Le général Giap, héros de l'indépendance du Vietnam, est mort
Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l'indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé vendredi à l'âge de 102 ans, provoquant un déluge d'hommages sur les réseaux sociaux.
"Je peux confirmer que le général Giap est mort à 18h08" (11H08 GMT), a indiqué un responsable gouvernemental à l'AFP sous couvert de l'anonymat. Une source militaire a confirmé son décès à l'hôpital militaire 108 de Hanoï où il était soigné depuis trois ans, tout comme le site officiel d'informations VNExpress.
"Le corps du général Giap a été transporté (...) à la morgue de l'hôpital avec une garde d'honneur pour lui rendre hommage", a précisé ce dernier. Giap, dernier dirigeant historique du Vietnam communiste encore en vie, était une des figures les plus adorées de la population après le fondateur du Parti communiste du Vietnam Ho Chi Minh qu'il avait rencontré en Chine après avoir fui son pays à la fin des années 1930.
Avant même l'annonce officielle de sa mort, et malgré la mise à l'écart par le régime ces trente dernières années, les messages de condoléances de Vietnamiens en deuil inondaient l'internet. "Repose en paix, héros du peuple. Tu seras toujours notre plus grand général", a notamment écrit un internaute sur Facebook. "J'espère qu'il y aura un jour de deuil national. C'est une figure respectable qui a beaucoup contribué à notre nation vietnamienne", a ajouté un autre. Aucun détail sur ses funérailles n'a été dévoilé.
Carrière politique brisée
Considéré comme l'un des plus importants stratèges militaires de l'Histoire, Giap, autodidacte formé à coups de lectures, avait réussi grâce à ses tactiques à défaire aussi bien les Français que les Américains. En 1954, il avait ainsi infligé dans la "cuvette" de Dien Bien Phu (nord-ouest) une cuisante défaite aux troupes colonisatrices françaises, événement fondateur de l'émergence d'un Vietnam indépendant et de la fin de la domination française en Indochine.
Et pendant les vingt années qui avaient suivi, ce fils de paysan lettré, à la maîtrise impeccable du français, avait continué de diriger ses troupes pendant la guerre du Vietnam contre les Américains et leurs alliés du Sud-Vietnam, jusqu'à la prise de Saïgon le 30 avril 1975.
Ses victoires ont inspiré les combattants du monde entier.
"L'influence et le nom du général Giap sont allés bien au-delà du territoire du Vietnam. Il a inspiré des mouvements de résistance à travers l'Asie et l'Afrique, surtout en Algérie", selon l'historien Phan Huy Le, qui le considère comme "un des stratèges militaires les plus talentueux".
Mais malgré ses succès militaires, sa carrière politique a été brisée par le régime communiste. En 1975, il n'était déjà plus chef de l'armée du Nord-Vietnam communiste, et en conflit ouvert avec le numéro un du régime Le Duan, il avait ensuite été petit à petit écarté du pouvoir.
En 1982, il avait été exclu du bureau politique du Parti. S'il avait conservé son rang de vice-Premier ministre, il était chargé des Sciences, des Technologies et du Planning familial. Il avait finalement été évincé du comité central du Parti en 1991.
Malgré tout, la popularité du général qui n'hésitait pas, même à plus de 90 ans, à dénoncer les travers du régime, notamment la corruption, reste indiscutable, en particulier chez les jeunes. Il laisse derrière lui sa deuxième femme, Dang Bich Ha, et quatre enfants.
Avec AFP
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Un écrivain vietnamien, compagnon du Général Giap a déjà écrit en 1965 : Les têtes les plus chenues qui, au cours de leur existence, ont vu à l'oeuvre tant d'espèces de bandits, n'ont jamais connu de plus vandales, de plus barbares que ces pirates d'Américains. Sous toutes les latitudes, l'impérialisme et le colonialisme se sont rendu coupables de multiples crimes : ici il massacre les peuples de race noire, là, ils jettent des bombes bactériologiques et chimiques, ailleurs il déverse le poison et jette les ordures dans l'esprit des hommes, parquent dans les camps de concentration non seulement les femmes et les enfants, mais encore les bonzes, les religieux...
De tous les crimes, quel est le plus grand ? En ce qui me concerne, j'estime que le crime le plus horrible de l'impérialisme américain, c'est de façonner les êtres humains à son image, soit par le fer et par le feu, soit grâce à son or, soit par les intrigues et le mensonge...
Aujourd'hui, rien n'a changé, sauf que ce sont les dirigeants arabes qui sont devenus les valets de l'Occident. Il faut bien se soigner et trouver où abriter son magot.
Grand résistant a l'occupation coloniale et impérialiste, son nom sera gravé dans nos mémoires, toutes nos condoléances les plus attristées, a sa famille et a tous ses proches, compagnons d'armes et au peuple vietnamien.