Le dernier tour de piste du clown-roi s’accélère
Qui a dit que le système est fissuré ? Qu’il se donne des coups tordus à lui-même et que l’État-DRS en pâti de l’État-Bouteflika et bientôt, il ne restera que ce dernier comme bourreau à sévir contre une populace au bout de ses peines. Déjà ruinée et portant les stigmates de l’exclusion de sa propre humanité, de plus en plus amochée par la décrépitude, la déchéance et la dégradation morale.
Qui a dit que le clown qui a élu résidence à El Mouradia contre la volonté du peuple, à force de bâton et de carottes, et les vauriens qui l’entourent, agglutinés autour de la rente et ses bienfaits sur leur soif de carpettes sans scrupules, aidés et soutenus par les plus vils de ce qui reste de notre glorieuse muette en ruine, après avoir trahi tous les idéaux et le serment de novembre, sont entrain de ressusciter l’immonde dictature d’antan.
Qui peut dire ce que sont devenues toutes les trifouilles depuis la disparition de ce dictateur. Que ce soit la SM, la DRS, l’État-Major de l’ANP ou la présidence, incarnant le pouvoir tour à tour ou dans des variantes combinées au grès des rapports de force internes, ils sont toujours solidaires face au peuple, bien identifié quant à lui, hors du système et objet de servitude, de marginalisation et d’encerclement. Fidèlement, en continuité du système qui les avait précédé, dans une configuration exclusive de horde primitive.
Sommes-nous devenus tellement idiots jusqu’à avoir perdu le sens des réalités et les intérêts qui sont les nôtres, pour subir de telles humiliations, à nous donner en pâture à des faiseurs de sens, ne connaissant de la vertu de la plume que la lâcheté des complicités implicites et le mensonge comme monnaie d’échange à notre capture.
Qui mieux que ces faiseurs de sens, ces valets par la plume, ces traders d’illusions assassines, puissent nous vendre le mensonge, qu’après avoir vu tomber un à un les dictateurs amis, le peuple n’en voudra plus de ses bourreaux, assumés par lui comme les pires de ses représentants, mais pour éviter le chaos et une destinée fâcheuse à la Nation, il était préférable d’être représentés et d’avoir encore la possibilité de crier sa fierté dans le délire du 123 ! viva l’Algérie, que de ne pas être du tout. Qui mieux que ces quémandeurs de reconnaissance rétribuée, a dit qu’il serait malvenu pour le peuple de se dresser contre ses dictateurs comme un seul homme et de les envoyer à leur sort, celui qui a balayé tous les dictateurs vautrés sur le sang et la servitude de leurs peuples.
Sommes-nous devenus si insignifiants devant les hommes, les peuples et les Nations pour que s’abattent sur nous autant de méprises, nous réduisant à de simples existences indues, jonchés sur les bords de la trajectoire de notre histoire, sans souveraineté d’interférence sur notre destinée commune
Ne voyons-nous pas, sommes-nous devenus aveugles, à tel point de ne pouvoir voire que le système de pouvoir, qu’il soit l’un ou l’autre, celui d’hier où celui d’aujourd’hui, de quelque façon qu’il se présente, ou qu’il s’est présenté, ne porte-t-il pas en lui la mort programmée de notre Patrie, État, peuple et Nation, depuis leur avènement en 1962, si chèrement acquise après avoir balayé l’injustice et la barbarie coloniale.
Couche après couche, d’acte désespéré en acte désespéré, tel un coup d’épée dans l’eau, le système baroude à blanc une survie anéantie à jamais dans l’imaginaire de la population, dont l’abus de dignité a atteint ses limites. Le clown, dans son dernier tour de piste, qui n’en finit plus, s’impatiente et donne un coup d’accélérateur à sa cadence, qu’il sait pourtant d’avance inadaptée face aux circonstances. S’agite dans tous les sens, comme pour s’assurer d’une prolongation certaine de son existence sur le trône, feignant de ne pas y croire à sa déchéance prochaine, pour tromper la vigilance citoyenne de ses victimes. Simuler du mouvement dans le statu quo. Faire croire au changement, par des arrangements internes au système. Donner l’impression d’avoir abattu le DRS, censé représenter la source des malheurs du peuple et apparaitre comme le sauveur. Quelle grossière manœuvre et manque de classe. Tromper encore la vigilance citoyenne par la mise à la retraite de vieillards en fin de vie, consentants dans des trifouilles mesquines, prévenus de ne rien perdre de leurs privilèges. Portés en écho par les valets de la plume, quêtant les ultimes dividendes encore sur les étals de la rapine. En attendant le coup d’accélérateur final, pour nous vendre une révision constitutionnelle sur mesure et la boucle est bouclé, pour enterrer une élection présidentielle devenu synonyme de mort et d’anéantissement du système.
Après un remaniement du gouvernement pour verrouiller l’hypothèse d’une défaite électorale et la poudre aveuglante jetée aux yeux de l’opinion nationale et internationale, par l’illusion de l’éloignement de l’institution militaire de la vie politique, nous sommes avertis que la prochaine foulée du dernier tour de piste du clown-roi agonisant, serait une révision de la constitution sur mesure. Qu’adviendra-t-il à ce moment-là du mensonge, lorsqu’il aura été étalé au grand jour et au complet sur la place publique, lorsque toutes les possibilités d’en rajouter une ultime couche seront épuisées. Que pourront-ils encore nous raconter les valets de la plume égarés. Feraient-ils appel encore une fois malicieusement à la main de l’étranger pour une ultime diversion, une ultime tromperie et un ultime mensonge. Ou bien serait-il trop tard, parce que l’étranger serait déjà là ! Comme un loup, ayant déjà pris possession des lieux.
Youcef Benzatat
Commentaires (8) | Réagir ?
Je me précise dans mon commentaire ici-bas : Elle (la populace) est tombée dans ceque J. P. Sartre a appelé " la névrose de l'indigénat" celle qui fait que le "colonisé" retourne la violence qu'on lui fait subir contre son semblable pour ne pas voir celle d'en face , l'enfer réside ainsi donc dans la populace qui même aprés avoir recouvert son indépendance ne s'est pas encore réellement décolonisée tout en ignorant ou en feignant de ne pas voir les véritables causes de son malheur et de sa dechéance.
En jouant l' Algerie au poker, Bouteflika est sur un glissement dangereux qui peut couter trés cher a notre pays. On abandonnant les enquétes sur la corruption touchant ses proches collaborateurs, le choix est fait, l'intérét du clan prime sur celui de l'Algerie. Alors que son bilan est désastreux, ce n'est pas en deux ans qu'il va réussir, d'autant plus que son état physique et mental ne le permet pas. Esse que le peuple algerien meurtri par deux décennie de terrorisme, mérite encore d'attendre
deux longues années pour éspérer un changement qualitatif, pour plus de démocratie, plus de libérté
et de justice et une amélioration de ses conditions de vie a l'instar d'autres peuples dans le monde, ou alors sommes nous les nouveaux damnés de la noble terre d'Algerie.