Lettre au candidat à la présidence algérienne

Le palais présidentiel
Le palais présidentiel

Toute ma vie, j'ai lutté contre le patriarcat et le mythe religieux, générateurs d'autoritarisme, de paternalisme et de patrimonialisation de toutes sortes de biens, aussi bien matériels, qu'intellectuels, d'arbitraire et d'opacité dans les relations politiques, sociales et humaines généralement, sources de toutes les dérives et les déviances.

Mon combat s’inscrit dans la continuité de la lutte de libération, que notre peuple a entamée avec toute abnégation et dignité contre l’occupation coloniale et dont nous fêtons aujourd’hui la 51° année de la victoire de cette première bataille, dont l'objectif est la désaliénation de la conscience humaine de toute forme de tutelle, qui vise aussi bien la souveraineté collective, qu'individuelle.

Ma conception de la désaliénation de la conscience humaine porte en premier lieu sur la libération de la femme de toute forme de domination et de son émancipation du statut infra humaine ou les canons de notre société la relèguent. Dans un deuxième temps, elle porte sur la libération du citoyen de toute forme de soumission aussi bien religieuse qu’a toute autre forme d'idéologie. 

Pour cela, il me semble nécessaire de penser la société libre de tout a priori religieux. Il ne suffit pas de déclarer d’être contre le recours à la religion pour accéder au pouvoir. Pour être équitable envers toutes les composantes de la société, il est de l'intérêt de la souveraineté de l'État, que la Loi fondamentale soit l'émanation des aspirations du peuple dans toutes ses sensibilités.

Il ne suffit pas non plus d'opposer l'argument de la spécificité culturelle pour priver le peuple du droit fondamental, que sont les droits de l'homme universels. J'estime de ce fait, après tous ces constats, qu'il ne suffit pas d'être un homme intègre, doué d'intelligence et animé de beaucoup de bonne volonté pour être éligible à la fonction suprême au service de la Nation, il faudra pour cela être disposé à rendre justice et restituer toute la dignité nécessaire au profit de toutes les composantes de la société dans leurs diverses sensibilités. 

Seul cet idéal pour notre Nation pourra constituer le lieu commun pour nous déterminer à vous accompagner dans votre quête à la fonction suprême, pour pouvoir rétablir ensemble notre peuple dans son droit et sa dignité et prétendre restituer à notre pays une place respectable et souveraine parmi les Nations.

Youcef Benzatat

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Commentaires (6) | Réagir ?

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youcef benzatat

A l’ombre du débat… DES SOTS

Une feuille de route pour un candidat qui sera capable de rendre à ce peuple ce qu'on lui a confisqué...

Les idées et la simplicité de leur expression. Youcef, Clarté et pertinence. Chaque paragraphe, se développe en une seule phrase dont le thème refuse de segmenter les rhèmes par des ponctuations fortes. Le point est en finale du discours porté par une voix visiblement rompue à l'éloquence et à ses tours. Là réside l'autre force du texte qui vient en soutien aux idées fortes de simplicité, saturées d'évidence. L'écriture est fidèle à la nature du propos retenant le souffle du lecteur pour le porter jusqu'à conclusion. Effectivement, pour aller à bon port, un long souffle est nécessaire. Amine, tu nous as gâtés par ce partage.

Le mérite revient à Youcef et à lui seul, moi je ne fais que diffuser ce que je crois être utile...

Pour porter des idées pareilles empreint de laïcité et de libertés fondamentales, y a si Youcef dont j’adhère absolument, il nous faudrait un Mustapha Kamel Algérien. Et actuellement où la religiosité a atteint son pic de dévotion à travers toutes les couches sociales de notre pays et aussi dans le monde Arabe, il nous sera très difficile de trouver l'oiseau rare, l'homme providentiel, l'homme du destin, un homme seul pour changer les choses par sa propre volonté, mais qui ne sera pas tenter de gouverner a coup de hadith et de sourate un peuple affreusement religieux pour lui faire accepter les calamités et les catastrophes naturels par exemple, ou de citer à chaque fois le passé tant glorifié mais qui n'existe que dans l'imaginaire des historiens payés grassement pour colorer ses discours. Oui, mais qui ? Qui n'a pas peur pour sauver son peuple d'être considéré comme un mécréant et un infidèle pour ne pas dire un apostat à l'image toujours d'un Mustapha Kamel et qui a son courage.

Cher ami, cet homme providentiel est en chacun de nous, il suffit d'agir… chacun avec ses moyens… ses compétences…

Une nuance, mon ami, ce n'est pas la dévotion qui "a atteint son pic", mais la société qui a atteint son pic de bigotisme : L'ignorance doublée de sottise compliquée de crédulité débile et d'irresponsabilité. Ce ne sont là que de faux dévots qui parlent de Dieu mais qui ne croient en rien sinon aux biens matériels de "ce bas monde" pour reprendre leurs termes. Le système éducatif instauré depuis 1976 a prédisposé la société à la misère intellectuelle et à l'irrationalité ambiante. Le discours politique officiel a aidé, la misère sociale a fait le reste. Nous sommes au stade de la "colonisabilité" dirait Bennabi. Autant alors commencer par une action de pédagogie politique "décolonisabilisante" de masses, en attendant un nouveau Che ou un nouveau Kemal qui ne manquerait pas alors d'apparaitre comme le dit Youcef.

Il nous faut juste un projet de société avec des idées nouvelles, notre génération doit agir et travailler pour réaliser ce dont nous espérons tous..... dire sans que suit des actions... c'est comme si tu prêches dans le néant. Le déjeuner en public du 3 août en est une magistrale démonstration…

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mohand aghedu

"Toute ma vie, j'ai lutté contre le patriarcat et le mythe religieux, générateurs d'autoritarisme, de paternalisme et de patrimonialisation de toutes sortes de biens, aussi bien matériels, qu'intellectuels, d'arbitraire et d'opacité dans les relations politiques, sociales et humaines généralement, sources de toutes les dérives et les déviances".

Eh ben mon colon, vous n'y allez pas avec le dos de la cuiller ! Sous d'autres latitudes, ce fatras

de prétentions vous aurait valu les lazzis et l'excommunication. Que vous écriviez comme un pied, passe encore ; mais que vous repoussiez les limites du ridicule et de la connerie au délà de l"entendement humain, voilà qui me fait craindre le pire pour votre santé mentale.

Puisqu'il en ainsi, faites donc voeu de pauvreté et d'abstinence et enfermez vous dans quelque cloitre. Lisez, relisez, potassez votre grammaire. Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage. C'est le prix à payer pour bien emballer vos salades, monsieur Benz.

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