Pleure ô Algérie bien-aimée !
L'Algérie fait encore l'événement. Le scandale de la Sonatrach, c'est le sujet numéro un de l'année.
Tout le monde en parle y compris les membres du gouvernement. Acculé et mis devant le fait accompli, le pouvoir a réagi dans un instinct de survie. Il clame haut et fort qu'il va mettre tous les moyens en œuvre pour lutter contre la corruption. C'est de la poudre aux yeux, rien que de la poudre aux yeux. Je l'écris comme je le pense. Cette justice je n'y crois pas. Cela m'apparaît depuis le début comme une piètre stratégie pour amuser la galerie et faire taire tous ceux qui rappellent au gouvernement son devoir de faire toute la lumière sur ce énième scandale.
Si je n'y crois ni dans sa forme ni dans son contenu, c'est d'abord que le contenu de cette lutte annoncée est vide. Nous en avons vu d'autres. Avant même d'enclencher le processus de la justice on sent déjà le roussi. Comment voulez-vous qu’en deux maigres déclarations officielles dont celle de Bouteflika, on prenne le gouvernement au sérieux. L'assiette déborde. Avant même de s'asseoir à la table on sent le trop-plein. Ça saute aux yeux. On veut noyer le poisson dans l'eau.
Je continue à croire que s’il y a un seul pays où les corrupteurs et les corrompus ne se sentiraient pas menacés c'est bel et bien en Algérie. Dans un Etat de droit la justice doit sévir. C'est un principe fondamental, universel. Ce qui n'est pas le cas en Algérie où la justice est instrumentalisé pour servir le pouvoir établi.
Face à un État qui a érigé la corruption en institution et établi une justice aux ordres, on peut facilement percevoir le désarroi d'un peuple désorienté, désabusé, trahi et qui ne sait plus à quel saint se vouer devant la déliquescence de ses lois, de la petitesse de ses dirigeants et la décrépitude de ses infrastructures. Un peuple robotisé, incapable de réfléchir face à un système dont la machine de propagande a anesthésié jusqu'à tuer l'être pensant en lui.
Dans ce terreau fertile, l'industrie de la propagande, de la démagogie et du clientélisme ont propulsé sur le devant de la scène politique une pléthore de pseudo-opposants, des baltaguias à l'algérienne, des clowns qui se grattent le bouton à grand renfort de mimiques, de grimace et onomatopée à défaut de mots et de riches idées. Une pseudo-opposition sortie du néant se contentant d’invectiver et de hurler à longueur de journée, obéissant au doigt et à l'œil à ses maîtres, une pseudo-opposition qui gravite autour du système occupant toute honte bue des strapontins avec tous les bas sentiments qui en découlent.
Depuis le début de ce scandale, l'opinion publique attendait avec impatience que la justice de mette en branle pour débusquer cette mafia politico-financière et la mettre devant le fait accompli. On espérait que cette justice aille jusqu'au bout et s'attaquer aux gros morceaux, aux vraies affaires. Mais nous avons vite déchanté. Jusque ici rien n'annonce que la justice va s'attaquer aux longs bras.
Par ailleurs, il faut mettre en évidence le rôle de quelques médias qui continuent vaille que vaille a jouer un rôle capital dans la mise a jour de ces scandales à répétition. Ce n'est pas le cas des pseudo-partis dont les techniques de sollicitation confinent à la complicité, pervertissant le processus démocratique.
Pleure ô pays bien aimé.
Saïd Saïdi
Commentaires (13) | Réagir ?
Cet article n'a rien à voir avec Said Sâdi. Je suis l'auteur de cet article. J'ai toujours participé aux débats du matin sous le pseudo de Farid Hassan. Pour cet article j'ai choisi le pseudo de Saidi, un choix hâtif qui peut en effet porter à confusion. Pour le reste, une chose c'est d'être conscient et inquiet des dérives mafieuses, sectaires etc... des gens qui gouvernent ce pays.
La photo ! Hachakoum c'est des Toilettes Publics, en guise de mur des lamentations ? Pauvre Gamin il doit avoir dans les 10 ans d'âge mais dans les 5 ans d'âge mental. Comment voulez vous reconstruire ce Pays !? ça fait peur ! y'a e quoi ce lamenter effectivement !