Syrie : David Cameron convoque le Parlement pour un vote
Londres prépare des plans pour une possible action militaire en réponse à l'usage d'armes chimiques en Syrie, a déclaré mardi un porte-parole de David Cameron.
Le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé mardi surTwitter qu'il convoquait le Parlement jeudi, pour un vote "sur la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l'arme chimique" en Syrie. "Le président de la Chambre des communes approuve ma demande de rappeler le Parlement jeudi. Il y aura une motion claire du gouvernement et un vote sur la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l'arme chimique" en Syrie, a indiqué le chef du gouvernement britannique.
Le Royaume-Uni prépare des plans dans l'éventualité d'une action militaire en réponse à l'usage présumé d'armes chimiques en Syrie, a déclaré mardi un porte-parole du Premier ministre David Cameron, tout en précisant qu'aucune décision n'avait encore été prise. "Aucune décision n'a été prise pour l'instant. Nous continuons à discuter avec nos partenaires internationaux de ce que la réponse appropriée doit être mais, dans ce cadre, nous préparons des plans militaires pour le cas échéant", a indiqué le porte-parole. David Cameron, qui a écourté ses vacances et se trouvait mardi à Downing Street, a multiplié ces derniers jours les coups de fil, discutant notamment avec les présidents russe Vladimir Poutine, américain Barack Obama et français François Hollande.
Il continuera ses discussions pour décider d'une "réponse proportionnée" à l'attaque à l'arme chimique présumée du 21 août près de Damas, attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar el-Assad. "Il s'agit d'examiner comment empêcher l'usage des armes chimiques parce que c'est quelque chose de totalement abject et contraire au droit international", a déclaré le porte-parole. "Nous annoncerons plus tard dans la journée si oui ou non il y aura une convocation anticipée (du Parlement) pour discuter de ces questions", a-t-il poursuivi, alors que des députés ont appelé le Premier ministre à rappeler le Parlement, qui est en vacances jusqu'au 2 septembre. Le porte-parole a refusé de dire si un éventuel débat serait suivi d'un vote.
Le Premier ministre britannique doit présider mercredi une réunion du Conseil national de sécurité, composé de ministres et de responsables militaires, convoquée en urgence à propos de la Syrie. Alors que des inspecteurs de l'ONU sont en Syrie pour recueillir des échantillons sur le site de l'attaque présumée, le gouvernement britannique a indiqué qu'il examinait une "série de preuves" sur l'utilisation d'armes chimiques qui, a affirmé samedi l'organisation Médecins sans frontières (MSF), ont fait 355 morts dans des hôpitaux de la région de Damas. "Il y a des preuves qui viendront de l'ONU, donc nous les examinerons, mais en parallèle, nous regardons les preuves que nous avons déjà et les preuves dont les Américains et nos autres partenaires internationaux disposent", a-t-il dit.
L'idée d'une intervention militaire en Syrie suscite l'hostilité de la population britannique, selon un sondage YouGov paru dimanche : 74% des sondés sont opposés à l'envoi de troupes et 66 % désapprouvent la fourniture d'armes aux rebelles anti-Assad, tandis que 77 % se prononcent pour l'envoi d'aide humanitaire aux civils. À l'inverse, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, qui avait engagé son pays dans la guerre en Irak en 2003, estime qu'"il faut agir" en Syrie, dans une tribune publiée mardi dans le journal The Times. "Les gens grimacent à la pensée d'une intervention", écrit Tony Blair, qui est l'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU). "Mais il suffit de réfléchir aux conséquences futures de l'inaction pour frémir : la Syrie en proie au carnage, entre la violence d'Assad et de divers affiliés à al-Qaida, terreau pour l'extrémisme infiniment plus dangereux que l'Afghanistan dans les années 1990", décrit-il.
Avec AFP
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