La farce du meeting du 1er novembre et l’impasse de l’opposition
A l’heure où tous les processus politiques à l’œuvre sont en train d’enfoncer l’Algérie dans l’abime de la déliquescence, par la non gouvernance, la corruption et la patrimonialisation, l’opposition ne trouve toujours pas les ressources nécessaires et une volonté commune pour constituer un front uni et tenter d’inverser ce destin tragique.
Le pouvoir illégitime et despotique, responsable de la prise d’otage de l’Etat et des institutions de la République, est en train de tisser son piège sournoisement, pour perpétuer leur confiscation, au vue et au su de toute la société civile, des partis politiques de l’opposition et des élites indépendantes de son système, sans que ces derniers ne puissent afficher ouvertement leur indignation et leur refus de la fatalité qui s’abat sur le pays. Préférant subir l’humiliation dans la solitude et la démission devant leur responsabilité de citoyens sans réagir.
L’idée d’un meeting populaire de rassemblement de l’opposition, en ce 1er novembre 2013, annoncé sur Le Matindz sous le titre "Les démocrates, le pouvoir et le meeting le 1er novembre à Alger", qui se voulait un défi à la conscience et au patriotisme citoyen, s’est soldée par une farce, en venant confirmer l’irresponsabilité et l’impuissance de l’opposition à agir.
Le souhait annoncé par ce défi consistait à mettre à l’épreuve les leaders des partis politiques de l’opposition démocrate et des personnalités indépendantes, susceptibles d’être animés par la volonté d’infléchir le destin tragique vers lequel se profile l’Algérie. Sonder leur volonté à vouloir mettre fin à l’errance politique du système de pouvoir mis en place illégalement au tournant de l’indépendance nationale. Evaluer leur capacité à mettre de côté provisoirement leurs différents projets de société et transcender avec lucidité et esprit de responsabilité leur «moi», qui les empêchait à ce jour de se rassembler pour constituer un front uni contre le pouvoir dominant. Mesurer leur engagement à pouvoir mener campagne pour les présidentielles d’avril 2014, collectivement, en organisant des meetings dans les différentes villes algériennes, pour sensibiliser et mobiliser la société autour d’un candidat désigné par un leadership consensuel. Pouvoir exister en tant qu’opposition, dans la perspective de remporter les élections présidentielles face au candidat de l’alliance des partis politiques désignés par le système de pouvoir dominant. D’être capable de définir un code d’honneur, le respecter et le mettre en pratique pour venir ensemble à bout du danger qui guette la Nation. Pour ensuite organiser une constituante en cas de victoire, pour la refondation de l’État et des institutions, à laquelle participerons toutes les parties qui auraient rejoint ce rassemblement, dans un engagement lucide et déterminé, par le refus de la fatalité.
En réalité, après quelques timides tentatives de rapprochement entre des partis politiques et des personnalités indépendantes, à savoir, le FFS, le RCD et Jil Jadid pour les partis, Rahabi, Benbitour, Hamrouche et quelques autres personnalités indépendantes, qui se comptent sur le bout des doigts, aucun n’a réussi à transcender, ni son "Moi" narcissique, ni ses positions politiques, sur lesquelles il s’agrippe avec entêtement, rêvant peut-être qu’un jour il se fera élire nouveau Roi. Benbitour, qui au tout début de l’annonce de sa candidature, promettait de renvoyer la problématique du choix de société après la consolidation du régime démocratique, a vu ses soutiens laïcs déserter son mouvement à la suite de ses déclarations récentes en faveur d’une identité de l’État qui viendrait s’inscrire dans l’idéologie islamique. Le RCD et son projet de régionalisation articulé autour de l’homogénéisation culturelle locale, le réduisant à une perception de parti régional. Le FFS qui n’arrive plus à se rétracter de sa compromission avec le système de pouvoir en se perdant dans le discours nationaliste conservateur.
Séparément, tous ces opposants déclarés, sont inaptes à rassembler et mobiliser l’électorat à leur profit, du fait de l’inadaptation de leurs discours respectifs face à l’inscription des électeurs dans différents choix de société. C’est pour cela que l’idée de leur rassemblement autour d’un leadership, qui proposerait un candidat consensuel, serait la solution la plus efficace pour remédier à la dispersion des voix des électeurs et prétendre renverser le système despotique et élire une constituante représentative de toutes les sensibilités politiques de la population algérienne.
A défaut de s’engager dans ce combat collectif, l’opposition endossera la responsabilité sur la suite des évènements tragiques qui se profilent en perspective, à court ou moyen terme, par l’enfoncement de l’État dans la déliquescence ou l’implosion de la société, qui sera engendrée par une irruption brutale de la population sur la place publique.
Youcef Benzatat
Commentaires (6) | Réagir ?
C'état bien ce que je craignais, Ils parlent tous dans le vide, temps a autres, pour rappeler qu'ils existent; mais en façade bien entendu, ils convoquent la presse pour faire du cinéma avec scénario qui très largement usité, mort, mais la presse parle d'eux, c'est tout, c'est une bande d'incapable, ils ont juste la gueule et ramasser les miettes que les décideurs leurs jettent de temps en temps pour exister.
Il n'y a d'opposition en Algérie. Il n'y a pas de parti politique d'opposition en Algérie. Il n'y a de personalités dans l'opposition en Algérie. Il y a que des tema3hinne, des opportunists, des individus noyés dans leur égo !
Comment, YA DINE ERAB, se fait-il que des individus comme Benbitour, Sofiane Djilali, Yamina Kadra et plusieurs autres encore et encore... puissent estimer rendre service au pays et à son mode de gouvernace en partant combattre le système en rangs dispersés ?? Comment croire que des intellectuels puisent croire qu'on peut combattre des chars avec des tirs boulettes ??? Comment ne pas croire que ces individus jouent le jeu du pouvoir ?????