La politique de la terre brûlée : une stratégie de survie de l’État-DRS
Notre patrie, si chèrement conquise par la souffrance et le martyre de millions d’Algériens et d’Algériennes, qui se sont dressés contre l’injustice et la barbarie coloniale par leur seule abnégation et leur volonté de reconquérir la dignité de l’existence, est aujourd’hui menacée de démembrement, de recolonisation, de destruction des biens acquis depuis l’indépendance et la population exposée à une trappe de misère de laquelle il sera très difficile de se relever et pour très longtemps.
Cette menace nous vient de ce qui est communément appelé l’Etat-DRS, ce gigantesque corps de services de contrôle et de répression des Algériens, qui les prive de toutes formes de libertés et de toute initiative politique souveraine, pour faire main basse sur l’État et sur les richesses nationales, en recourant à toutes sortes de stratagèmes, y compris la mise en péril du devenir de l’État algérien lui-même, de son peuple et de la nation entière. Cette menace se concrétise de jour en jour et s’exprime en pleine lumière au jour d’aujourd’hui, sournoisement, par une pratique de la politique de la terre brûlée, instrumentalisée comme unique stratégie de survie devant son impuissance à percer l’impasse politique dans laquelle il a conduit l’État, les institutions et la société dans son intégralité.
Cependant, par leur propagande, des journalistes et des "intellectuels" qui se nourrissent de la mamelle de la rente, ou qui prétendent à un tel privilège ou pour d’autres raisons non avouées, continuent à vouloir tromper l’opinion et détourner le peuple du véritable combat à mener pour restituer sa souveraineté et empêcher que la Nation ne périsse. Par l’obstination à vouloir nous vendre un "État-Bouteflika" qui est sur le point de parvenir au contrôle absolu du pouvoir et de fonder une "dynastie-Bouteflika", en lègue à un régiment de commis serviteurs, pour semer la confusion dans les esprits et détourner de son objectif toute tentative qui viserait à s’attaquer à la racine du mal qui range la Nation. Alors qu’en vérité, seul le DRS peut coopter, contrôler et maintenir tous ces commis de l’État, sans consistance et sans substance, au cœur de la rapine, pour s’en servir comme otages au système de pouvoir qu’il manipule dans l’ombre et dans la discrétion totale.
Nous ne sommes pas dupes, parce que la vraie manœuvre, la seule manipulation qui importe à l’Etat-DRS est ailleurs. Elle est celle qu’essaye de cacher ces escarmouches de diversions que sont les effets d’annonces des remaniements tout azimut dans les institutions et tous ces chamboulements spectaculaires qui visent à donner une impression de mouvement de changement dans la vie politique. En passant, de démontrer à l’opinion internationale un gage de maitrise du statu quo et la stabilité politique qui l’accompagne. Elle est aussi celle que tente de dissimuler ces valets de la plume, en orientant le sens par le mensonge du bras de fer entre le DRS et le "clan-Bouteflika", Comme si la destitution de Bouteflika et de son clan est un gage de rétablissement de l’état de droit et de la démocratie. Alors que sa destitution ne constituera en vérité qu’une étape pouvant accentuer la pression sur le système de pouvoir dans son intégralité, dont l’objectif ultime serait de mettre fin définitivement au statu quo et la restitution de la souveraineté au peuple. Or, si d’évidence l’objectif de toutes ces agitations ne vise en fait que la stabilité et le maintien du statu quo au profit de l’état DRS, avec ou sans Bouteflika et son clan, il lui faudra cependant le consolider en permanence, le préserver et le sécuriser de toutes formes de menaces, aussi bien nationales, qu’internationales. Dont les principaux intérêts seraient de conserver le monopole sur la gestion de la rente et pouvoir continuer à en profiter de ses privilèges d’une part et d’y échapper à la justice, d’autre part. Car en cas de changement du système de pouvoir, synonyme de rétablissement de l’indépendance de la justice et de sa potentialité d’appliquer strictement la Loi, elle sera amené à juger tous les crimes commis contre l’État, la Nation et la société et qui sont restés impunis à ce jour.
Dans ces conditions, l’Etat-DRS n’a d’autre choix que la fuite en avant, à chaque fois que sa domination sur la société et son monopole du pouvoir sont menacés par des groupes de pression, en des concessions de plus en plus dangereuses, qui mettent en péril la souveraineté nationale et menacent la pérennité de la Nation.
Si pour la menace intérieure, l’affaire est vite réglée par l’achat de la paix sociale avec la rente et une répression conséquente contre les plus récalcitrants, il en va tout autrement pour la menace extérieure. Celle-ci, représentée par les puissances impérialistes et à leur tête l’empire Américain dans un affrontement économique indirecte avec leurs concurrents Chinois, qui se disputent notamment le contrôle de l’Afrique et du Moyen-Orient, pour ce qui concerne l’environnement immédiat qui englobe l’Algérie, s’avère de plus en plus difficile à absorber et constitue une menace permanente pour le système de pouvoir de l’Etat-DRS. Cette menace en s’installant dans la durée s’est transformée progressivement en chantage permanent favorisé par la chute en cascade des régimes autoritaires de la région.
Devant sa vulnérabilité grandissante et pour préserver ses intérêts et de pouvoir échapper à la justice, l’Etat-DRS n’hésite pas dans sa fuite en avant à mettre en place une politique de la terre brulée comme stratégie de survie. Notamment en faisant des concessions de plus en plus dangereuses aux deux parties, sur tout ce qui contribue directement à l’objectif de sécurisation de son système de pouvoir et le statu quo qui le soutien au détriment de l’intérêt national.
À commencer par le bradage de marchés d’équipements colossaux aux Chinois, main d’œuvre comprise, sans contrepartie de transfert de technologies, ni d’impacts significatifs sur le développement d’un réseau de PME et PMI pouvant dynamiser une économie nationale susceptible de pallier à la dépendance des hydrocarbures. Ni développement de réseaux de formations professionnelles pouvant constituer un vivier de professionnels pouvant satisfaire une demande de main d’œuvre locale, peu couteuse et compétitive, ni impact sur la création d’emploi pouvant contribuer à la résorption du chômage de masse qui frappe la jeunesse algérienne. Plus problématique encore, la politique d’ouverture à l’immigration Chinoise, dont la signification est du moins paradoxale, si cela n’était pas sans arrières pensées. Car, ramener des chinois et leur faciliter l’acquisition de commerces et de logements et leurs offrir de grands contrats d’équipements, au détriment du développement de l’économie nationale, d’acquisition de savoir-faire et d’amélioration du cadre de vie des Algériens, ne peut se traduire que par la recherche d’une alliance stratégique, fort utile si le système de pouvoir venait à être menacé par des sanctions internationales diligentés par les puissances impérialistes.
Ménageant le choux et la chèvre, l’Etat-DRS n’hésite pas non plus à faire des concessions aux puissances occidentales, par l’attribution de marchés d’équipements dans les mêmes conditions que les Chinois, sans intérêt pour le développement national, que celui de créer les conditions opportunes pour faciliter les détournements de deniers de l’État, en des affaires de corruption à tous les niveaux de la hiérarchie du commandement et de l’administration. Pire encore est cette promesse de leurs brader le Sahara pour l’exploitation des gaz de schiste, qui aura pour conséquences l’amputation du territoire national de ces étendues du sud algérien, qui constituent des réserves vitales pour la perspective de développement en profondeur, par la pollution des eaux contenues dans son sous-sol. Sans oublier les marchés des hydrocarbures, lieux de toutes les perversions et des malversations financières au profit de la pègre international du pétrole et l’occasion pour soudoyer des élus de ces puissances parmi ceux qui sont les plus influents, pour acheter leur complicité dans la confiscation de la souveraineté populaire et de leur éventuel silence en cas de répression de la population qui serait occasionnée par un soulèvement populaire.
Par ailleurs, l’impérialisme américain profitant de la vulnérabilité grandissante de l’Etat-DRS, n’a pas hésité de saisir l’occasion pour l’amener à accepter l’installation d’une base militaire sur le sol du territoire national. Étant pris en tenailles entre les rivalités sino-américaines pour le contrôle des richesses de l’Afrique, il n’a eu d’autres choix que de se soumettre ou disparaître. Sa résolution avait fini par privilégier de monnayer sa survie au péril de la souveraineté nationale. Une base militaire américaine fut déjà installée sur le sol algérien au détriment de la souveraineté nationale. Selon des informations véhiculées par de nombreux sites en lignes et se recoupant parfaitement entre-elles, sa localisation et les conditions de son fonctionnement sont fournies de manières très précises. Il s’agit d’une base militaire qui a été implantée à côté de l’oasis d’Ihérir, à 110 km au nord-ouest de Djanet et à 220 km de la frontière libyenne, en plein Tassili, à près de 120 km au sud d’Illizi. Il est plus que probable que d’autres bases destinées chacune pour un objectif distinct ont pu voir le jour dans l’immensité du désert algérien.
L’on ne peut que déplorer cette fuite en avant de la part de ce système de pouvoir, qui pour préserver sa pérennité, met en péril celle de la nation et de l’intégrité du territoire national. Malheureusement cette fuite en avant est allée trop loin aujourd’hui et personne ne peut prévoir où elle peut s’arrêter et quel impact aura-t-elle concrètement sur la paix civile et sur la pérennité de la Nation. Devant ce danger qui frappe de plus en plus fort nos consciences de plein fouet et qui fait que cette politique de la terre brûlée est en train de devenir un fossoyeur de notre patrie, chèrement acquise, il appartient aux véritables patriotes, qui aiment leur pays et leur peuple, de mettre leurs différences et leur égo hors considération, pour faire un front uni et accepter d'agir ensembles à l'occasion de cette période critique, ou alors ! Il ne leur reste que l'effacement dans la décrépitude, l’avilissement et le déshonneur.
Youcef Benzatat
Commentaires (6) | Réagir ?
Le centre de pouvoir en France c'est les services spéciaux et les services secrets, idem pour les usa la Russie, la chine, l'inde, le Cambodge, le Viêtnam, le Pakistan, la suisse, la suède, la Finlande, et c'est valable aussi pour le Maroc, la Tunisie, la Lybie, le Togo, le Nigéria, le Surinam, le Congo, l'Ethiopie, le Venezuela, le Mexique, la Mangole, le japon, le brésil, les Bahamas et aussi le Burkina Faso et la liste est très très longue, même chez les extraterrestres c'est leur services secrets et spéciaux qui sont au centre de leur pouvoir. Alors pourquoi vouloir que l'Algérie fasse exception ?
Avoir sur ses terres une base des USA, si c’est vrai, ce n’est pas une honte en soit, les usa étant le gendarme du monde et le garant de la liberté de tous les peuples. N’est ce pas que ce sont les Usa qui soutiennent l’indépendance du Sahara occidentale et que les européens ont des positions mitigés sur le sujet.
La honte c’est que le fait que la France est toujours le maitre absolu du destin des algériens ; et tout le monde ce qu’a fait la France en Algérie pendant 132 années de colonialisme fasciste, nazi et inhumain.
La politique de la terre brulée c’est la politique française réservée à l’Algérie. La France domine toujours grâce a ses hommes de mains qu’elle a en Algérie depuis 1956. Le contrat Renault est une preuve suffisante. Pour la rente, benbit, celui qui veut sauver l’Algérie avec son (plan) de 15ans autres années de transition, doit en savoir quelque chose. De quoi vit un ex ministre algérien, alors qu’il ne travail pas depuis sa mise à l’écart ? (à l’écart car rare sont les démissionnaires, les départ à la retraite, les fins de fonction, et départ pour cause de santé).
Avec l'incivisme insolent et autorisé par le pouvoir qui l'a mis en place dans et pour une société souvent révoltée, les patriotes ont bien peur que la gangrène de la déchéance a atteint le stade irréversible de l'avilissement. A l'entité qui a toujours refusé d'être laminée et qui demande à s'isoler maintenant, ils lui envoient les officiels voyous barbus et imberbes pour la clochardiser et l'incorporer à la masse malléable. Avec cette espèce de prédateurs, nous sommes voués à une destruction qu'on a point mérité mais à laquelle notre inconscience y participe.