Céréales : hausse au-delà des attentes de la facture des importations algériennes
La facture des importations algériennes des céréales (blé, orge et maïs) a enregistré une hausse de plus de 5% durant les dix premiers mois de 2013, tirée essentiellement par les importations de blé qui ont augmenté de 7,6%, par rapport à la même période de 2012, a-t-on appris auprès des Douanes.
“La facture d’importation des céréales de l’Algérie s’élèvera à 2,2 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année en cours”, déclarait à la presse M. Rachid Benaissa, ministre de l’Agriculture et du développement rural. Que s'est-il passé entretemps pour que cette facture soit si salée ? Car pour seulement les dix premiers mois de 2013, les importations des céréales ont déjà totalisé 2,72 milliards de dollars, contre 2,59 milliards de dollars à la même période de 2012, en hausse de 5,02%, a précisé le entre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes.
La quantité des céréales importées durant les dix premiers mois de 2013 a atteint 8,381 millions de tonnes, contre 8,161 millions de tonnes, en hausse de près de 2,7%, durant la même période de l’année précédente, selon les chiffres du CNIS obtenus par l’APS.
La facture des importations de blé (tendre et dur) a atteint 1,84 milliard de dollars au cours des dix premiers mois de cette année contre 1,71 milliard de dollars à la même période de 2012, soit une hausse de 7,6%.
En volume, les importations de blé ont atteint 5,334 millions de tonnes de janvier à fin octobre 2013, contre 5,236 millions de tonnes à la même période de l’année écoulée, enregistrant une légère hausse (+1,8%), selon le CNIS. Les achats de blé tendre ont atteint 1,42 milliard de dollars pour une quantité de 4,282 millions de tonnes, contre 1,20 milliard de dollars et 4,007 millions de tonnes à la même période de comparaison.
Les importations de blé tendre continuent à alourdir la facture céréalière de l’Algérie, qui produit de plus en plus de blé dur et d’orge, dont les récoltes s’améliorent d’année en année. Selon l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), une étude a été réalisée par la filière céréales pour améliorer la production du blé tendre, le plus utilisé notamment pour la pâtisserie et la farine panifiable. "Nous sommes en train d’étudier certaines mesures pouvant inciter les agriculteurs à produire plus de blé tendre notamment en leur proposant de nouvelles variétés", avait déclaré le directeur de l’OAIC.
Pour le blé dur, l’Algérie a importé durant les dix premiers mois 2013 pour 416,29 millions de dollars (1,04 million de tonnes), contre près de 509,8 millions de dollars pour l’achat de 1,228 millions de tonnes à la même période de 2012, en baisse en terme de valeur de plus de 18%. La situation est en nette amélioration pour le blé dur et l’orge, à l’exception du blé tendre, ce qui nécessite encore d’intenses efforts des parties concernés notamment les agriculteurs pour améliorer le rendement, selon les professionnels.
Orge : léger recul des quantités importées les dix premiers mois 2013
Les quantités de l’orge importées ont baissé de 3,16%, passant de 401.780 tonnes durant les dix premiers mois de 2012 à 389.079 tonnes à la même période de l’année en cours. En revanche, la valeur des importations de l’orge a augmenté de 5% , passant de 113,89 millions de dollars à 119,65 millions de dollars. Les importations de maïs ont totalisé 759,19 millions de dollars les dix premiers mois de 2013 contre 769,19 millions de dollars à la même période, enregistrant ainsi une légère baisse (-1,3%), selon les douanes.
Les quantités, quant à elles, ont enregistré une hausse de 5,3%, durant les dix premiers mois de 2013 comparativement à la même période de 2012, passant de 2,523 millions de tonnes à 2,657 millions de tonnes.
La production céréalières de la saison agricole 2012-2013 a atteint 49,1 millions de quintaux au niveau national, avait déclaré le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelwahab Nouri, lors de sa visite à Tiaret, soit une baisse de 900.000 quintaux par rapport à la saison précédente. Cette baisse s’explique par la sécheresse qui a touché durant cette saison cinq wilayas de l’Est du pays, d’où provient le gros de la récolte nationale céréalière, a-t-il souligné.
Le ministre avait déclaré que l’Etat soutient les agriculteurs pour créer de nouveaux périmètres irrigués en vue d’accroître la production céréalières et que son département ministériel œuvre avec les parties prenantes du secteur agricole à la restructuration du programme actuel d’irrigation.
L’Algérie a produit 4,9 millions de tonnes de céréales durant la saison 2012-2013 contre 5,12 millions de tonnes lors de la campagne 2011-2012, 4,24 millions de tonnes en 2010-2011 et 4,5 millions de tonnes en 2009-2010, alors qu’une production record de 6,12 millions de tonnes avait été enregistrée en 2008-2009. Les besoins de l’Algérie en céréales sont estimés à environ 8 millions de tonnes par an. L’Algérie est l’un des premiers importateurs de blé au monde, notamment le blé tendre, la demande locale reste importante.
En 2012, la facture des importations algériennes de blé a reculé de 26% par rapport à 2011, année durant laquelle les achats ont connu une forte hausse de 125% par rapport à l’année d’avant pour une valeur de 2,11 milliards de dollars. Le secteur de l’agriculture doit augmenter davantage la production et le rendement, notamment dans les filières stratégiques, afin de répondre à la demande croissante, ont relevé les experts lors d’une réunion trimestrielle d’évaluation des contrats de performances. Pour les céréales, le défi est de hisser le rendement à l’hectare à, au moins, 30 quintaux/ha durant les cinq prochaines années contre 18 qx/ha en moyenne actuellement et 6 qx/ha en 1962.
Avec APS
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