Revoilà Bouteflika qui remercie son hôte pour la fête nationale. Le message vient opportunément pour rappeler que Bouteflika est toujours le président. Même s’il est toujours en soins depuis le 27 mai dans un hôpital militaire parisien. "A l’occasion de votre fête nationale, j’ai le plaisir, au nom du peuple algérien, de son gouvernement et en mon nom personnel, de vous adresser mes chaleureuses félicitations, ainsi que mes voeux les meilleurs de santé et de bonheur pour vous-même, de progrès et de prospérité pour le peuple français", écrit le président Bouteflika dans son message.

On l'attendait à Alger si l'on croit certains médias proches du pouvoir, le voilà toujours à Paris. Plus de rodomontades, ni de repentance donc. Le curseur du langage de Bouteflika se bloque à cette nouvelle relation qu’il prétend relancer. L’histoire, le passé ne sont convoqués qu’accessoirement pour chatouiller l’orgueil des derniers naïfs. Dans ses remerciements, Bouteflika évoque une visite qui s’est déroulé il y a huit mois. En décembre. Autant dire une éternité dans le monde où nous vivons, mais manifestement l’agenda politique de Bouteflika semblé bloqué à cette date concernant la France. "Je voudrais saisir cette heureuse opportunité pour vous exprimer ma satisfaction pour le climat amical dans lequel s’est déroulée votre visite d’Etat en Algérie et qui a marqué nos conversations et nos consultations", s’enorgueillit le chef d’Etat.

Il poursuit pour tirer la couverture vers lui pour souligner un partenariat d’exception dans lequel les algériens ne voient que poudre aux yeux. Car qu’est-ce qui a changé depuis cette fameuse déclaration d’Alger ? Rien. Mais qu’importe les faits, ou les retombées économiques pour le président, l’essentiel est ailleurs. Dans son destin. "Je suis convaincu que nos relations, qui ont enregistré depuis une évolution positive, continueront à se développer pour répondre aux attentes de nos deux pays et de nos deux peuples, dans l’esprit de la Déclaration d’Alger qui définit le partenariat d’exception que nous voulons construire ensemble", s’enthousiasme Bouteflika à l’adresse du président français.

Comme pour se donner une contenance et un rôle, il ajoute encore : "Je voudrais vous dire, également, combien je suis attaché à la poursuite et à la consolidation du dialogue politique constructif que nous entretenons périodiquement, sur l’ensemble des questions régionales et internationales, au moment où la communauté internationale fait face à des défis majeurs liés aux problématiques de la paix, de la sécurité et du développement durable".

Yacine K/APS