Elections 2009 et illusions 2004
Nous sommes à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle et rien n’indique que beaucoup de choses aient évolué dans le sens d’un scrutin libre et transparent. Pour l’heure, tout ce que l’on sait est que les partis au pouvoir et leurs relais au sein de la société s’agitent pour que Abdelaziz Bouteflika postule pour un troisième mandat. Ce qui suppose une révision de la Constitution permettant de faire sauter le verrou limitant à deux le nombre de mandats. Sur ce dernier point, le moins qu’on puisse dire, c’est le flou le plus total. Faire adopter les amendements constitutionnels par un Parlement élu par moins d’un tiers des électeurs serait du plus mauvais effet. Cela reviendrait à imposer à une majorité d’Algériens une décision votée par un Parlement souffrant d’un réel déficit de légitimité. Et ce, même si après avoir été adoptée par le Parlement, cette révision constitutionnelle est ensuite proposée à un vote référendaire dont on connaît par avance le résultat. Dans les deux cas de figure, on sera dans une situation de déni démocratique.
Au delà de ce débat juridico-politique, qui n’est pas sans intérêt, la question est de savoir si une élection présidentielle a beaucoup de sens dans l’Algérie d’aujourd’hui ? Dans les conditions socio-politiques présentes, accepter d’y participer ne pourrait conduire qu’à reproduire les impasses dont souffre le pays depuis plus de 20 ans. En effet, dans les conditions d’un système où la séparation des pouvoirs n’existe pas, où les libertés démocratiques et de la presse laissent à désirer, où des limitations au droit de réunion ont réduit à néant le peu d’espace d’expression libre, où les grands médias demeurent interdits à l’opposition, où il n’est pas possible de porter la contradiction aux politiques du pouvoir dans les domaines économiques, sociaux et culturels, et où en fin de compte, il n’est pas possible de demander des comptes sur l’utilisation de l’argent ( 110 milliards de réserves de change) du pays,..il ne peut y avoir d’élection présidentielle libre et transparente. Et ce, sans compter les autres conditions sous-jacentes à toutes élections : la neutralité de l’administration qui ne peut être possible sur simple injonction administrative et l’existence d’une justice indépendante… Pour résumer et aller vite, ce sont toutes ces conditions-là qui font aujourd’hui défaut.
Bien sûr, certains rétorqueront qu’il faut y aller, qu’il ne faut pas pratiquer la politique de la chaise vide, qu’il faut faire confiance au peuple et qu’il suffit d’une réelle surveillance internationale garantissant la régularité du scrutin pour espérer battre le candidat du pouvoir ou à défaut le mettre en difficulté. Ou que si on s’oppose à cette élection, ce serait faire le jeu d’un clan du pouvoir ou que l’on est instrumenté par ce même clan !
Soyons clairs ! D’abord, de nombreux exemples à travers le monde ont montré les limites de la surveillance internationale : il n’existe pas d’élections qui ont été annulées à la suite de pressions internationale. En revanche, si elles ont été annulées, elles l’ont été sous la pression populaire nationale ! Ensuite la pression internationale, américaine surtout, ne s’exerce que là où les intérêts US sont en jeu. Autrement dit, quand l’Occident juge qu’un régime ne lui plaît pas ( en général des petits pays) ou qu’il le considère hostile à sa politique, alors dans ce cas précis (des exemples existent), il n’attend pas qu’aient lieu des élections, que des opposants du pays en question viennent le solliciter pour exercer les pressions nécessaires. En général, il prend les devants, fait actionner certaines ONG de défense des droits de l’Homme donnant lieu à une campagne internationale focalisé contre le régime en question, relayée par les médias. En parallèle, il multiplie les pressions de toutes sortes, des mesures sont prises contre ce régime ( gel des crédits, des avoirs bancaires de ses dirigeants, de l’aide économique ), menace de faire déferrer ses dirigeants devant des juridictions internationales, etc... Et dans le même temps, il déroule le tapis rouge aux opposants à ce régime…S’agissant de l’Algérie, ce n’est pas le cas. Le pouvoir algérien est, au contraire, bien vu par les capitales occidentales. Sa politique internationale qui colle à celle de Washington est jugée positive. Certes, des remontrances lui sont faites en matière de liberté. Sans plus. Mais pour l’essentiel, il ferme les yeux. Cet Occident que certains opposants algériens sollicitent s'est-il offusqué de ce que Ben Ali se fasse réélire à plus de 95% des voix et qu'il postule pour un cinquième mandat ? Certes non, Ben Ali est qualifié d'ami et d'allié de l'Occident.
Dès lors, il ne faut pas trop se faire d’illusions, compter sur les pressions occidentales pour changer l’état des choses en Algérie et assurer un déroulement correct du scrutin présidentiel.
Alors que faire ? Eh bien, faire comme les autres oppositions à travers le monde, se battre sur le terrain réel de la citoyenneté, des droits sociaux, de la femme, de sorte à créer un élan mobilisateur en mesure de favoriser pacifiquement et démocratiquement le changement. Qui plus est, compter sur les militaires, en agitant la menace islamiste, ne mènera pas à l’instauration d’un Etat républicain et démocratique. Les démocrates doivent compter sur eux mêmes, sur leur capacité à mobiliser afin de créer les conditions d’une alternative démocratique. Il faut, comme on dit en football, « mouiller le maillot ».
Le reste, faire appel à une surveillance internationale, guetter si le chef de l’Etat va se présenter ou non, me paraît secondaire…
H.Z
Commentaires (12) | Réagir ?
Mr hassen, pour comparer DZ à la chine faut se lever de bonheur. Les algériens sont des mazots tous s'accordent pour dire y'a rien qui vaille en DZ sur tous les plans et en meme temps tout le monde claquent des mains pour bouteflika le marocain, qui bprofite bien de la situation, le vent lui est favorable, donc nous disons le peuple dz est considéré immature ignorants par les genereaux qui ont tous les pouvoirs entre les mains et asservissent le peuple meme le colonialisme etait supportable au vu de ce que subit le peuple actuellement et ce depuis l'idépendance, le peuple n'a jamais ete indépendant, sinon virtuellement, quand j'entends un dz dire que la démocratie est "harame"là c'est le comble, que fait-on dans les écoles d'algérie, on apprend à applaudire bouteflika.... basta tout peuple subit ce qu'il mérite allah izide likoum akthar
MERCI MR H Z POUR LE MODE D'EMPLOI DE LA DEMOCRATIE EN ALGERIE MAIS IL NE FAUT PAS MINIMISER LES PRESSIONS OCCIDENTALES EN MATIERE DES DROITS DE L'HOMME PARTICULIREMENT LES ONG. N'OUBLIONS PAS QUE LE PLUS GRAND SOUTIEN DES ISLAMISTES DURANT LES ANNEES 90 EST VENU DE L'OCCIDENT (GRANDE BRETAGNE -FRANCE). LE PRESIDENT BOUTEFLIKA N'IGNORE PAS CETTE REALITE, ON NE PEUT PAS NIER LES REALISATIONS FAITES DEPUIS SON INVESTITURE (RELATIF PROGRRS DEMOCRATIQUE, ECONOMIQUE AIDE PAR LES RECETTES DU PETROLE MAIS RIEN DE CONCRET SUR LES PLANS CULTUREL 'SOCIAL 'OUVERTURE DES MEDIAS ET DE LA PRESSE A L'OPPOSITION LEGALE. LE PRESIDENT A JURE DE RESPECTER LA CONSTITUTION. ALORS QU'IL PREPARE LES CONDITIONS D'UNE ALTERNANCE DEMOCRATIQUE ET QU'IL DONNE AU PEUPLE SOUVERAIN DE CHOISIR LE PROCHAIN PRESIDENT DE L'ALGERIE. DANS CE CAS IL SORTIRA LA TETE HAUTE LUI QUI A SACRIFIE SA VIE POUR L'ALGERIE ET QUI SAIT QUE DES HOMMES COMPETENTS ET D'UNE NOUVELLE GENERATION ATTENDENT LEUR TOUR POUR PARTICIPER A LA CONSRUCTION DE NOTRE GRANDE ALGERIE QUI FINIRA PAR SE REVEILLER (COMME LA CHINE LE FAIT)