États-Unis : de petits séismes liés à des injections de CO2 dans le sol
Une série de petits séismes près de Snyder, au Texas, entre 2006 et 2011 ont été liés à des injections dans le sous-sol de champs pétroliers d'importants volumes de dioxyde de carbone (CO2), selon une recherche publiée lundi 4 novembre dans les comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).
C'est la première fois qu'un lien est établi entre de telles injections et des tremblements de terre d'une magnitude supérieure à trois sur l'échelle de Richter, soulignent les chercheurs.
Les auteurs relèvent toutefois que des injections de quantités similaires de CO2 n'ont pas déclenché de séismes détectables dans deux autres champs pétroliers voisins ou ailleurs dans le monde. Ce qui montre, selon eux, qu'injecterd'importants volumes de gaz dans des sous-sols aux caractéristiques géologiques différentes ne provoque généralement pas d'activités sismiques notables.
Cette technique est utilisée depuis longtemps pour accroître la production pétrolière. Mais cette fois, le département américain de l'énergie a voulu, en finançant cette recherche, étudier l'impact potentiel des techniques de capture et de stockage du CO2 dans le sol, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L'étude s'est concentrée sur le nord-ouest du Texas, où se trouvent trois importants champs pétroliers et gaziers en production depuis les années 1950. Les exploitants ont commencé à injecter de grandes quantités de CO2 dans un de ces trois champs en 1971. Ils ont recouru à la même technique dans le champ de Cogdell en 2001, avec une forte augmentation des injections de CO2 en 2004.
Utilisant un réseau de sismomètres ultrasensibles, Weil Gan et Cliff Frohlich, de l'Université du Texas, ont détecté 93 séismes dans la région de Cogdell de mars 2009 à décembre 2010, dont trois dépassaient les 3 de magnitude. Un tremblement de terre de magnitude 4,4 s'est produit à Cogdell en septembre 2011.
Se basant sur les injections et extractions de fluides et de gaz, ils ont conclu que ces séismes étaient liés à un accroissement du C02 injecté dans le sous-sol. Selon Cliff Frohlich, il pourrait y avoir des failles géologiques dans la région de Cogdell qui pourraient être sensibles aux pressions d'injections massives de CO2.
Avec AFP
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