L'émir du Qatar abdique au profit de son fils Tamim Ben Hamed
L'émir du Qatar s'apprête à abdiquer mardi au profit de son fils, une décision sans précédent dans ce richissime émirat gazier qui joue un rôle diplomatique arabe et international extrêmement actif, surtout depuis le Printemps arabe. L'émirat romprait ainsi avec la tradition des monarchies arabes, dont les dirigeants restent généralement en place jusqu'à leur mort ou jusqu'à ce qu'ils soient renversés.
Le palais a annoncé lundi soir dans un communiqué que les Qataris étaient invités mardi et mercredi à "prêter allégeance à son altesse cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, comme émir du pays". L'actuel émir, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, devra par conséquent annoncer son abdication en faveur de son prince héritier, cheikh Tamim, qui, à 33 ans, sera le plus jeune souverain d'une monarchie du Golfe.
L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, réunit dans la journée la famille régnante, a rapporté dimanche soir la chaîne d'information qatarie Al Jazeera. Selon des responsables qataris et des diplomates, il se prépare à transférer le pouvoir à son fils le prince héritier cheikh Tamim. Des responsables qataris et des diplomates avaient indiqué à la mi-juin que l'émir se préparait à transférer à son fils le pouvoir dans ce richissime État gazier, qui joue un rôle diplomatique primordial sur la scène arabe.
L'émir, né en 1952, arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais, est l'artisan du Qatar moderne et a fait de cet État un acteur incontournable sur la scène internationale. Né en 1980, cheikh Tamim, deuxième fils de l'émir et de cheikha Moza, sa deuxième épouse, est le commandant en chef adjoint des forces armées et préside le comité olympique.
"Encourager la nouvelle génération"
"L'émir est convaincu qu'il doit encourager la nouvelle génération. Il compte transférer le pouvoir au prince héritier, cheikh Tamim, et effectuer un remaniement ministériel pour nommer un grand nombre de jeunes au conseil des ministres", avait indiqué un responsable qatari qui a requis l'anonymat.
"L'émir pourrait prendre du champ, c'est-à-dire pas forcément se retirer complètement, mais jouer un rôle plus honoraire, de telle manière que son fils puisse assumer davantage de responsabilités et donc devenir l'homme en charge" du pays, a indiqué de son côté une source diplomatique française.
Changement de Premier ministre ?
Un remaniement ministériel important est également attendu au Qatar, dans le cadre duquel le puissant Premier ministre, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, pourrait perdre son poste ou du moins le portefeuille des Affaires étrangères, selon des sources concordantes.
Ces informations interviennent alors que le richissime État gazier du Golfe a pris depuis les soulèvements arabes qu'il a encouragés une importance primordiale sur la scène politique arabe. Le Premier ministre a joué un rôle important dans la politique étrangère volontariste du Qatar, qui a participé à l'intervention armée en Libye, et soutient activement les rebelles contre le régime du président syrien Bachar el-Assad.
Avec AFP
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