Aqmi affirme que les otages occidentaux sont vivants
Le groupe terroriste prévient que les otages seront tués en cas de nouvelle intervention militaire française et se dit ouvert à la négociation.
Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) affirme dans un communiqué publié samedi que ses huit otages européens, dont cinq Français, sont en vie et se dit toujours ouvert à des négociations. Dans un communiqué posté via Twitter, le groupe ajoute qu'il "aimerait garantir aux familles et aux proches des otages la sécurité de leurs enfants". Mais Aqmi, ainsi qu'il l'a fait dans de précédentes déclarations, prévient que les otages seront tués en cas de nouvelle intervention militaire française en Afrique du Nord. Il dit cependant rester ouvert à la négociation. "Même si nous approchons des trois ans de détention des otages, nous sommes ouverts à des négociations. Nos demandes étaient claires et légitimes. Mais elles ont été rejetées", affirme Aqmi dans son communiqué.
Une vidéo prochainement
Parmi les huit otages figurent les Français Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret, enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit, dans le nord du Niger, et qui passaient ce samedi le cap des 1.000 jours de détention. Un autre Français, Serge Lazarevic, capturé le 24 novembre 2011 dans un hôtel de Hombori, près de Mopti, au Mali, est également entre les mains d'Aqmi. Le groupe islamiste répète également dans son communiqué que Philippe Verdon, le compagnon de détention de Lazarevic, a été exécuté en mars en représailles à l'intervention française au Mali. Les autorités françaises se sont dites dans l'incapacité de confirmer sa mort. Un Suédois, un Néerlandais et un Sud-Africain enlevés ces dernières années à travers l'Afrique saharienne seraient également détenus par Aqmi.
Al Qaïda au Maghreb islamique, qui évoque la diffusion prochaine d'une nouvelle vidéo des otages, ajoute que "le gouvernement français et son alliance criminelle porte la pleine responsabilité de la vie de ses ressortissants et des Européens que nous détenons". La doctrine des autorités françaises en matière d'enlèvements est de ne pas verser de rançons, ainsi que l'a réaffirmé François Hollande le 19 avril dernier, après l'annonce de la libération des sept membres de la famille Moulin-Fournier qui avaient été enlevés au Nigeria par les islamistes de Boko Haram.
Des intérêts "occultes"
Le communiqué d'Aqmi coïncide avec le 1.000e jour de captivité des "quatre d'Arlit", marqué par des rassemblements dans plusieurs villes de France, dont Paris et Nantes. "Il y a eu beaucoup d'occasions ratées, il y a eu beaucoup de temps perdu et il est temps maintenant de mettre fin à cette situation-là et de permettre aux otages de mettre fin à leur calvaire", a déclaré René Robert, le grand-père de Pierre Legrand sur i>Télé. "Il y a d'autres intérêts qui se mettent en travers et qui empêchent les choses d'avancer." Prié de préciser ce qu'il entendait par là, il a ajouté : "Ce sont des intérêts qui sont occultes souvent et qui sont fondés sur des trafics et des compromissions qui sont inavouables." Le père et le frère de Pierre Legrand ont annoncé vendredi le dépôt d'une plainte pour enlèvement et séquestration, mais également mise en danger de la vie d'autrui.
La plainte dénonce notamment de possibles manquements à la sécurité d'Areva et d'une filiale du groupe Vinci, Sogea-Satom, pour laquelle travaillait l'otage français. "Depuis ces enlèvements, il y a eu des mesures de sécurité supplémentaires qui ont été prises sur les sites", a dit leur avocat Olivier Morice sur i>Télé. "Ça démontre bien que celles qui existaient auparavant étaient très insuffisantes par rapport au degré d'alarme et à la connaissance qu'avaient ces entreprises des risques." "Je pense qu'il y a incontestablement des fautes."
D'après Le Nouvel Observateur, les quatre Français enlevés à Arlit, longtemps détenus au Mali jusqu'à l'intervention militaire française du mois de janvier, auraient été transférés en Algérie. L'hebdomadaire s'appuie sur le témoignage d'un émissaire touareg qui se serait efforcé d'établir un contact avec les preneurs d'otages d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Selon Le Nouvel Observateur, la négociation porterait sur la libération d'un responsable d'Aqmi détenu en Algérie en échange des otages. Autrement dit ce serait El Para qu'Aqmi veut en échange. Il est peu probable que l'Algérie cède à cette exigence. Surtout quand on sait que trois diplomates algériens sont aussi otages du Mujao.
Avec Reuters
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