Appel à la construction d’une alternative démocratique à la catastrophe nationale
Le Mouvement citoyen pour les libertés et le développement a lancé l'appel suivant.
L’Algérie est à un seuil critique de son histoire. La survie du régime et d’un personnel politique obsolète bloque toute possibilité de réformes politique et économique nécessaires au développement national et à l’ambition géostratégiques dignes de notre histoire et de nos potentialités humaines et matérielles. L’autoritarisme, la fraude électorale, l’incompétence, la corruption massive, l’impunité, et le népotisme ont vidé les institutions de toute substance et profondément laminé la classe politique et la société civile interdites de toute possibilité de renouvellement par une stratégie de la tension permanente. Culture et pratiques maffieuses et bureaucratiques ont privatisé l’Etat et spolié les richesses nationales au profit d’une oligarchie parasitaire asservie à des intérêts néocoloniaux.
Le pays a raté ses chances de développement malgré une embellie pétrolière longue et inégalée. Le niveau de vie ne cesse de se dégrader. Les citoyens affrontent les mêmes difficultés de pouvoir d’achat, de chômage, d’éducation, de médiocrité du système universitaire, de logement, de santé et hygiène, de sécurité, de transport, d’électricité, d’eau, de culture et de loisirs… comme en témoigne la récurrence des émeutes et contestations sociales de ces dernières années. La cohésion sociale et l’Etat s’effondrent, altérant le vouloir vivre ensemble. La révolte gronde.
Le monde connait des transformations structurelles difficiles à rattraper. Des bouleversements régionaux considérables offrent des chances inédites à nos peuples tout en les confrontant à des menaces nouvelles. Durant ce temps, nos ressources naturelles et financières et notre diplomatie servent à acheter la complaisance des puissances occidentales. Otage des luttes de clans et autres obsessions dynastiques, notre pays est livré à la prédation nationale et internationale. En l’absence de mécanismes pacifiques de régulation politique, l’Algérie risque de sombrer dans le chaos. Celui-ci profitera à une énième restauration de l’autoritarisme ou une résurrection de l’islam politique qui, déjà, se dédouane du préjudice porté à la religion musulmane et de sa part de responsabilité dans les bilans de deux décennies de violence terroriste et de participation gouvernementale douteuse.
La longue et handicapante maladie de Bouteflika et sa brusque aggravation interpellent cruellement sur la précarité institutionnelle d’un Etat de non droit et la fragilité d’une économie de rente. Le pays est au bord du désastre. Bilan d’un régime, ce gâchis ne saurait toutefois accabler un homme, seul, aussi puissant eût-il été. Les péripéties du spectacle des luttes claniques et la propagande du régime ne doivent pas nous tromper. Ni la maladie de Bouteflika et ses vrais ou faux rebondissements, ni les scandales de corruption étalés sans suite judiciaire, ni les divers chantages à l’unité nationale, à l’insécurité ou à l’intervention étrangère, ne doivent nous voiler les vrais enjeux. L’ère de la cooptation des présidents doit être révolue! Le droit à l’autodétermination libre des citoyens doit s’imposer ! C’est la seule façon de mettre un terme à la gabegie pour jeter les jalons du renouveau national.
Que faire pour forcer un statu quo régressif et conjurer une catastrophe dévastatrice ?
La révision constitutionnelle clandestine projetée pour pourvoir à l’intérim ou à la succession prédéterminée du président en "exercice" n’est d’aucune utilité en l’absence d’une dynamique démocratique qui cristallise et libère les forces et les propositions d’une classe politique et d’une société civile ratatinées par des années de verrouillage autoritaire. A l’inverse, la prochaine élection présidentielle - à terme ou anticipée- peut être une chance de sortie de l'impasse institutionnelle et de l'errance économique si nous en faisons l'événement fondateur d'un retour au processus démocratique par l'entame d'une transition dont le contenu doit être tout de suite cerné et proclamé dans ses grandes lignes. Cette alternative passe par une dynamique de mobilisation citoyenne et institutionnelle. Nos concitoyens attendent une démarche patriotique rassembleuse pour reconstruire l’espoir.
L’énorme potentiel démocratique militant marginalisé par l’autoritarisme et la médiocrité est interpellé pour réinvestir les luttes sociales, politiques et institutionnelles aux cotés des forces politiques, syndicales, associatives, des jeunes, des chômeurs, des étudiants, des femmes et des individualités qui se revendiquent du changement démocratique. Nous avons à construire un rapport de force populaire pacifique en faveur du projet de société républicain et démocratique.
Tout en réitérant notre humble disponibilité à l’union des forces du changement, nous appelons l’ensemble des patriotes et des militants pour nous confédérer. Il nous revient d’arracher la double ouverture de l’élection présidentielle prochaine à travers la liberté du scrutin et sa vocation à une transition démocratique pacifique qui concrétise : Un Etat civil moderne où l’Armée et les services de sécurité se vouent à leurs seules missions constitutionnelles de défense et de sécurité et où la religion est soustraite à toute action politique et partisane ; la prééminence de la souveraineté populaire et du suffrage universel dans le respect des droits naturels des minorités ; l’Etat de droit fondé sur la séparation, l’équilibre des pouvoirs et l’indépendance de la justice pour garantir un exercice effectif des libertés fondamentales et droits de l’Homme tels que consacrés par le droit international ; l’égalité devant la loi, hommes et femmes, gouvernants et gouvernés ;-Une démocratie de proximité à travers la plus large décentralisation et transferts de compétences vers les institutions élues de l’échelon régional et local ; une école républicaine portée par la raison et la science, ouverte sur les langues universelles et vouée à la formation du citoyen et à la réhabilitation de l’identité algérienne ; l’officialisation de la langue amazigh ; l’économie sociale de marché articulée sur la liberté d’entreprise et un Etat régulateur et la mise en œuvre des réformes de structure nécessaire (banques et finances publiques, fiscalité, douane…) ; la lutte contre la corruption sous toutes ses formes incluant la sanction des auteurs et la récupération par l’Etat des biens détournés ; l’émancipation du pays des dépendances alimentaire et pétrolière par une diversification de l’économie orientée vers la création d’emplois et de richesses durables dans le respect de l’environnement ; la promotion des droits sociaux et économiques fondamentaux (emploi, logement, santé, éducation, protection sociale…).
Issus de divers horizons politiques et sociaux et déterminés à poursuivre le combat démocratique, nous nous rassemblons en un mouvement citoyen ouvert à toutes celles et tous ceux qui en partagent la démarche et les objectifs. Nous entendons œuvrer avec les militants intègres, compétents et crédibles, les jeunes, les femmes, les étudiants, les opérateurs économiques, les travailleurs et paysans à l’avènement d’un cadre rassembleur de libre débat et d’action politique au service des aspirations des citoyens à la modernité, à la démocratie et à la prospérité. L’Algérie, la liberté et le développement constituent aujourd’hui des défis patriotiques dignes de celui relevé en 1954 par nos ainés pour l’indépendance nationale.
Alger, le 03 juin2013
Le porte-parole provisoire
Ali Brahimi
http://mouvement-citoyen-pour-les-libertes-et-le-developp.blogvie.com
Mail: [email protected]
Tél : 0550 486 288 et 0772 973 988
Commentaires (8) | Réagir ?
J'ai lu votre article avec un grand intérêt, et je le trouve pertinent et intéressant dans le sens où il s'agit d'une expression libre et d'un appel à la liberté et à la justice. Monsieur j'adhère à votre appel en tant que citoyen algérien et, aussi, au tant que défenseur de la justice et de la liberté.
Je me présente. Militant associatif dans la région parisienne en France. Je dirige une association de la diaspora algérienne et je participe à plusieurs activités associatives pour la défense des droits des algériens et aussi à la défense de l’environnement.
En ce moment nous essayions de fédérer et solidariser toute les voies et toute les forces associatives, libres et indépendante de toute idiologie rétrograde et destructrices des valeurs fondamentale de l’individu et du groupe, nous activons, ici, en France pour porter un message fort et cohérent a fin d'appeler toutes les algériennes et tous les algériens à défendre leur pays contre la dérive catastrophique, et contre toutes les menaces qui pèse sur notre avenir. Nous sommes dans l'action, je vous invite tous à nour rejoindre pour prduire de la réflexion et des idées pour nous unir et construire notre pays, sedik. nait@gmail. com
Depuis l'indépendance, notre pays souffre d'un mal si profond. Le peuple libérateur de l'Algérie, est coloniser par des ennemis intérieur et aider par des officines extérieurs. Nous sommes pris dans le piège de l'histoire. Je souhaite renteré en contact avec le max de bonne volenté pour échanger des informations afin de construire une « Algérie aux algériens ».
Par ce que notre pays est en danger, par ce que notre pays est menacer, par ce que notre pays à besoin de ses enfants alors je suis déterminer et engager pour combattre l'injustice et l'intolérance, je suis fière de défendre mon pays pour qu'i n'est plus des boutefs.
à très bientôt
Quand on pense que les députés (du FLN les plus nombreux, soulignons-le), ces rapaces, en seraient arrivés aux mains pour exiger du président de leur assemblée une augmentation de 100 000 DA de leurs primes mensuelles, pour le travail nul qu'ils font sur le dos du contribuable, et que les généraux, par ailleurs, percevraient 1 million de dinars par mois, en sus des avantages (logement, nourriture et habillement gratuits) qui leur sont servis par un régime le plus honni sans doute d'Afrique, il y a, en effet, de quoi s'interroger pourquoi le peuple "de médiocres" comme l'appelle son distingué président se complaît dans sa léthargie, qui dure depuis plus d'un demi-siècle.
Il est temps et grand temps même de secouer le cocotier!