Abdelmalek Sellal change de cap : 2014 en avant toute ! (2e partie et fin)
Le gouvernement Sellal est chargé de mettre en œuvre le programme ou du moins ce qu’il en reste du plan de Bouteflika. Donc il assume indépendamment de sa volonté les conséquences qui ce sont avérées de vrais désastres économiques.
3- Sellal mis en œuvre le programme Bouteflika
Sonatrach, la plus grande entreprise du pays est dans la bouche de tous les experts judiciaires du monde et ces affaires maffieuses n’arrêtent pas de faire couler l’ancre à travers le monde. Le fait qu’outre mer, l’événement est ressenti "mal et très mal", confirme pour les Algériens l’ampleur du gâchis et n’abonde pas dans la démarche du Président directeur général de l’entreprise qui prétend que "Sonatrach est entre de bonnes mains". Ces affaires désormais ne peuvent, affranchir Bouteflika de sa responsabilité vis-à-vis de ses collaborateurs et spécialement ceux du secteur de l’énergie. En effet, après le revirement spectaculaire de la loi sur les hydrocarbures en 2005 par une ordonnance en 2006, le Président au lieu de tenir à l’œil le secteur, il a élargi les prérogatives du ministre qui en a la charge. De nombreux experts indépendants ont attiré l’attention du Président de la République sur le "charcutage" qu’opérait Chakib Khellil dans le secteur de l’énergie mais cette "confiance aveugle" a fait dire à`un chef de parti en l’occurrence Louisa Hanoun que ce responsable est "imposé à l’Algérie". Aujourd’hui comment Sellal espère t-il rétablir la confiance du citoyen alors qu’il était en charge de la`campagne pour un troisième mandat pratiquement vide du candidat Bouteflika ?
4- La manne financière est entrain de fondre à l’insu du citoyen
Le directeur du service de contrôle a posteriori, au niveau de la direction générale des Douanes, a déclaré à la presse qu’en 2012 ses services ont constaté 1036 infractions, dont 80% sont liées au transfert illicite de devises vers l’étranger. Pour lui, la hausse de la facture d’importation est à la majoration des prix des produits importés. L’Etat accorde des facilités pour encourager l’investissement, il y a une faune de pseudo opérateurs qui veulent profiter des avantages fiscaux, des franchises douanières avec certains pays, etc. Ils exécutent des opérations d’importation fictive de matériels souvent usagés ou de produits impropres à la consommation, qu’ils abandonnent sur les quais. Ce qui les intéresse, en réalité, c’est de pouvoir transférer le maximum de devises, en procédant à des surfacturations des produits qu’ils importent. Est-ce le dispositif d’aide aux investissements qui encourage ce courant de fraude ou ce sont les défaillances dans le système de contrôle du commerce extérieur qui sont les principales raisons de son expansion ? L’Etat est pris entre deux feux. Il est dans l’obligation de se mettre aux normes internationales et, en même temps, il doit accorder des facilités aux opérateurs nationaux et étrangers pour booster la relance économique du pays. Malheureusement, parmi ces opérateurs, bon nombre ont pour seul objectif de transférer d’une manière illégale la devise vers l’étranger. Cet argent est puisé de nos réserves de change. Le pseudo -opérateur sait qu’il est dans tous les cas gagnant à partir du moment où 1 euro est vendu à 100 DA par la banque, alors que sur le marché parallèle, il vaut 150 DA. Toutes les mesures prises en 1990, puis1992 confirmées 1995 et enfin celles de 2012 n’ont pas été capables de rétablir la morale et l’ordre dans ce circuit illicite. Plus l’Etat tente d’encourager les opérateurs pour booster les activités économiques, plus le circuit est perverti et s’éloigne des objectifs tracés.
5- En une décennie de transition, il y a eu trop de milliardaires en Algérie
Selon une étude toute récente de New World Wealth (NWW), une ONG qui donne des informations sur les richesses dans les pays africains, quatre pays du Maghreb figuraient en 2012 dans le top 10 des pays qui comptent le plus de millionnaires en dollars sur le continent africain. La Tunisie viendrait en tête avec 6500 millionnaires, suivie de la Libye (6400), le Maroc (4900) et l'Algérie (4100). Les toutes premières places du top africain reviendraient à l’Afrique du Sud avec 48 800 millionnaires, suivie de l’Egypte (23 000), le Nigeria (15 900) et le Kenya (8400). L’étude New World Wealth définit le millionnaire comme étant un individu ayant des actifs nets de plus d'un million de dollars. Dans ce cadre justement l’Algérie mi 2013 compte plus 40 milliardaires. Il est clair que ces informations s’appuient sur les données compilées au moyen d’enquêtes diligentées à cet effet et les chiffres fournis par des institutions transnationales comme la Banque mondiale et l'OMC, etc. Si en Tunisie, au Maroc, ou en Egypte pour ne citer que ceux là, ce nombre de millionnaires se justifie par plusieurs décennies de libéralisme,d’autres par l’ extraversion de leur économie depuis plus d’un demi siècle, en Algérie la poussée de l’informel fausse et biaise ces résultats. En effet, si comme le prévoit l’étude New World Wealth le millionnaire est un individu ayant des actifs nets de plus d'un million de dollars, Les Algériens savent pertinemment que les barons de l'import-export et du marché informel qui disposent d'énormes sommes en liquide (s’hab echkara) et d'actifs non déclarés sont nombreux et politiquement très influents. Aucune étude ne leur est consacrée, seuls les services de renseignement algériens et, dans une moindre mesure, le fisc, ont une idée assez précise de l'immensité de leurs richesses et, bien entendu, de leur capacité de nuisance. Ces donnés échappent donc complètement à ces organismes et viendraient gonfler le nombre de milliardaires et millionnaires en Algérie et qui sont amassés dans le processus de spéculation dans des importations sans exportation.
Toutes ces raisons et bien d’autres n’ont pas favorisé des actions efficaces du plan Sellal malgré un bon diagnostic. Les objectifs "prioritaires" assignés à son gouvernement ainsi remanié, risquent de l’éloigner encore plus longtemps des aspects économiques. Ceci va certainement creuser le fossé et pourra mener vers l’irréparable.
Rabah Regis, Consultant et Economiste Pétrolier
Lire aussi : Sellal change de cap : 2014 en avant toute ! (1re partie)
Commentaires (6) | Réagir ?
J'ai eu l'occasion de me rendre cet été dans la ville de Constantine, d'où est parait-il notre premier Ministre, s'il gère le pays comme sa ville est gérée, les Algériens ont des soucis à se faire.
Hormis les villes de l'Ouest du pays qui se développe à vitesse grand V, le reste du pays est plonger dans la promiscuité jamais égalé dans aucun pays dans le monde, je ne comprend d'ailleurs pas pourquoi, le reste de la population Algérienne supportent de telles injustices, ils taisent.
Mon interrogation est, peut-il y avoir un jour une justice dans ce pays, comment se fait-il l'argent soit dilapider dans une partie du pays et que l'autre partie soit laisser dans la misère aussi dévastatrice qu'inhumaine.
POUR POUVOIR CHANGER DE CAP... IL FAUDRAIT DEJA QU'IL Y EST UN AVANT...
CE QUI NULLEMENT LE CAS AVEC CETTE CLIQUE EN POSTE... QUI N'A COMME SEULE MISSION QUE DE GESTICULER POUR DONNER L'ILLUSION D'UN MOUVEMENT... QUI NE VIENT TOUJOURS PAS !!!
LE PIRE CRIME A COMMETRE CONTRE LES GENERATIONS A VENIR EST DE JOUER LEUR DESTIN A... LA ROULETTE !!!