Le journaliste et écrivain Rabie Khrouf entame une grève de la faim
On ne demande pas à un salarié de la culture de produire des idées, ni à un journaliste de faire de l’information, sous peine de subir l’excommunication du cercle des propagandistes du pouvoir.
Il était contractuel dans le cadre du DAIP pour une durée de 3 ans, en tant qu’animateur culturel à la radio locale d’Annaba. Il avait toutes les compétences requises et le professionnalisme nécessaire pour figurer parmi les meilleurs animateurs de radio de la région. Il avait aussi l’assiduité et la conscience professionnelle d’un responsable engagé dans la vie culturelle de sa ville et de toute sa région. Passionné par son métier, il donnait tout ce qu’il pouvait pour la réussite de sa mission et la satisfaction des attentes des auditeurs de la rubrique culturelle qui l’employait. Il avait également une très grande disponibilité et travaillait plus que pour le salaire qu’il percevait. Il n’hésitait pas à venir travailler bénévolement et volontairement les week-ends et les jours fériés. Il lui arrivait même parfois de travailler jusqu’à 14 heures par jour.
Cependant au terme de son contrat de travail de 3 ans, il n’a pas été intégré à l’équipe de cette rubrique culturelle, comme il lui a été promis par le DG de la radio, qui a refusé de le titulariser. Depuis, il s’est retrouvé en chômage forcé, voilà maintenant plus d’une année.
Il a envoyé plusieurs correspondances à son DG, dans lesquelles il n’a cessé de réclamer sa réintégration à la radio, puisque le poste qu’il avait occupé est toujours libre. N’ayant pas obtenu de réponses favorables à sa demande, il s’était déplacé 12 fois à Alger, sans pour autant pouvoir rencontrer son responsable hiérarchique au Ministère de la culture, qui a tout simplement refusé de le recevoir.
La motivation de sa non intégration ne lui a jamais été signifiée explicitement. Son seul tort, est d’évidence, d’être un animateur doué, qui assure son métier avec patriotisme et avec beaucoup d’amour pour la culture au service de ses auditeurs. Il est également de ces animateurs qui a le pouvoir de créer des idées et de voler de ses propres ailes, tel le poète inspiré, en permanence à la quête du franchissement des horizons des conventions répressives et des traditions archaïques de sa culture.
Dans un communiqué transmis à sa hiérarchie et à la presse, Rabie Khrouf a entamé une grève de la faim devant les portes de la radio, pour ne réclamer, pas plus que ses droits constitutionnels, après avoir averti toutes les autorités locales et sécuritaires. De son côté, le représentant de wilaya du syndicat national des journalistes (SNJ), par solidarité avec ses revendications, appelle tous les journalistes et citoyens sensibles à la liberté d’expression à une mobilisation afin qu’il soit réintégré à son poste, dont les auditeurs de la radio et la culture généralement seront les premiers bénéficiaires.
Youcef Benzatat
Commentaires (1) | Réagir ?
@da Youcef:
Vous ne voyez pas le probléme ou se situe, "Rabie" ça vous dit rien, moi si, il porte un nom ou prénom à consonnance magnétique pour certains.
Le misitre de la culture s'en est trés occupé pour 2015. Cirta capitale de la culture de Massinissa et de Ahmed bey!
RMII