Affaire de l’assassinat du professeur Kerroumi : le cri d’un père
H. Belbouri, le père de l'assassin présumé du professeur Kerroumi, cadre au MDS, assassiné en avril 2011, nous a écrit pour faire entendre sa voix et dire toutes les incohérences de l'enquête qui concerne son fils.
Mon fils Belbouri Mohammed Abdelkader est né le 11 avril 1984, était employé dans une entreprise comme distributeur de ses produits (boisson énergisante).
Notons que mon fils, le 24 avril 2011 à 8h30, après une chute de moto a été soigné à la suite de ses blessures, à la polyclinique de la « Cave Gué », à cet effet lors de ses soins il a été inscrit, après avoir exhibé sa carte nationale d’identité (certificat médical à l’appui), sur le registre de l’établissement, qui est équipé d’un système de vidéosurveillance enregistrant quotidiennement tout évènement dans sa salle de soins.
Le professeur disparait le 19 avril 2011, quatre jours après son entretien avec M. Frank la Rue, rapporteur spécial pour la liberté d’expression du Conseil aux Droits de l’Homme à l’ONU Genève. Le 23/04/2011 son corps sans vie a été retrouvé dans le local du parti (MDS) au sein duquel il militait activement.
Après d’énergiques protestations de la part du HCDDH par l’intermédiaire de ses rapporteurs spéciaux le 28 et 29 avril 2011, les services de police ont été sommés par leur hiérarchie de clore cette affaire le plus vite possible.
Je ne sais par quel stratagème mon fils s’est retrouvé inculpé dans cet assassinat. Mon fils sert aujourd’hui de bouc-émissaire dans cette douloureuse affaire. Alors qu’il dispose d’alibis indiscutables qui prouvent son innocence, l’instruction a été menée exclusivement à sa charge. Toutes les preuves établissant ses alibis ont été écartées. Lors de l’instruction judiciaire ses avocats ont demandé au juge d’instruction la permission de mettre en évidence les alibis de mon fils :
- Alibi du programme de travail du 19 au 23/04/2011.Non seulement il a été refusé mais les services de police avaient détruit les factures de ses livraisons (preuve de ses itinéraires durant cette période).
- La demande pour expertise du journal trouvé sur la scène du crime, portant les empreintes de mon fils a été refusée pour le motif suivant : journal dégradé lors des analyses effectuées par les services de la police scientifique.
- Refus d’expertiser la serviette «contenant» soit disant le sang de mon fils.
- La cassette de vidéosurveillance de la salle de soins de la polyclinique, enregistrant mon fils s’y faire soigner à l’issue de sa chute de moto (24/04/2011), a été visualisée par les services de police puis tout simplement effacée. En plus le registre d’inscription des soins de cette polyclinique a été tenté d’être falsifié au niveau de l’enregistrement du nom de mon fils.
L’explication de cette triste action est la suivante : la thèse des services de police est que mon fils lors de l’assassinat du professeur, s’étant blessé à la main, de crainte que les services de police puissent remonter à lui via le journal téléphonique de la victime, mon fils s’est délibérément blessé la main, en simulant un accident de moto afin de «masquer» cette blessure lors de l’assassinat.
Alors que les journaux téléphoniques avec géolocalisation de la victime et de mon fils donnés par commission rogatoire, suite à notre demande, portent un certain nombre d’irrégularités : ces journaux ne sont pas originaux ne contiennent aucune griffe ni cachet officiel de l’opérateur téléphonique, les feuilles ne sont pas paginées.
Le journal téléphonique de la victime contient un vide (censure ?) entre 12h01 et 20h46 le 19/04/2011, alors que son épouse ainsi que ses amis n’ont pas arrêté de lui téléphoner à partir de 16h, moment de sa disparition, jusqu’au lendemain, propos relatés par le rapport de police précisant que durant ces appels son téléphone sonnait, très important dans la mesure où son téléphone portable n’était pas «fermé».
Afin de compléter ce vide (de12h01 à 20h46) il a été demandé au même juge d’instruction les journaux téléphoniques, des appels reçus par la victime, de la part de son épouse ainsi que ceux de trois de ses amis ceci a été refusé. Toutes ces demandes formulées devant le juge d’instruction ont été refusées : l’instruction a été faite à charge uniquement.
Notons également que le jour de la reconstitution du crime en octobre 2011, les avocats de la défense avaient constaté que les traces de sang, sur les murs du local,photographiés et répertoriées dans le rapport de police ont été effacées.
Genèse de cettee affaire :
Le 03 mai 2011 j’ai reçu, en guise de convocation de la part des services de police, en mon domicile, un vulgaire bout de papier sans nom ni adresse «mentionnant »de se présenter à eux.
Le 04 mai 2011 j’ai enduré trois heures d’interrogatoire, durant lesquelles on a tout fait pour m’inculper. Lors de l’interrogatoire les enquêteurs affirmaient qu’ils avaient trouvé mon numéro de téléphone sur les appels de la victime. J’ai répondu : appelez moi à ce numéro soit disant le mien, ce qui n’a pas été fait.
Le 4 mai 2011 un officier de la police judiciaire me contacte pour me demander quel était mon lien de parenté avec Belbouri Mohamed Abdelkader. Je lui répondis qu’il s’agissait de mon fils. Ce même officier me pria alors dire à mon fils de se présenter au commissariat central de la police, en l’absence de convocation écrite j’ai refusé. Il m’a proposé de venir lui rendre visite à mon domicile. Quand il se présenta chez moi, il m’informa que la police recherchait une personne qui avait un numéro de cellulaire commençant par les six premiers chiffres suivants 077122. C’étaient effectivement les 6 numéros de début du cellulaire de mon fils. Je répondis à l’officier que ce n’était pas sérieux de sa part et qu’il devait connaître le numéro entier, il me répondit qu’il ne «s’en souvenait pas» et qu’il n’avait retenu que les six premiers chiffres parce qu’ils «coïncidaient» avec son numéro personnel. Mon fils avec toute l’innocence de la jeunesse confiante lui communiqua son numéro entier et c’est alors que le cauchemar commença. Il dure encore aujourd’hui 28 mois après. En possédant le numéro de téléphone intégral, le bouc émissaire était tout désigné.
Le 08 mai 2011 mon fils a été convoqué par les services de police, on lui a fait un prélèvement de sa salive, on lui confisqua sa carte nationale d’identité ainsi que son téléphone.
Après avoir été informé, par les services de police de venir récupérer ses affaires au commissariat central le jeudi 12 mai 2011 à partir de 16h (c’est le début de la permanence du week-end en Algérie) : mon fils a été arrêté et inculpé, dans la violation totale de ses droits, et mis en garde à vue du 12 au 17 mai 2011 jour de sa comparution devant le procureur de la république puis transféré à la maison d’arrêt d’Oran dans un état déplorable : blessures à sa jambe, non mentionnée sur le registre de l’infirmerie (de la prison) par le médecin qui a constaté son état (certificat médical à l’appui), aucun soin ne lui a été prodigué.
Motif de son inculpation : assassinat, guet-apens et vol de véhicule. Jusqu’à ce jour ce véhicule est resté introuvable.
Le père M. Belbouri
L’enquête judiciaire sur le meurtre de l’enseignant universitaire Ahmed Kerroumi, est diligentée par le juge d’instruction près la 9e chambre du tribunal d’Oran, elle abordera, mercredi 19 octobre, un virage crucial.
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Commentaires (2) | Réagir ?
Sans affirmer ou infirmer l'implication de l'accuse', il n'y a dans ce que vous avez decrit aucune raison, de detenir l'accuse'. Ou est le motif? Au pays du grand chitan (USA), la police sera vite sanctionne'e, pour gaspillage de temps et de ressources, au minimum. Les cas floux, sont automatiquement passe's aux service de la police de la police (affaires internes), pour enqueter les motivations d'une inculpation aleatoire - encore une fois, car la loi et son application pure importent a tout le monde, meme ceux qui sont contre, car au moins il y a clarite' dans son opposition. Cela-meme fait partie de la loi - Ces lois, ne sont pas ecrites par la police, mais par des elus, des DUEMENT ELUS. Les lois importent
Ceci dit, je suis cidere' par l'absence du moindre mot de sympathie a l'egard de la victime et sa famille ou son metier et son engagement, car les profs sont les veritables parents de ces millions d'enfants de tout age, que la societe' fabrique d'une maniere aleatoire.
nos cammarades ont etaits assassinees depuis la creation du terro. qui tue qui reviens et reviendra toujour. LES 1ER MILITANT DE LA DEMOCRATIE ET DE MATIERE GRISE DE LA NATION LES PLUS EVEILLES SONT ASSASSINE ES ne sont que des militants de l avant garde socialiste. refusant de manigances du systeme. donc le terro est prefabriuque du labo du systeme. ils ont assassine es nos freres et soeurs et amis et cammarades au nom du terrorisme.