Il faut écrire à cent
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Voici à ma manière, un instant de partage et de rencontre au delà des diatribes et de funestes étripements: Il faut écrire à cent…1 Il faut écrire à cent puis … il faut écrire à mille Faire reculer l'horizon de la peur Déchirer les habits de la honte Fracasser les ordures Et les cigares censures Qui négocient serviles Avec le bras Bravoure Aux quatorze blessures 2 Il faut veiller à cent Il faut veiller à mille Pour conjuguer les voix Au lieu de diviser Les ombres Du temps et de l'injure 3 Il faut écrire à cent Et à plus de cent milles Pour ne pas oublier Les trois millions de mains Qui hantent le souvenir De vivants à l'étroite mémoire….
puis battre le rappel De toutes nos citadelles Aux remparts si fragiles Des grottes enfumades Interdites d'asile 4 Il faut parler à cent Il faut parler à mille Pour ne plus oublier Les trois millions de mains Victimes de fragiles remparts Et d'obséquieux cigares¦ 5 Au lieu de diviser des ombres Il faut rassembler les nombres Par delà les décombres… D'écarlates enfumades De sombres pendaisons Stridences des youyous Que nos mères torturées Délivrent toutes nues En leurs brûlantes alcôves¦ 6 Il faut construire à cent Il faut bâtir à mille Et à plus de dix milles La maison de la veuve Des orphelins sans voix Du patriote blessé En toute sa dignité Que l'on traîne dans la boue À cause de sa Loi Sans foi ni droit ! 7 Il faut veiller à cent Il faut veiller à mille Pour conjuguer les bras et rassembler les voix Au lieu de diviser Les nombres Et de traquer des ombres A leurs projets dociles 8 Il faut briser à cent Il faut briser à mille Les portes de l'oubli solitaire Plus loin que l'horizon Où les mouettes bleues Amoureuses du vent S'évaporent en un soir Prisonnières de l'amant À l'incertain miroir... Le voile et la prison Aux persiennes de sa femme Pour inventer l'orage De son seul firmament pour s'en sortir vivant 8 Il faut briser à mille Et à plus de dix milles Les remparts de la ville Et les barreaux serviles De prisons infertiles Pour inventer l'hommage D'une plume si blanche De paroles si franches Que tous les rois dévêtus En chutèrent de leurs branches ! 9 Il faut raconter à cent Raconter à mille voix A cent milles paroles Colombes de la paix Entre ses doigts agiles Entre ses mains fragiles L'histoire de Mohamed Aux yeux bleus Benchicou l'indocile A la plume fertile... 10 Il faut le raconter Peut- être l'inventer Le conte de Moh aux yeux bleus A la frêle stature A la vérité si blanche A la plume si franche Et aux ailes d'envergure Que tous les rois endurent Quelle que soit leur textiture Le poids de l'imposture 11 Il faut raconter à cent Et à mille voix Et cent milles paroles L'histoire de mon frère aux yeux bleus Qui portait en ses doigts Une colombe blanche et une plume franche¦ Pour entrer dans l'histoire Tout simple et sans Nobel Alors que les rois seuls endurent Son remords… De se savoir impurs En si triste imposture ! |
Commentaires (6) | Réagir ?
merci pour les informations
Cela me rapelle la chanson révolutionnaire de Mikis Théodorakis : " Nous sommes deux,
Nous sommes trois,
Nous sommes mille vinght trois etc... etc... "
Salutations.