Les footballeurs, les écrivains, les journalistes, les peintres, les artistes en général, ne viennent jamais armés. Ils arrivent munis d’une plume ou d’un pinceau pour dire où transcrire le monde. Me voici face à un écran de télévision, subitement fier, ridiculement fier de voir l’Algérie arriver au bout du Rwanda. A Kigali, ville martyre, à Blida, capitale de la douleur, l’Algérie aurait pu perdre. Pour une fois, rare, les Fennecs nous sortent la tête de l’eau.

Pourquoi snober ? Pourquoi se faire petit ? 

L’Algérie vient de gagner, et je viens d’écouter sur Canal Algérie, un vieux camarade de classe, un ancien latéral gauche de l’équipe nationale, du NAHD, mon quartier. Ighil Ali Meziane, Monsieur propre, même s’il a été sali dans la foulée de l’affaire Khalifa. Chez nous, c’est une tradition de jeter, de traîner dans la boue les meilleurs.

Ighil Ali Meziane a été pendant longtemps l’arrière-gauche de l’équipe nationale algérienne. Il était là, en 1982, lors de l’exploit contre l’Allemagne, à Gigon. Il a été de toutes les aventures. Il est encore embarqué sur la caravane Algérie. Je n’ai aucune envie de lui passer sur la peau un autobronzant. Je sais juste d’où il vient. Je sais où il veut aller. Je sais où doit aller l’équipe nationale. Il faut qu’elle continue à jouer comme le lui demande coach Wahid. Un monsieur respectable. L’EN est à respecter. Ighil Ali aussi. C’est à ce prix que nous gagnerons. Bon vent.

Meziane Ourad