Un cinquième mandat pour Zine-El-Abidine Ben Ali Tunis : Hassane Zerrouky
Le président tunisien Ben Ali (72 ans), au pouvoir depuis 1987, veut modifier la Constitution et, partant, s’offrir un cinquième mandat en 2009. La Constitution tunisienne, déjà amendée en 2004, afin de permettre au postulant de se présenter à la présidence de la République autant de fois qu’il le veut, va de nouveau être modifiée. Cette fois-ci, il s’agira de permettre aux seuls dirigeants de partis politique ayant des sièges au Parlement d’être candidat à l’élection présidentielle. Le hic est que la loi électorale tunisienne exige le parrainage de trente députés pour être candidat, ce qui n’était pas le cas lors de l’élection présidentielle de 2004. Or, il se trouve qu’en dehors du parti au pouvoir, le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), qui détient 80% des sièges à l’Assemblée nationale, aucun parti siégeant dans cette assemblée ne dispose de trente députés. Si cet amendement est adopté, le MDS ( Mouvement des démocrates socialistes), principale force de l’opposition parlementaire, qui n’a que 14 députés, sera dans l’impossibilité de présenter un candidat. Il faudra donc que le RCD autorise 16 de ses élus afin que le MDS ait les trente signatures de députés ! Il en va de même pour les autres formations d’opposition siégeant au Parlement, à savoir le Parti de l’unité populaire (PUP, 11 députés), l’Union démocratique unioniste (UDU, 7 députés) ou Etajdid (ex-communiste, 3 députés). Quant à ceux qui n’ont aucun élu, comme le PDP (Parti démocratique progressiste), ils sont de fait hors course. Mais gageons que le président Ben Ali, soucieux de donner à l’étranger une image pluraliste de l’élection présidentielle de 2009 donnera l’ordre à son parti, le RCD, d’aider les partis n’ayant pas 30 députés, afin qu’ils puissent présenter des candidats et qu’il ait en face de lui deux ou trois adversaires ! Quant au résultat final de cette élection, il est difficilement imaginable qu’un homme ayant obtenu 99% des suffrages en 2004 puisse être battu en 2009 ! La présidence à vie dans certains pays arabes et musulmans semble être de plus en plus une règle et non une exception. Elle est dans l’air du temps dans certains pays arabes et africains (1).
H.Z
(1) Avertissement : « Toute ressemblance avec des situations ou des personnalités politiques existantes au Maghreb ne serait bien sûr que pure coïncidence ».
Commentaires (2) | Réagir ?
Salut.. Au nom de tout ce que vs voudrez expliquez moi ce qu'on ces arabes avec ces créations de royaumes Losrque ce n'est pas une presidence a vie c'est un leg au rejeton. il n'ya que ces vereux pour gouverner ou quoi?
Le RCD de Tunisie, doit obligatoirement trouver quelques lièvres pour sa légitimité ! Cette tactique est algérienne ou tunisienne ? Mais changer la constitution, je crois que ce sont les tunisiens les premiers. Il y'a un échange technique de très haut niveau entre nos 2 houkoumats!! C'est un pas de géants vers l'UMA n'est ce pas?? Dire qu'il y’a certains qui pensent que nos gouvernants ne font rien !