Le FIS voulait proposer Aït Ahmed chef du gouvernement en 1991
Dans la série d’entretien que Dr Ahmed Taleb Al Ibrahimi a donné à la chaîne Al Jazeera, l’ancien ministre des Affaires étrangères sous Chadli Bendjedid a révélé certains faits.
Dans l’édition de dimanche, il est revenu sur la désignation de Chadli comme président après la mort de Boumediene. Sur les tractations qui ont eu lieu entre les deux tours des élections législatives de 1991. Ahmed Taleb Ibrahim a déclaré que Abdelkader Hachani lui avait rendu visite au lendemain des élections législatives du 26 décembre 1991. Hachani voulait le charger d'une mission. Laquelle ? Hachani voulait transmettre d’importantes concessions du Front islamisque du salut au président Chadli Bendjedid. Le "deal" de Hachani aurait été celui-ci selon Ibrahimi.
Le FIS se contentait des 187 sièges obtenus lors du 1er tour des élections législatives et donc renoncerait aux autres sièges en ballottage. Le parti islamiste appellera ses militants à voter au second tour pour le FLN dirigé à l'époque par Abdelhamid Mehri. Objectif de cette opération : permettre d’obtenir un certain équilibre politique. Mieux encore, le Front islamique du salut était disposé à renoncer à la chefferie du gouvernement. En revanche, il aurait proposé au poste de chef du gouvernement Hocine Aït Ahmed, président du FFS.
Le Dr Taleb Ibrahimi a ainsi organisé au Club-des-Pins une rencontre entre Abdelkader Hachani et le gendre de Chadli le 4 janvier 1992 afin que ce dernier puisse transmettre en direct le message au Président. Cependant,Taleb Ibrahimi ignore la suite. Même s'il se demande d'ailleurs si le message est bien arrivé au président Chadli, il pense que oui. Chadli a été démissionné 4 jours après cette rencontre. Ibrahimi estime que le commandement de l'armée a appris les contacts.
Ibrahimi a enfin confié que Ben Bella a comploté avec la complicité de Kadhafi contre Chadli Bendjedid qui l'avait pourtant libéré de prison. Et que l'armée y a été pour beaucoup dans les dizaines de milliers de morts de la décennie noire.
Yacine K.
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L'Algérie est mon pays
Ne pouvons-nous pour une fois parler de l'avenir, au lieu de ressasser tout le temps des critiques stériles qui ne nous avancent en rien, oublions ces personnages du passé, tournons nous vers la conception d'une véritable architecture constitutionnelle, un véritable projet politique, une réelle alternative économique, des propositions sur une nouvelle école algérienne, une nouvelle action intellectuelle à même de redonner espoir à une société en perte de repères ; tous les commentaires que je lis sont divergents, les vrais problèmes sont occultés. Il n'y a malheureusement pas d'union, celle qui devrait faire la force pour un vrai changement dans ce pays n'existe pas encore. Nous prenons beaucoup de retard. Dommage.