de Bouteflika.

Hamid Arab

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