Le Point a été condamné par le tribunal de grande instance de Paris pour atteinte au droit à l’image à l’encontre d’un musulman français qui a retrouvé son portrait à la Une d’un numéro de l’hebdomadaire sur l’islam radical, a-t-on appris jeudi auprès des deux parties.
Le Point a été condamné notamment à verser 10.000 euros de dommages et intérêts pour atteinte au droit à l’image, a précisé à l’AFP l’avocat du Point, Renaud Le Gunehec. En octobre 2005, Le Point avait consacré un numéro à l’islamisme radical.
En Une figurait un portrait d’un étudiant d’une madrassa (école coranique) au Pakistan, avec la légende suivante: “Les islamistes et nous. Leur stratégie d’infiltration en Occident. Pourquoi ils nous haïssent. Notre reportage au coeur des écoles”.
Selon Me Le Gunehec, si la Une ciblait clairement l’islam radical, il s’agissait d’un “dossier équilibré traitant de l’islamisme radical mais aussi des madrassa et de leur rôle social”. La personne en question avait été prise en photo par une journaliste américaine en reportage au Pakistan et lui avait donné son accord. “Nous avons acheté cette photo à une agence et nous l’avons choisie pour illustrer la Une.
Mais il se trouve que cet étudiant était un jeune Français qui était parti étudier au Pakistan. Il avait bien participé au reportage mais il n’avait rien à voir avec les filières terroristes”, a reconnu l’avocat. “C’est un contentieux de pur droit à l’image, pas de la diffamation”, a-t-il ajouté.
De son côté, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui avait apporté son soutien au plaignant, a fait part dans un communiqué de sa “satisfaction” après ce jugement. Le collectif “souhaite que les médias s’assurent de ne plus diffuser des informations offensantes et de nature à déformer la réalité de l’image des musulmans en France et à travers le monde”.

AFP