Egypte : sept morts lors d'attaques visant la police et l'armée
La violence meurtrière continue en Egypte ce lundi en Egypte. Sept nouveaux morts sont enregistrés lors d'attaques visant la police et l'armée, tandis qu'un important centre satellitaire a été touché par des roquettes au Caire. Dimanche une cinquantaine a été tuée lors d’affrontements entre Frères musulmans et la police.
Ici ce ne sont plus des manifestations mais des actes terroristes. Cinq soldats ont été tués à Ismaïliya (nord), où des groupes islamistes ciblent fréquemment les forces de sécurité depuis que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet Mohamed Morsi, premier chef de l'Etat élu démocratiquement en Egypte, selon une source de sécurité. Dans la péninsule du Sinaï, deux personnes ont été tuées dans un attentat à la voiture piégée devant un commissariat de police. Selon des témoins, le véhicule avait été garé devant l'entrée principale du commissariat d'Al-Tur, dans le sud de la péninsule où les groupes islamistes sont également très actifs.
Dans la capitale, plusieurs roquettes tirées par des inconnus ont endommagé une gigantesque antenne de communication satellitaire, selon des responsables de la sécurité. Ces tirs visaient un regroupement de plusieurs antennes dans le quartier huppé de Maadi, et l'une des roquettes a troué l'une d'elle qui sert à relayer les communications téléphoniques internationales.
Ces nouvelles attaques surviennent au lendemain de heurts meurtriers entre partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi et les forces de l'ordre. Dimanche, au moins 50 personnes ont péri lors d'affrontements au Caire et dans de nombreuses villes d'Egypte à l'occasion du 40e anniversaire de la guerre israélo-arabe de 1973.
Chacun se renvoie la responsabilité des violences meurtrières. Les autorités et les pro-Morsi s'accusent mutuellement de la responsabilité de ces heurts meurtriers. Un responsable du ministère de l'Intérieur avait concédé dimanche soir que toutes les personnes tuées, dont la quasi-totalité au Caire, étaient des civils.
Les manifestants pro-Morsi «pacifiques» ont «été attaqués de sang-froid par les forces du coup d'Etat qui ont tiré pour tuer, atteignant des Egyptiens au coeur faisant exploser leurs têtes, dans des actions sanglantes planifiées par les chefs impitoyables et sanguinaires du coup d'Etat et leurs collaborateurs», lit-on lundi dans un communiqué de l'Alliance pour la Démocratie et contre le coup d'Etat, une coalition menée principalement par les Frères musulmans. Au Caire, «des heurts ont éclaté entre des résidents et des Frères musulmans qui voulu gâcher les célébrations de la victoire du 6 Octobre avec des armes et de la chevrotine, faisant 47 morts», affirme au contraire le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, ajoutant : «Les forces de sécurité ont réussi à s'interposer et contrôler» les affrontements entre résidents et islamistes. «La police a fait usage uniquement de gaz lacrymogènes, nous n'utilisons que des gaz», a assuré pour sa part le général Ayman Helmi, porte-parole du ministère.
Après une trêve relative dans les dispersions extrêmement sanglantes de leurs rassemblements par les soldats et les policiers, cette nouvelle hécatombe suivie des attentats de lundi font redouter non seulement une spirale de vengeances de la part de groupes radicaux mais aussi un enlisement dans la crise économique, au moment même où les pays occidentaux commencent à autoriser de nouveau les tour operators à proposer l'Egypte à leurs clients.
Depuis le 14 août, les autorités mises en place par les militaires ont tué plus d'un millier de manifestants pro-Morsi et ont arrêté plus de 2.000 Frères musulmans, la confrérie islamiste du président déposé par un putsch organisé par des militaires soutenus par une coalition hétéroclite de civils.
Avec AFP
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