Syrie : l'opposition syrienne rejette les Kurdes armés

Les combats se poursuivent près de Damas
Les combats se poursuivent près de Damas

La Coalition nationale syrienne s'en est vivement prise mercredi au principal groupe armé kurde, qu'elle a qualifié de "formation hostile à la révolution".

La Coalition de l'opposition syrienne s'en est prise vivement mercredi au principal groupe armé kurde, le Parti de l'union démocratique (PYD), qu'elle a qualifié de "formation hostile à la révolution syrienne", après l'annonce d'une administration autonome dans le nord du pays. Mardi, le PYD et d'autres formations kurdes ont signé une déclaration établissant "une administration intérimaire dans les zones du Kurdistan occidental", qui désigne dans leur terminologie la région kurde de Syrie.

Pour la Coalition de l'opposition, "le PYD est une formation hostile à la révolution syrienne" et l'administration qu'elle veut mettre en place représente un "acte séparatiste brisant toute relation avec le peuple syrien qui se bat pour parvenir à un État syrien uni, indépendant, libre, non dictatorial et souverain sur son territoire". Le PYD, considéré comme proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie), est "une formation qui soutient le régime de (Bachar) el-Assad et agit contre les intérêts du peuple syrien et les principes de sa révolution", estime l'opposition syrienne.

Administration intérimaire

Dans un communiqué, la Coalition de l'opposition syrienne accuse aussi le PYD d'"attaquer les bataillons et les brigades de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles syriens), de provoquer des crises (..) et de s'abstenir de combattre le régime sur plusieurs fronts". Les zones kurdes du nord de la Syrie sont administrées par des conseils locaux kurdes depuis que les forces gouvernementales syriennes s'en sont retirées, à la mi-2012. Ce retrait avait été perçu comme tactique, destiné essentiellement à encourager les Kurdes à ne pas s'allier aux rebelles qui luttent contre le régime d'Assad.

"Aujourd'hui est un jour important dans l'histoire du peuple kurde", a déclaré mardi Shirzad Izidi, porte-parole du Conseil du peuple du Kurdistan occidental, un groupe kurde syrien, évoquant "le début de l'application d'une administration intérimaire dans les zones du Kurdistan-Occidental", la région kurde de Syrie. Cette annonce, à laquelle d'autres groupes kurdes importants n'ont pas adhéré, est intervenue après des discussions dans la localité syrienne de Qamishli, à majorité kurde, et quatre mois après que des dirigeants kurdes de Syrie ont annoncé leur intention de mettre en place un gouvernement provisoire.

En vertu de cette décision, la région kurde de Syrie est divisée en trois zones, dotées chacune d'une assemblée locale ainsi que de représentants au sein d'un organe exécutif régional. Les Kurdes représentent environ 15% de la population syrienne et se concentrent surtout dans la partie nord du pays.

AFP

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