Administration des douanes : l'injustice caractérisée
"Le choix n’est rien qu’une illusion, créé pour séparer ceux qui ont le pouvoir de ceux qui n’ont pa", anonyme.
Après la publication de notre dernier article dans votre journal et dans la perspective de la préparation du congrès général de la Fédération nationale des travailleurs douaniers (FNTD) selon les rumeurs qui circulent ces derniers jours, la section syndicale des douanes de Bejaia a organisé il y a quelques jours une assemblée générale, présidée par le secrétaire général de cette section avec la présence d’un membre du bureau fédéral de FNDT, d’un certain nombre de syndicalistes et des représentants de l’administration.
La présence des fonctionnaires des douanes était relativement mitigée, une soixantaine tout au plus, réunis dans le garage réservé aux visites des voyageurs au sein du port de Bejaia en l’absence d’une salle de réunion propre à l’administration. Il faut dire que ce n’est pas du tout un lieu pour une réunion de ce genre, en plus du bruit assourdissant des engins du port et des engins de Cosider chargée de réaliser la nouvelle gare maritime, la salle n’est même pas équipée d’un minimum de mayens pour tenir une réunion, un micro complètement vétuste avec des baffles qui n’ont leur place que dans le musé des antiquités. Alors toute la réunion était résumée à un échange d’un vacarme inaudible et incompréhensible. D’où la mauvaise qualité de l’enregistrement audio, en notre possession, sur lequel est basé cet article. « J’ai juré de ne plus assister aux réunions du syndicat ».
Un partage discriminatoire de la prime sur le travail extralégal (Tel)
L’objet de la réunion n’était pas directement affiché par les organisateurs de cette rencontre, néanmoins tous les présents étaient tous là pour un seul et unique objectif, réclamer la restitution de la prime sur le travail extra légal (Tel) aux inspections et régions qui la mérite. Après l’intervention des représentants syndicaux locaux, des représentants de l’administration et de tous les invités, la parole a était donnée pour les fonctionnaires pour exposer leurs doléances et leurs revendications et éventuellement proposer des solutions et des actions à mener dans le futur.
Le premier intervenant a ébranlé l’assistance et a réussi à dire en quelques mots, haut, mais très haut ce que tout le monde pense très bas dans la salle. Mais ce qui a caractérisé cette première intervention c’est cette force et cet engagement qui est dégagé par l’intervenant en disant les yeux dans les yeux aux organisateurs, mais surtout au membre du bureau fédéral de la FNTD que celle-ci est déchue depuis longtemps et que ces membres ne représentent plus rien et n’ont aucune légitimité et qu’ils représentent qu’eux-mêmes et que le syndicat national n’a jamais atteint un tel niveau de médiocrité et n’a jamais toléré de telles bassesses.
Au bout de quelques phrases seulement, tous les présents ont remarqué que l’intervenant à des comptes à régler avec les soi-disant défenseurs des droits des douaniers, en précisant et en insistant sur le fait que la Fédération nationale a perdu toute légitimité compte tenu du fait que ces membres sont sélectionnés par le secrétaire général, qu’ils n’ont pas été changés depuis belles lurettes faute d’élections libres et indépendantes et qu’ils n’ont pas tenu de congrès national depuis des années. Ce qui explique en partie la présence encore des mêmes personnes dans le bureau fédéral de la FNTD, puisque l’orateur a continué à fustiger et le bureau fédéral et son représentant sur place, en accusant le bureau de toutes les calamités possibles et imaginables orchestrées à l’égard des vrais syndicalistes qui ont subi des mutations, des sanctions, des menaces des radiations s’ils ne se soumettent pas aux volontés du SG de la fédération nationale et a accusé son interlocuteur (le membre du bureau fédéral présent sur place), de lui avoir volé sa place au sein de la mutuelle douanière une révélation qui a choqué toute l’assistance, du fait que l’intervenant à ajouter que tous les membres de la mutuelle ne méritent pas leur place parce qu’ils n’ont pas été élus, mais sélectionné un par un par le SG de la fédération.
Une longue série d’arguments mélangés aux critiques et à une très grande colère a caractérisé cette intervention. L’intervenant a notamment tenu à dire les quatre vérités aux membres du bureau fédéral :
"Vous avez trahi la base, vous nous avez réduits au rang de mendiant, vous nous avez volé notre droit. De 25 000 dinars tous les deux mois vous nous avez réduits à 12 000 dinars, je vous rappelle que nous avons eu droit à 5 000 dinars début 2012 sans parler des retards enregistrés fréquemment dans les virements, au moment où vous avez eu tout au long de ces dernières années (depuis 2008) vous et les fonctionnaires des régions dites du centre une moyenne de 25 000 dinars bimensuellement. Soit un gain de 325 000 dinars et un manque à gagner pour nous de plus de 340 000 dinars par rapport à la moyenne qu’on percevait avant 2008.
Dans la réunion qui a eu lieu au début de l’année 2008, vous nous avez promis que le TEL sera national, mais dans la pratique vous avez choisi de répartir le pays en trois zones et comme par miracle vous avez découvert que Hassi Messaoud dépendra du centre et vous avez laissé les fonctionnaires des deux autres zones partager des miettes entre eux, sachant que notre inspection fait partie des premières inspections qui contribuent le plus à la collecte du TEL, si ce n’est pas la première au niveau national".
Ce qui est encore plus scandaleux c’est de savoir que «les millions de dinars de TEL générés par l’accostage de centaines de bateaux au port de Jijel et qui débarquent des milliers de véhicules chaque année sur le territoire national, sont répartis sur les fonctionnaires d’Alger et des wilayas du centre, tandis que la charge de travail elle est supportée par les fonctionnaires de Jijel», a tonné un autre intervenant. C’est une ignominie.
Je les connais moi aussi ces membres du bureau fédéral, beaucoup d’entre eux ont travaillé avec moi à la direction générale, une bande d’affairistes qui passent leur temps à chercher les meilleures astuces qui leur permettra de détourner l’argent des fonctionnaires pour leurs propres besoins.
Une gestion turpide de la Mutuelle des douanes
Si vous voulez comprendre comment ça fonctionne du côté de ces mafieux, regardez comment fonctionne la mutuelle douanière, une vache laitière pour ces mêmes soi-disant syndicalistes. Le dernier d’entres eux est allé à la Mecque ou moins trois ou quatre fois dans sa vie et il compte y retourner, à l’image de Hadj Raouraoua, comme il aime se faire appeler qui a fait le pèlerinage plus d’une dizaine de fois, non pas parce qu’ils sont croyants et pratiquants, mais pour faire des affaires.
Pour les gestionnaires de cette Mutuelle, qui ne sont personne d’autre que les membres la FNTD, le critère essentiel pour la retenue à la source des cotisations se fait automatiquement sur les salaires de tous les douaniers dès qu’ils commencent à toucher leurs traitements. En d’autres termes un douanier quand il sort de l’école et qu’il commence à travailler et que l’administration des douanes commence à lui verser un salaire, au bout de 3 à 4 mois de travail, une partie de ce salaire est retenu systématiquement à la source par la mutuelle douanière.
Mais ce qui est scandaleux ce n’est pas le fait qu’il y a des retenues à la source, ce qui est abject c’est le fait de savoir que ce même douanier qui pourtant cotise dès sa première année en douanes et qu’il ne bénéficie d’aucun avantage que ce soit pour le remboursement des médicaments ou autre chose jusqu'à ce qu’il formule un dossier d’adhésion à la mutuelle, beaucoup ne le font pas parce qu’ils ignorent le mode de fonctionnement de notre chère mutuelle. "On cotise de facto, on devient adhérant sur demande, on n’a pas le droit à la démission et on n’a pas droit à une contre partie".
Dans le monde entier et dans n’importe quel domaine où on peut avoir une Mutuelle, on commence d’abord par demander aux fonctionnaires de formuler une demande d’adhésion et une fois qu’ils ont leur carte d’adhésion on commence à ponctionner des retenues sur salaires ou bien on demande carrément des cotisations en espèces. Chez nous, à la douane c’est le monde à l’envers, on commence d’abord à faire des retenues sur salaires sans aucune contrepartie pour le salarié, par la suite on lui donne une carte d’adhérent pour pouvoir bénéficier des services de la mutuelle s’il dépose une demande et bien sûr il faut aller la cherché sur Alger.
Mais cela reste toujours comme une obligation, un diktat du syndicat sur les fonctionnaires, c'est-à-dire tu es adhérent ou non, de toutes les manières tu cotiseras, alors autant devenir adhérent, c’est malheureusement le cas de tout le monde. On choisit toujours la facilité même si on est contre quelque chose ou on n’est pas d’accord avec le mode de fonctionnement de tel ou tel organisme ou institution, on accepte et on se tait. Un ukase qui profite et fait le bonheur des membres du conseil de la Mutuelle qui sont aussi les membres de la section fédérale qui gèrent et utilisent l’argent de la mutuelle pour satisfaire leurs propres besoins, comme aller à la Mecque deux fois par an pour faire des affaires.
Hadj et Omra aux frais de la Douane
Et la meilleure, c’est que pour bénéficier des avantages de cette mutuelle, en dehors de l’avantage de remboursement à 100% des médicaments, il faut aller à la Mecque. D’ailleurs le seul et unique congé exceptionnel toléré dans l’administration c’est un congé accordé pour aller à la Mecque (un congé payé bien sûr), un privilège qu’on ne peut pas avoir pour faire autre chose. L’idée n’est pas du male en soit, chacun de nous veut aller ou moins une fois dans sa vie à la Mecque, mais elle reste comme une forme de discrimination.
Pour les cas d’espèce, c'est-à-dire les douaniers qui partent à la Mecque, notre mutuelle ne lésine pas sur les moyens pour les encourager et les accompagner, elle participe à hauteur de 90% aux frais du voyage et des autres frais afférant au hadjis ou ceux qui font El Oumra (pour un voyage d’El Oumra qui coûte en tous entre 240 000 et 260 000 dinars, le douanier ne participe que de 40 000 dinars tout le reste est couvert par la mutuelle). Un ami, de confession chrétienne, m’a dit un jour, en ironisant sur notre mutuelle, « je vais leur demander de me donner ma part pour aller rendre visite au nouveau Pape. » Je trouve qu’il a tout à fait raison de le dire et de le faire, car après tout l’argent de la mutuelle douanière est la propriété de tous les douaniers et il doit être réparti à parts égales entre eux, que ça soit pour aller à la Mecque ou pour partir en voyage cela ne change rien au fait que tout le monde cotise de la même manière.
Des conditions de travail intenables
Le reste du débat qui a duré plus de deux heurs, a été centré sur les problèmes socioprofessionnels que les fonctionnaires rencontrent quotidiennement, les salaires médiocres et bien sûr la prime sur le travail extra légal qui est revenu sur toutes les lèvres des intervenants.
La majeure partie des intervenants étaient des agents de contrôle, le plus bas grade en douanes (en attendant l’application du nouveau statut et le recrutement des agents de surveillance), pour ces derniers qui arrivent à peine à atteindre les 25 000 dinars de salaire mensuel avec des heures de travail extrêmement accablantes, le ras-le-bol est vraiment à son comble. Avec des séances de travail de 12 heures (de 19 heures à 7 heures du matin), debout tout seul dans un poste d’entrée ou de sortie du port (sans nourriture ni autre chose) qui n’est même pas doté ni de chauffage ni de téléphone pour certains postes ni encore de sanitaires pour d’autres postes. Et tu as en face de toi 4 ou 5 policiers qui se partagent la nuit comme ils veulent et à la fin du mois tu auras droit à moins de 60% de ce qu’il perçoit (le policier) comme salaire mensuel. Avec les mêmes qualifications, les mêmes diplômes et les mêmes conditions d’accès aux deux administrations (douanes et sureté nationale).
"C’est aberrant, souligne l’un des intervenants avant d’ajouter qu’il n’a vraiment rien gagné dans cette administration ingrate à l’égard de ces fonctionnaires honnêtes. Je suis loin de ma famille, loin de mes enfants, je mange mal, je dors mal, je suis hébergé dans de très mauvaises conditions (une puanteur insupportable, des moustiques encore plus grands que les plécoptères à la cité douanière), avec des inondations répétitives de beaucoup de chambres du rez-de-chaussée, des conditions de travail déplorables, beaucoup de risques (utilisation des armes), une pression intenable des opérateurs et importateurs, un travail de sécurité couplé au travail de contrôle en même temps pour un seul agent, le roulement dans les services se fait par des interventions et si personne n’intervient pour toi tu passeras ta vie de fonctionnaire entre la surveillance et la sécurité, etc et à la fin du compte tu t’en sortes avec 25 000 dinars par mois avec des retards de paiement de plus en plus grands."
La réunion s’est soldée par l’établissement d’une plate forme de revendications qui a résumé l’essentiel de ce qui a été avancé par les différents intervenants. Notamment, l’organisation d’un congrès national du bureau fédéral avec la présence de tous les secrétaires généraux des sections syndicales pour débattre les problèmes des fonctionnaires ; revoir le mode de répartition de la prime sur le travail extra légal.
Bouteflika, la source de tous les malheurs de la douane
Selon, un ex-directeur central en retraite, l’administration des douanes a procédé à la saisie d’une quantité importante de photos et de banderoles appartenant à l’actuel président de la République au début des années 1990. Selon ce même responsable, Bouteflika, à cette époque, est venu pour se présenter aux élections présidentielles qui ont lieu après la démission de Chadli.
Juste après son élection en 1999, Bouteflika a placé à la tête de cette institution des responsables qui ont pour mission de la détruire, et a procédé sur place à la suspension du Directeur Régional responsable de la saisie de ses photos et banderoles et de l’ex-directeur général, en place lors de cette saisie.
Un douanier indigné
Bejaïa
Commentaires (2) | Réagir ?
Moi je dis aux Douaners que ce ne sont que des lâches, à guetter les pauvres voyageurs et pères de familles, en laissant passer les gros poissons, qui leur versent des miettes.
Vous méritez votre sort!!!
Il ne faut imputer la faute à personne, c'est la faute au collectif des douaniers qui restent inertes et qui acceptent le fait accompli. En 1990 les douaniers en grève fermaient les ports et les aéroports, à cette époque l'actuel secrétaire général de la FNTD était un agent " vacataire ". ??? ????????? ???? ?????? ?????? ?? ???????? ?????........