Parc de Prague dans Alger-Centre
Rien n'est si émouvant que l'attention d’un promeneur, extrait tout à coup de sa rêverie, sollicitant ses regards, subitement pris dans le passé, tenu jusque-là dans divers abstractions ?
La vie urbaine possède cette fascination qui atteint ses habitants jusqu'au plus profond de l'âme. On touche, on sent, on s'associe puis on s'identifie au mystère de la vie quotidienne, et ainsi passent les années et même le temps qui nous dérange.
Que penser d’avantage ? Les vestiges provoquent la nostalgie, un sentiment d'appartenance qu'aucun récit ne peut éveiller. L'intérêt qu’on prête aux passants souvent a partir d’une terrasses jadis fleuries des cafés, ou accoudés aux sondages urbain soudain figés m'a fait voir souvent, dans la métamorphose du regard, la triste dégradation des lieux où on a vécu et dont l'essence même affermissait le respect pour des valeurs plus proches de la morale que de la science.
Les "rénovations gazières" en milieu urbain n'ont rien à voir normalement avec les "fouilles", creusés par quelque entrepreneur léger pour être laissés ensuite dans l’état en plein ville où se fonde un avenir en guise de destin boueux, a défaut d'un passé qui aurait donné peut-être un autre sens à notre existence Algéroise. Je place la fonction de Monsieur le maire, comprise dans son plein sens, à cette hauteur-là : Celle du mépris de notre histoire sur la capitale, assortie d'un immense irrespect pour les personnes qui y habitent et l'ensemble de leurs valeurs. Le malaise absolue dans le quelle est spontanément installée une opération chirurgicale de dégradations de toutes les rues et escaliers de mon quartier par la commune d’Alger centre n'a pas à être justifiée ; mais il devrait simplement en être autrement dès que l'on souhaite toucher au cerveau d'une cité, particulièrement comme celle où se trouve aussi le magnifique parc de Gallant nomé : Parc de Prague où s'élaborent les méthodes appropriées au vandalisme dans le cœur de la ville. Dans un rêve fou, Je souhaiterais voir les priorités culturelles restituées, comme elles l’avaient étés à chacune de nos portes même du temps des Romains: Les romains bien entendu, les turques où faut-il aller sur les hauteurs d’Alger pour retrouver un peu de la casbah ottomane d'autrefois. Ceux de la France où on a bien, compris l'utilisation de notre fierté dans une passoire, où nos débats continentaux sur les sujets sont tout simplement devenus inconcevables et bidons.
Ma mère m'avait appris à "aimer" les murs de la ville, accessibles occasionnellement dans mon enfance, sous les "trappes" de la place Audin: comme toutes les artisanes, elle connaissait l’art par ces mains sans avoir appris… Plus tard, j’ai pu retracer mentalement les plans généraux des multiples bâtiments imbriqués les uns dans les autres, alors menacés de "destruction immédiate «par l’usure et l’indifférence politique". Des injonctions précises lancées par des personnages très sûrs de leur puissance à la wilaya, bourdonnent encore dans mes souvenirs. Il a fallu le courage moral, qui devrait être banal peut-être chez les puissants, pour enclencher une réaction conservatoire. Ils ne furent pas les seuls, loin de là, mais chacun retrouvera une partie de son propre profil dans cet idéal-là.
Plus que jamais, l'attention de toute autorité doit rester aujourd'hui en éveil car, au-delà des puissantes fondations de la ville et les sillons, sur les places des Marchés, la chair historique dans l’intérieur des quartiers est à vif : aucune construction nouvelle n'y fut jamais implantée, aucun aménagement environnemental convenable, l'histoire s'y est constituée en strates continues, dans ce milieu humide et favorable à la conservation organique et culture virale dangereuse pour bien des enfants…
Alors pour le parc Gallant ou de Prague, il n’y a plus de doute. L’emplacement est fragile et chargé de belles choses très précieuses. Les traces d'activités de dégradation sont en cours, voir protégées pour arriver a une fin morbide, particulièrement au sein du cloître Nord oriental et sous les voutes d’eau devenue nauséabonde dans tous les bassins. Si on les écoute, si on les laisserait chanter, elles témoigneront, elles raconteront par le menu, la belle histoire qui n’est plus la nôtre. Mais on s’en souvient. Peut-être même, si on les prend par la douceur, ces souvenirs, si on les met en confiance, les traces archéologiques du cadran solaire, immense fortune brisé et jeté dans la grotte supérieure parmi les canettes de bières. Nous souffleront-elles leur désir d'être laissées en paix ces souvenirs du parc de Gallan d’Alger abandonnés et tristes, afin qu'ils poursuivent notre propre histoire à nous, misérable comme l’histoire imposée du nouvel Alger délabré ?
Fayçal Maarfia
Commentaires (1) | Réagir ?
ils ont fait de l'Algerie une poubelle une sabala, jamais Alger ne reviendra come avant où sont les vrais Algerois come le chantait Meskoud