Dossier. Les véritables entrepreneurs privés (II)
L’objet de cette contribution est de dresser une typologie du secteur privé algérien et de poser la question suivante : y a-t-il de véritables entrepreneurs en Algérie producteurs de richesses ? J'ai eu beaucoup de difficultés à récolter certaines informations statistiques, certaine étant imparfaites et je tiens à m'excuser auprès des entrepreneurs privés cités qui peuvent me corriger. Mais cela ne change pas la tendance lourde de l'analyse/ La suite.
9- Le groupe Biopharm est un laboratoire pharmaceutique algérien, indépendant, fondé en 1992 par Mr. Abdelmadjid Kerrar. L’agence française pour le développement international des entreprises (UbiFrance) affirme, dans une étude, que le groupe privé algérien Biopharm est classé au 1er rang des producteurs privés et des importateurs algériens de médicament en terme de chiffre d’affaires global (importation et fabrication) et selon le rapport du cabinet de consulting britannique, Oxford Business Group, le marché national du médicament en Algérie devrait atteindre une valeur de 8 milliards de dollars en 2015. Aujourd’hui, le groupe compte environ 1300 collaborateurs dont un tiers de scientifiques avec un chiffre d’affaires réalisé selon son responsable de 19 milliards de dinars en 2010. Biopharm est passé à la production locale depuis 2005, ( 50 millions d’unités de vente par an) tant avec des produits sous licence de laboratoires leaders mondiaux, que des produits issus de sa propre recherche et développement. Lesquels sont des médicaments génériques selon les règles de Bonnes Pratiques de fabrication (BPF) et a été certifiée ISO9001 depuis 2008.
10- Le groupe SIM est aujourd'hui composé de huit filiales. Il a aussi acquis La Source (Mouzaïa). D'une manière globale, à travers toutes ses activités, le groupe SIM a réalisé un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros en 2012. Il est un des premiers producteurs de couscous sur le plan mondial et il exporte vers 29 pays.
11- Bien entendu, il existe d’autres groupes dont on peut citer sans être exhaustif, la société Hamoud Boualem qui est une entreprise familiale, fondée en 1889 à Alger par Youssef Hammoud avec un capital social d’environ 3,5 milliards (2010) produisant sous licence en France. C’est une marque algérienne fabriquant diverses boissons, du sirop au soda. Elle exporte également en Angleterre, au Canada et aux USA étant en concurrence avec les sociétés Ifri, Coca Cola et Pepsi. Le groupe Attia (Batna), spécialisé en fabrication de briqueteries, tuileries, boissons, eaux minérales et de source, boissons non alcoolisées. Le groupe Eden (Cherif Othmane) active depuis bientôt 40 ans, principalement dans l'Ouest algérien (Oran). Ses domaines d'intervention étant l'industrie de transformation, le tourisme et l'hôtellerie, la promotion immobilière et le négoce et la distribution, employant, plus de 900 employés. Le groupe Dennouni avec un effectif de plus de 1000 personnes activant dans le BTPH, avec des productions intégrées. C’est une société en pleine expansion avec un chiffre d’affaires d’environ 100 millions d’euros.
Les assurances
Alliances Assurances employant plus de 300 personnes qualifiées. La société a investi récemment dans l’immobilier et l’agriculture. Dotée d’un capital de 800 millions de DA, et de 106 agences et de 300.000 clients début 2010, Alliance avait lancé une opération via la bourse afin de lever des fonds pour porter son capital à 2,2 milliards de DA ayant réalisé un chiffre d'affaires, à fin 2008, de plus d'un milliard et demi de dinars. Selon le PDG «à l’issue de la période de souscription qui s’est étalée sur un horizon de 30 jours, du 2 novembre au 1er décembre 2010, et après déroulement de la procédure de centralisation et de traitement des bulletins de souscription au niveau de la Société de Gestion de la Bourse des valeurs, il a été enregistré un niveau de souscription validé de 2 521 384 actions représentant 139,73% du volume global des titres offerts».
Agroalimentaire
Mais c’est surtout dans l’agroalimentaire où le marché en Algérie pèserait cinq milliards de dollars que les investisseurs privés algériens, dans l’industrie, sont attirés. Le groupe Kouininef, allant de l’immobilier, au BTPH à l’industrie. Il assure la commercialisation de café, riz, couscous, farine, ce groupe agroalimentaire algérien s'étant associé au producteur français Cristal Union pour l'installation d'une raffinerie de sucre en Algérie qui devrait atteindre une capacité de production de 800 tonnes de sucre par jour. La Sarl CVA Bellat, créée en 1970, qui s’est spécialisée dans la production et la commercialisation des produits carnés (cachirs, pâtés rôtis fumés…) étant leader en Algérie dans la production et la commercialisation des produits carnés.
Les sociétés Bendjabeur de Constantine spécialisées dans la céramique, le plastique, et la fabrication de chaussures. En plus de ceux énumérés, nous avons les privés ayant investi dans les filières lucratives, du lait et des eaux minérales.
Docteur Abderrahmane Mebtoul, expert International en management stratégique, Professeur des Universités
Courriel : [email protected]
Lire aussi :
- Dossier. Les véritables entrepreneurs privés algériens (I)
- Dossier. Les véritables entrepreneurs privés algériens (III)
Commentaires (3) | Réagir ?
Haroun Hamel pose une question pertinente.
La masse financiére à l'exportation algérienne hors hydrocarbures arrive à peine, bon an mal an, à 1milliards de dollars ce qui correspond à plus ou moins 2% des revenus d'exportation global qui sont engrangés à plus de 90% par les hydrocarbures. Si on déduit du 1milliards d'exportation les sommes dues à l'exportation des vins (oncv, géréé catastrophiquement par des gens qui n'ont pas la tradition et l'art du management en ce domaine, mais qui exporte quand même), les mines (minerais, phosphates...), les bois, produits artisanaux et alimentaires, dattes... et qui compte pour plus de la moitié. Il restera alors à peine 500 millions de dollars, une broutille, qu'une moyenne entreprise américaine ou hollandaise exporte en chiffre d'affaires en à peine 6mois!
La question qui se pose dés lors est :
comment se fait il que tous Ces groupes algériens, cevital, sim, mehri, groupe kouininef, bellat, bendjabeur, le groupe, attia, hamoudboualem, biopharm, le groupe haddad, le groupe rahim, le groupe hasnaoui, benhamadi, le groupe othmani, le groupe benamor.. N'ARRIVENT PAS A EXPORTER plus qu'une entreprise moyenne chinoise, europeenne ou des pays dits émergeants?!!!!
Tous ces groupes utilsent pourtant ET ONT ACCES PLUS QUE QUICONQUE AU DINAR CONVERTIBLE!!!!