L’Imzad touareg inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Les pratiques et savoirs liés à l’Imzad ont été inscrits à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la Culture (Unesco), a-t-on appris mercredi auprès du ministère de la Culture.
Patrimoine musical, poétique et artisanal, l’Imzad, vielle monocorde ancestrale jouée et fabriquée exclusivement par les femmes touarègues, a été classée par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui tient sa 8ème session à Bakou (Azerbaïdjan) du 2 au 7 décembre.
Ce classement intervient après le dépôt par l’Algérie d’un dossier international en son nom propre ainsi qu’au nom du Mali et du Niger qui partagent avec l’Algérie ce patrimoine. L’inscription de l’Imzad implique aussi le classement des traditions orales et de la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel, tout en incluant l’aspect festif et artisanal.
Ce legs mémoriel, commun à toute la société touareg, a pratiquement disparu dans les pays voisins de l’Algérie, notamment le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad (autres pays qui partagent cet héritage) où il ne reste plus que quelques joueuses connues. Une opération d’inventorisation, d’enregistrement et de traduction des poèmes de l’Imzad est menée depuis quelques années par l’Officie du parc national de l’Ahaggar (Tamanrasset), préalablement au dossier de classification présentés à l’Unesco, en collaboration avec le CNRPAH (Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique).
L’Unesco avait déjà classé sur la même liste représentative l’Ahalil du Gourara, genre musical mystique de sud algérien en 2008, ainsi que le costume nuptial de Tlemcen (ouest) en 2012. Par ailleurs, l’organisation internationale a également adopté lors de sa 37ème session en novembre 2013 la création d’un Centre international à Alger pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel d’Afrique. Ce centre devra faire l’objet d’un accord final entre le Gouvernement algérien et l’agence onusienne.
Le futur organisme aura notamment à mener des travaux de recherches et de compilation sur le patrimoine immatériel hérité des cultures africaines, et d’organiser des colloques au niveau africain à ce sujet. Le Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, comprend les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire, ainsi que les instruments, objets, et espaces culturels qui leur sont associés et que les communautés reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Il est transmis de génération en génération, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine.
APS
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