Qu’importe ! Puisque le Conseil national du Rassemblement National Démocratique avait élu Abdelkader Bensalah, SG par intérim, et installé une direction intérimaire : L’instance technique nationale un certain 20 janvier. Donc c'est un des proches du président qui aura à tenir la maison RND pendant toute la transition qui durera jusqu'en décembre.

Dans un communiqué, rendu public jeudi soir, sanctionnant un réunion du conseil national, le Rassemblement National Démocratique, est revenu avec un verbe tantôt sobre, tantôt enflammé sur les péripéties de ces dernières années. Pas à court d’autosatisfaction, "les membres du Conseil national réunis lors de cette session, expriment en premier lieu leur entière satisfaction quant à la tenue de cette session extraordinaire, à un moment ou certains prédisaient l’entrée du RND dans une zone de turbulences et d’instabilité". Justifiant l’inédite situation dans laquelle est plongé le parti, le conseil national argue que la meilleure preuve que tout va pour eux est "que le déroulement de cette session consacre la réussite d’une étape dans le respect des procédures organiques définies par les statuts et le règlement intérieur du Rassemblement".

Faisant table rase de la période de crise, le RND enjambe toute une année pour se projeter en décembre, faisant fi de l’actualité politique et des éventuels urgences ou développement à la faveur de la maladie du président. "Le RND s’oriente désormais, avec force et conviction vers une autre étape importante et cruciale, le quatrième congrès qui se tiendra les 26, 27 et 28 décembre 2013". Donc, à croire le communiqué, l’agenda du parti n’est pas calé à ce que vit le pays mais à une échéance présidentielle. Au passage, néanmoins le conseil national du RND fait siennes "les réalisations" du président et réaffirmé son soutien de toujours à ce dernier. 

Si l’on en croit le communiqué, la crise relève bel et bien du passé. Elle fut même brève. Sans conséquence manifestement ! Pourtant, le RND avait senti le souffle du boulet. En trois jours, entre le 17 et le 20 janvier, les supputations sur le remplaçant d’Ouyahia allaient bon train. Mais voilà, ce parti du pouvoir a réussi son aggiornamento en installant une instance de transition. En attendant de voir mieux. Car comme le FLN, autre parti relais et soutien patenté du président en exercice, le RND est, l’espace de quelques semaines, comme immergé dans le brouillard dans lequel patauge la scène politique nationale. Aucun mot sur l’actualité, hormis le vœu du rétablissement du président. Rien donc de ce qui inquiète la population ne semble interpeler le conseil national du RND pour lui accorder une ligne dans ce communiqué. Pourtant, les Algériens sont dans l’expectative depuis des semaines déjà.

Hamid Arab